29 mars 2001 |
Un des chercheurs associés à la Chaire Donald
B. Brown sur l'obésité de l'Université Laval,
Jean-Pierre Després, résume, avec ses collègues
Isabelle Lemieux et Denis Prud'homme, dans un article paru le
24 mars dans le prestigieux British Medical Journal, l'ensemble
des travaux réalisés par son équipe au cours
de la dernière décennie. La grande équipe
de chercheurs de l'Université Laval qui gravite autour
cette chaire, dirigée par Denis Richard, s'intéresse
depuis plusieurs années aux causes et aux conséquences
de l'obésité pour la santé. Une des plus
importantes de ses découvertes est que la mesure du tour
de la taille prédit beaucoup mieux le risque de l'obésité
que le poids.
Quatre-vingt pour cent des hommes de plus de 40 ans qui affichent
des concentrations de triglycérides supérieures
à 2,0 mmol/L et un tour de taille supérieur à
90 cm ont un profil de santé très détérioré
qui augmente de façon spectaculaire leur risque de développer
le diabète ou de faire un infarctus du myocarde. Même
en présence d'un taux de cholestérol normal, d'une
tension artérielle normale et en absence de diabète,
ces hommes voient leur risque de développer une maladie
cardiovasculaire augmenter de façon drastique. Le tour
de taille s'avère un signe d'une importance critique pour
le médecin et cette information devrait se retrouver dans
le dossier médical de tous les patients de façon
systématique.
"Sur la base de nos résultats nous croyons fermement,
mentionne Jean-Pierre Després, que cette forme d'obésité
constitue la principale cause des maladies cardiovasculaires dans
notre société. Évidemment, lorsqu'ils sont
malades, ces patients sont traités pour leur diabète,
leur hypertension et leur hypercholestérolémie,
mais notre communauté médicale ne reconnaît
pas encore suffisamment l'importance de traiter l'obésité
abdominale afin d'améliorer le profil de santé du
patient." "Bien entendu, ajouter le chercheur il faut
prévenir. Pour ce faire, il est impératif que nous
nous dotions d'une politique en matière de prévention
de l'obésité qui sorte du cadre médical.
Nous allons tout droit vers une situation dramatique car nos jeunes
mangent mal et sont de plus en plus sédentaires. Il faut
également réinvestir dans la recherche, de même
que dans l'éducation médicale et populaire. "
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