5 avril 2001 |
Des chercheurs du Département de réadaptation
viennent de démontrer que des exercices de type "danse
aérobique" peuvent apporter des améliorations
significatives à la santé et au moral de personnes
souffrant de polyarthrite rhumatoïde aiguë. "C'est
quelque chose d'inédit puisque certains croyaient même
que des exercices de cette nature pouvaient avoir des effets néfastes
sur les personnes qui, comme nos sujets, étaient atteintes
de polyarthrite rhumatoïde de classe 3", signale la
responsable de l'étude, Hélène Moffet.
Lors d'une expérience menée à l'Institut
de réadaptation en déficience physique de Québec,
Hélène Moffet, Luc Noreau, Éric Parent et
Mélanie Drolet ont soumis un groupe de dix patientes, âgées
de 54 ans en moyenne, à un programme d'entraînement
de huit semaines, à raison de deux séances d'une
heure par semaine. Chaque séance incluait une période
d'échauffement, suivi d'exercices aérobiques lents
exécutés sur des airs de musique s'harmonisant au
rythme des mouvements. Les exercices étaient supervisés
par un éducateur physique, assisté par une physiothérapeute
et une ergothérapeute. "Les mouvements exécutés
sollicitaient toutes les articulations du corps, en évitant
toutefois les chocs avec le sol ainsi que les rotations d'amplitude
importante", précise Hélène Moffet.
Meilleures capacités locomotrices
Dans un récent numéro de la revue scientifique
Arthritis Care and Research, publié par l'American
College of Rheumatology, les chercheurs notent que le programme
induit une amélioration significative des capacités
locomotrices. Ainsi, au terme des huit semaines d'entraînement,
les participantes avaient amélioré de 10 % leur
performance à un test consistant à franchir la plus
longue distance possible en six minutes de marche.
"Les examens n'ont révélé aucun indice
de progression de la maladie, signale Hélène Moffet.
Au contraire, nous avons même noté une diminution
du degré d'oedème des articulations." Par ailleurs,
le programme a réduit le niveau de dépression, d'anxiété,
de fatigue et de tension des sujets. Chez quatre des dix participantes,
l'entraînement a conduit à une augmentation de la
capacité cardiovasculaire variant de 10 % à 20 %.
En piste!
"Il ne faut plus demander aux personnes souffrant de
polyarthrite rhumatoïde de s'asseoir et de se reposer, insiste
Hélène Moffet. Un programme d'exercice inspiré
de la danse aérobique, sans chocs contre le sol, n'aggrave
pas leur condition et peut, dans bien des cas, l'améliorer,
même à un stade avancé de la maladie. De plus,
la satisfaction manifestée par les participantes nous indique
qu'il s'agit d'une activité agréable, stimulante
et bénéfique pour elles. En pratiquant régulièrement
ces exercices, ces personnes pourraient donc espérer une
amélioration de leur condition. Mais, pour elles comme
pour nous, changer d'habitudes de vie n'est pas toujours facile!",
conclut la chercheure.
La polyarthrite rhumatoïde touche 300 000 Canadiens. Elle
frappe à tout âge, mais ses premières manifestations
surviennent le plus souvent entre 25 et 50 ans. Deux fois plus
de femmes que d'hommes en souffrent. La cause exacte de cette
maladie demeure encore un mystère.
JEAN HAMANN
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