22 mars 2001 |
LE LAIT JUSQU'À PREUVE DU CONTRAIRE
Bien malgré lui, le lait se retrouve mêlé
à une nouvelle guerre qui ressemble étrangement
à celle initiée dans les années 1950 entre
le beurre et la margarine. Cette fois, le calcium a remplacé
la matière grasse, le cancer a pris la place des maladies
cardiovasculaires et l'adversaire est devenu la très puissante
industrie des boissons, appuyée par le non moins puissant
lobby végétarien. Quelques études épidémiologiques
ont en effet établi une relation entre la consommation
de lait et la prévalence de certains problèmes de
santé, dont le cancer de la prostate et l'ostéoporose.
Il n'en fallait d'ailleurs pas plus pour partir le bal, comme
le démontre la réaction des médias d'ici
qui ont rapidement emboîté le pas, comme ce fut d'ailleurs
le cas antérieurement.
Ces dires sont-ils vrais? Y a-t-il lieu de s'inquiéter
pour la santé du public et celle de l'industrie laitière?
Avant d'aller plus loin dans ce débat, il faut d'abord
remettre certaines pendules à l'heure. D'une part, des
études épidémiologiques du type de celles
mises ici en référence n'ont aucune valeur scientifique
pour démontrer que le lait puisse être un facteur
causal dans les maladies mentionnées; elles n'ont pas non
plus de valeur prédictive en ce qui concerne le risque,
pour les personnes consommant du lait, d'être atteint de
ces maladies. De telles études permettent tout au plus
aux chercheurs de considérer la pertinence ou non d'entreprendre
des recherches réalisées de façon directe
en ce sens. Par contre, aucune information ou mécanisme
d'action n'a encore été proposé pour supporter
de telles recherches.
À ce stade-ci donc, ces études épidémiologiques
ne permettent pas de faire quelque recommandation que ce soit
reliée à la non-consommation du lait pour des raisons
de santé. D'ailleurs, l'analyse de ces études épidémiologiques
démontre qu'elles n'avaient pas été planifiées
à cette fin. De la même manière, il n'aurait
pas été à propos de recommander la consommation
de lait pour prévenir l'hypertension artérielle
à la suite d'études épidémiologiques
du même genre publiées aux USA à la fin des
années 1980. Par conséquent, tout autre commentaire
du genre "le lait est pire que la cigarette" est superflu
et relève davantage du milieu médiatique qui exploite
le vieil adage voulant qu'il n'y ait pas de fumée sans
feu.
À ce jour, l'ensemble des recherches scientifiques directes
réalisées sur le lait en démontre les bienfaits
pour la santé lorsque consommé selon les recommandations
des guides alimentaires canadien et américain. Il n'y a
donc pas lieu, à la lumière de ce qui est connu
scientifiquement, de modifier ces recommandations comme le voudraient
certains. Bien au contraire, la somme des évidences scientifiques
concernant les bienfaits du lait (et de son calcium) sur la santé
ne cesse de croître. C'est en continuant de développer
une attitude proactive face à la recherche indépendante
que l'industrie laitière d'ici pourra le mieux se défendre
et remplir envers la population son devoir de transparence concernant
la qualité de ses produits.
UN FORUM FORMIDABLE
Du 8 au 11 février 2001, j'ai eu la chance de participer
au deuxième Forum nord-américain d'étudiants
(NASF) qui s'est déroulé à San Diego, en
Californie. Le NASF est une initiative du Consortium pour la
collaboration en éducation supérieure en Amérique
du Nord (CONAHEC). Cette année, le thème était:
" Globalization and the 21st Century: Student Competencies
for Work, Citizenship, and Sustainability ". Ce forum regroupait
une cinquantaine d'étudiants du Canada, du Mexique et des
États-Unis. Son but était d'explorer les compétences
étudiantes nécessaires pour évoluer dans
un monde qui s'internationalise de plus en plus. Durant les trois
journées de cette rencontre, plusieurs étudiants
ont exposé leurs opinions sur des thèmes aussi divers
que le développement durable, les échanges académiques,
la perception du sida chez les Mexicains par rapport à
celle des latino-américains établis au États-Unis,
etc. Des conférenciers issus du monde universitaire ou
du milieu des affaires sont aussi venus discuter de l'importance
pour les étudiants d'acquérir une ouverture d'esprit
et une capacité à s'adapter à de nouveaux
environnements.
Pendant ce forum, j'ai eu l'occasion de donner une présentation
dans le cadre du panel étudiant " Student Perspectives
on Developing Global Competencies ". Cet exposé se
voulait un témoignage de mes expériences internationales:
échange académique à l'Instituto tecnológico
y de estudios superiores de Monterrey, participation au séminaire
Interamérica des Caraïbes au Venezuela, etc. Ma présentation
était aussi un appel aux décideurs universitaires
à mettre plus d'emphase sur l'internationalisation des
programmes d'études, mais aussi aux étudiants et
aux associations étudiantes à en faire autant dans
leurs projets.
Le NASF est une organisation étudiante pleine de potentiel.
C'est en effet un forum où des étudiants d'Amérique
du Nord peuvent s'informer sur les réalisations de leurs
collègues des autres pays. De plus, c'est un formidable
outil pour sensibiliser les étudiants à la réalité
internationale. C'est aussi une expérience très
formatrice au niveau personnel. Toutefois, le grand potentiel
de ce forum n'est pas encore exploité au maximum en raison
du jeune âge de cette organisation.
J'aimerais remercier les organismes qui ont contribué de
manière financière ou logistique à la réalisation
de ce projet: le Bureau international de l'Université Laval,
l'Office Québec-Amériques pour la Jeunesse (OQAJ),
le vice-rectorat au développement, l'École des langues
vivantes et la Faculté de sciences et génie de l'Universitè
Laval. Il y a présentement un besoin pour créer
un chapitre local du NASF. Pour avoir plus d'informations sur
le NASF ou pour vous impliquer, n'hésitez pas à
m'écrire à l'adresse suivante: jstasse@poynting.phy.ulaval.ca
. On peut aussi s'inscrire à la liste de distribution du
NASF en écrivant un message sans texte à nasfgenerale-subscribe@egroups.com
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