22 mars 2001 |
Ordinateurs portables, systèmes de positionnement par
satellite, relevés tridimensionnels au laser, voire intelligence
artificielle, les nouvelles technologies font peu à peu
leur place parmi les outils de travail des archéologues.
Le vendredi 16 mars, un étudiant de deuxième cycle
en archéologie, Richard Lapointe, a fait une présentation
sur ce sujet lors du 1er Colloque étudiant du Département
d'histoire. Durant cet événement multidisciplinaire
de deux jours, organisé par l'Association des étudiants
de deuxième et troisième cycles du même département,
une trentaine de communications scientifiques ont été
présentées.
Selon Richard Lapointe, les nouvelles technologies augmentent
la qualité et la quantité des données à
saisir sur le terrain. Elles accélèrent aussi leur
saisie et leur traitement. Avec elles, l'archéologue peut
faire une mise à jour rapide des données descriptives,
offrir l'accès aux données à plusieurs usagers,
même dans des lieux différents, et manipuler facilement
différents niveaux cartographiques. "Ces technologies
permettent des analyses beaucoup plus rapides, ajoute-t-il. Elles
permettent également de vérifier des hypothèses,
ou d'en émettre de nouvelles."
Un "archéomaticien" au travail
Dans son exposé, Richard Lapointe a parlé de
deux sites qui ont fait l'objet de fouilles par des archéologues
de l'Université Laval, et auxquels il a été
associé comme "archéomaticien": tell 'Atij,
en Syrie, et le bâtiment de la Potasse, à Québec.
Le premier site fut occupé par des groupes d'agriculteurs
semi-nomades entre 2 500 et 3 000 avant notre ère. Le second
a été érigé sous le régime
français vers 1670 et détruit en 1759. Les fouilles
se sont déroulées respectivement entre 1986 et 1993,
et à l'été 2000.
Dans le premier cas, la tâche de l'étudiant a consisté,
en laboratoire, à structurer les fiches de résumés
de sols, de murs et de pièces dans une base de données
numérique. Il a ensuite mis en relation les plans topographiques
des vestiges architecturaux et les stratigraphies dans un fichier
cartographique tridimensionnel, ce qui a formé un système
d'information géographique (SIG). "Le SIG permet,
par exemple, de mettre en lien les artefacts avec les secteurs
du site, explique Richard Lapointe. Je peux lui demander de m'indiquer
les vestiges architecturaux qui se situent sur un niveau d'occupation
particulier, ou entre certaines altitudes, et de les représenter
visuellement."
Dans le second cas, il a expérimenté in situ
la saisie des données descriptives, pour les sols et les
vestiges architecturaux, ainsi que la saisie des données
cartographiques. Pour cela, il avait à sa disposition un
ordinateur portable, un appareil photo numérique et les
cartes numériques du secteur. À noter que deux systèmes
de relevés tridimensionnels des vestiges archéologiques,
dont un système de relevés au laser, ont été
mis à l'essai sur ce site grâce à la collaboration
de la firme Innovision géomatique.
Les relevés au laser peuvent prendre la forme de maquettes
numériques tridimensionnelles. Ils permettent de créer
des plans précis des vestiges en y ajoutant des textures,
et de développer des modèles de réalité
virtuelle. Les résultats d'autres fouilles dans le même
secteur, de même que les éléments de l'environnement,
peuvent également être couplés aux maquettes
numériques. "On obtient quelque chose qui sera vraiment
près de la réalité, affirme l'étudiant,
quelque chose qui sera moins une interprétation que les
dessins traditionnels."
Richard Lapointe rêve du jour où la technologie offrira
la possibilité d'analyses spatio-temporelles complexes,
et des SIG 3D incorporant une perspective évolutive en
quatre dimensions du site archéologique.
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