5 avril 2001 |
Mardi, l'Association des étudiants au baccalauréat en agronomie de l'Université Laval (ADÉBAUL) a lancé son Manifeste sur l'agriculture. "Nous constatons qu'un fossé énorme s'est creusé entre la vision que les gens des villes ont de l'agriculture et ce qui se passe vraiment dans les campagnes, explique Stéphanie Landry, présidente de l'ADÉBAUL. Le résultat est que lorsqu'il se produit des événements comme l'épidémie de vache folle ou de fièvre aphteuse ou que des reportages sur l'agriculture sont diffusés à la télé, comme ceux du Point récemment, les gens sont scandalisés et ils trouvent ça "bien épouvantable", parce que les images ne correspondent pas à leur vision bucolique de l'agriculture. À titre d'étudiants à la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation et à titre de futurs professionnels du domaine, nous avons jugé que c'était notre responsabilité de conscientiser la population."
Une question d'information
Les étudiants proposent de franchir le gouffre qui
sépare la ville et la campagne en empruntant le pont de
l'information. Leur manifeste présente leur lecture de
la situation actuelle ainsi que leurs recommandations sur la qualité
des aliments, la mondialisation des marchés, la protection
du territoire agricole et la relève des agriculteurs. "Ce
n'est pas un manifeste contre l'agriculture industrielle et on
ne dit pas aux gens ce qui est bien et ce qui est mal, insiste
Stéphanie Landry. On veut qu'ils soient informés
et qu'ils sachent qu'ils ont un pouvoir sur l'orientation de la
production agricole. Chaque fois qu'ils achètent quelque
chose à l'épicerie, ils font des choix qui ont une
incidence sur l'orientation de l'agriculture. Par exemple, s'ils
veulent des produits biologiques et qu'ils sont prêts à
en payer le prix, l'agriculture biologique va se développer.
On vote pour élire un Premier ministre à tous les
quatre ans, mais on vote pour nos systèmes de production
à tous les jours."
"Nous votons pour élire un premier ministre tous les quatre ans, mais nous votons pour nos systèmes de production agricole tous les jours, à l'épicerie"
Ballon médiatique
Pour attirer l'attention des médias sur leur manifeste,
l'ADÉBAUL a cru bon de réserver les services d'une
montgolfière. Installé dans un stationnement jouxtant
le pavillon Comtois, l'aérostat a pris à son bord
quelques étudiants qui ont ainsi pu jeter un coup d'oeil
inédit sur la région de Québec et sa campagne
environnante.
L'ADÉBAUL a profité de l'attention créée
par la présence de la montgolfière pour distribuer
son manifeste aux représentants des médias et aux
curieux. "Nous avons fait imprimer 200 copies du manifeste
et nous espérons attirer assez de personnes pour en manquer!",
avouait la présidente de l'association étudiante,
quelques heures avant l'événement.
|