22 mars 2001 |
Miroir de l'âme, comme on dit, le corps sert de matériau de base à la danse moderne. Par le mouvement corporel, la plus élémentaire des expériences physiques humaines, les adeptes de cet art, qui est aussi une discipline rigoureuse, cherchent à exprimer des pensées et des émotions, pressenties mais souvent indéfinissables. Poussés par le désir de sortir de l'ombre cet art encore méconnu du grand public, une trentaine de membres de la troupe de danse Gestuel de l'Université Laval peaufinaient, cette semaine, leur tout nouveau spectacle "Accords et Âmes", qu'ils présenteront au Grand salon du pavillon Maurice-Pollack, le 24 mars, à 20 h, et le 25 mars, à 14 h 30. Composé d'une douzaine de chorégraphies aux thèmes et aux styles variés, ce spectacle vous captivera et vous touchera dans ce que vous possédez de plus précieux: votre âme.
En groupe
En ouverture, conformément aux principes de la danse
moderne, dix danseuses exprimeront leurs impulsions intérieures
par des improvisations aux sons de l'accordéon d'Isabelle
Richard, étudiante au baccalauréat personnalisé,
de la clarinette de Marie-Josée Pelletier, étudiante
en médecine, et du piano de Jean-Nicolas Bursiquot, étudiant
en médecine et au certificat en musique, qui interpréteront
une romance de Schumann. D'autres chorégraphies de groupe
suivront, dont "Et alors!", de Geneviève Gosselin,
étudiante en communication publique. Accompagnées
par la guitare endiablée du jazzman Pat Metheny,
dix danseuses, de niveaux intermédiaire et avancé,
exécuteront, à cette occasion, des mouvements très
rythmés et enchaînés, voire acrobatiques.
Figure aussi au programme "Le cri des violons", de Véronique
Julien, professeure de danse, une pièce exécutée
sur la musique de la violoniste britannique Vanessa-Mae.
S'appuyant sur la notion de vide et interprétée
dans un silence absolu, "Absence", de Mireille Auger,
constitue un lieu privilégié pour l'expression d'une
grande intensité. "Par cette chorégraphie,
je désire faire voir l'absence, le vide qui nous entourent
parfois, malgré nous, explique la. directrice artistique
de Gestuel . Et pour donner de la force à mon propos, trois
filles liront sur scène un texte en lien avec ce thème."
Enfin, pour le simple plaisir du mouvement, et celui de vivre
une première expérience de scène, le groupe
des débutantes propose une chorégraphie signée
Céline Khandjan, professeure de danse. "À défaut
d'une grande maîtrise formelle, ces danseuses occuperont
entièrement l'espace et bougeront avec énergie sur
la musique du groupe rock alternatif Radiohead", annonce
Céline Khandjan.
... et en solo
Portée par les idées véhiculées
dans Slow Motion du groupe Third Eye Blind, Charlène
Côté, étudiante en médecine, utilise,
dans "Status J", un vocabulaire gestuel mordant d'où
transpirent la douleur et la souffrance humaines. "Jugées
trop violentes, les paroles de cette chanson, qui dépeignent
la vie misérable de gens habitant des quartiers urbains
malfamés, ont été censurées, souligne-t-elle.
Par ma gestuelle, je souhaite exprimer leur douleur, leur tragédie."
Katia Bilodeau, étudiante en génie mécanique,
exécutera, quant à elle, un solo aux accents classiques
sur la célèbre pièce Woman, de
Shawn Philips, une chorégraphie représentant,
selon elle, "l'aboutissement d'une longue réflexion
sur la féminité, sur mes expériences vécues
en tant que femme."De son côté, afin de renforcer
la cohésion naturelle entre la danse et la musique, Julie
Maréchal, étudiante en anthropologie, a monté
sa chorégraphie avec l'aide de l'accordéoniste Isabelle
Richard, qui l'accompagnera sur scène.
"Accords et Âmes" est une occasion idéale
pour s'initier ou redécouvrir la danse moderne, ce royaume
de l'expression corporelle et du mouvement. On peut se procurer
des billets en prévente, au coût de 5 $, au Service
des activités socioculturelles, au local 2344 du pavillon
Alphonse-Desjardins, ou lors des représentations, au coût
de 8 $.Renseignemnets: 656-2765.
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