22 mars 2001 |
Vous venez de recevoir une lettre vous informant que vous êtes
exclu du programme d'études auquel vous étiez inscrit?
Vous n'êtes probablement pas seul ou seule à vivre
pareille expérience.
On peut affirmer, sans trop se tromper, qu'un étudiant
sur dix une proportion qui peut varier d'un programme à
l'autre rencontre un jour ou l'autre des difficultés
qui rendront difficile la poursuite de ses études dans
le programme où il avait été admis. Et la
plupart du temps, cette exclusion surviendra durant la première
session et sera liée à des notes insuffisantes.
Voilà pour le topo de la situation à laquelle est
confrontée chaque année une partie de la population
étudiante de l'Université Laval. Douche froide s'il
en est une, il y a pourtant moyen de retourner ce revers de fortune
en sa faveur, pour peu que l'on se pose les bonnes questions...
et que l'on pose les bons gestes.
Des conseillers et des conseillères du Service d'orientation
et de consultation psychologique de l'Université Laval
ont justement publié, il y a quelques années, une
brochure qui se propose "d'informer sur ce qu'est l'exclusion,
ce qu'elle implique, ce qu'elle fait vivre, et suggère
certains comportements à adopter en pareilles circonstances"
. Le document a été réalisé par Donald
Côté, Marie-Claude Gagnon, Martine Montminy et Daniel
Tremblay.
Recevoir un avis d'exclusion ne veut pas dire nécessairement
abandon à vie d'un projet d'études universitaires,
rassurent les auteurs. Il se peut même que vous puissiez,
à la suite d'un recours, réintégrer votre
programme. Ce qui est plus courant, par contre, c'est l'admission
à un nouveau programme.
Gamme d'émotions
Chaque individu étant un cas, il va sans dire que l'annonce
de l'exclusion fera passer l'étudiant ou l'étudiante
par toute la gamme des émotions. "Certaines personnes
éprouveront du soulagement ou de l'indifférence
face à leur sanction d'exclusion. Mais pour la majorité,
ce sera un événement dérangeant", constatent
les conseillers et conseillère d'orientation.
Les réactions les plus diverses vont alors de l'absence de réaction (et de la surprise de ne pas en avoir) à une colère difficile à assumer, en passant par l'effet à retardement, le manque d'énergie, la dévalorisation de soi, et l'urgence de prendre une décision. "Comme peu de gens aiment être indécis, la première solution un tant soit peu valable qui se présente devient particulièrement tentante. Et penser l'adopter nous fait déjà nous sentir mieux, ce qui fait souvent croire que ça doit être la bonne...", notent les auteurs.
Le temps de défaire et de faire
Certaines étapes exigent une prise de décision
rapide, certes, mais il ne faut pas généraliser
et appliquer ce rythme à toutes les actions qu'entraîne
la sanction d'exclusion, préviennent-ils.
Pour envisager différentes solutions (même la décision
de faire une demande de levée de sanction), il faut donc
se donner du temps. Une première manière de faire,
c'est de prendre du recul par rapport à ce que vous vivez:
les loisirs vous permettront certainement de penser à autre
chose. Il importe aussi, selon les conseillers et conseillères
d'orientation, de maintenir une attitude d'ouverture vis-à-vis
des informations que vous allez recueillir: "Porter une attention
particulière aux différentes avenues donne la possibilité
de faire un choix plus avisé", peut-on lire.
Et l'on se retrouve tout bonnement dans une intense période
de réflexion où il faut évaluer honnêtement
sa situation: un diagnostic qui demandera de remettre en question
continuellement ses explications pour apporter les bons correctifs.
"Peu importe votre décision, qu'elle soit d'étudier,
de chercher du travail ou de voyager, vous aurez des gestes à
poser", avise-t-on.
La poursuite des études commandera, pour sa part, des actions
particulières découlant de l'analyse des aspects
problématiques ayant mené à l'exclusion.
Sont visées ici la motivation ("Si les aspects intérêt
et motivation sont concernés, une réflexion en orientation
s'impose probablement."), la capacité ("Si ce
sont vos habitudes et/ou vos habiletés scolaires qui ont
été identifiées comme problématiques,
des comportements et attitudes sont à corriger."),
et l'état de santé ("Si votre contexte de vie
peut expliquer vos déboires, il importe de lui accorder
l'attention qu'il mérite.").
L'exclusion, en somme, ce n'est pas la fin du monde: c'est plutôt
la fin d'un monde. On peut consulter les professionnels et les
professionnelles du Service d'orientation et de consultation psychologique
au 2121, pavillon Maurice-Pollack (téléphone: 656-7987).
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