15 mars 2001 |
L'auteur et la pièce sont célèbres. Le
Songe d'une nuit d'été, de William Shakespeare,
oeuvre publiée pour la première fois en 1600, a
été mis en musique par au moins 17 compositeurs
d'opéra, dont l'un des plus joués demeure le Britannique
Benjamin Britten,musicien anglais. Le livret de Britten, écrit
en 1960, réduit de moitié la longueur du texte original,
clarifie l'intrigue et met en scène trois groupes de personnages:
les fées, les amoureux et les artisans qui vivent d'étonnants
chassés-croisés amoureux dans une forêt enchantée
près d'Athènes. L'Atelier d'opéra de la Faculté
de musique présente, les 16 et 17 mars, à 20 h,
et le 18 mars, à 14 h, au Théâtre de la Cité
universitaire, ce charmant opéra en trois actes, plein
de fraîcheur, d'humour et de poésie.
L'intrigue se déroule dans des bois habités par
des divinités sylvestres. Au début du premier acte,
une dispute éclate entre Obéron, le roi des elfes,
et son épouse Tytania au sujet d'un page que la reine entend
garder pour elle, alors que le roi le désire dans sa cour.
Pour parvenir à ses fins, Obéron décide d'envoûter
Tytania en lui pressant sur les paupières, lorsqu'elle
est endormie, le suc d'une herbe magique qui la fait tomber amoureuse
du premier être qu'elle verra à son réveil.
Puck, son domestique, est chargé de le seconder dans ce
projet, ce qu'il fait avec un zèle maladroit. Pendant ce
temps, deux couples viennent de s'enfuir dans ces bois: Hermia
et Lysandre, Hélèna et Démétrius.
L'espiègle Puck les aperçoit et s'amuse, à
l'aide du filtre d'amour, à semer la zizanie chez ces amoureux.
Dans ces mêmes bois, des artisans d'Athènes répètent
une pièce qu'ils joueront à l'occasion du mariage
de leur duc Thésée avec Hippolyta. Puck les surprend
et affuble Bottom, le meneur de jeu, d'une tête d'âne,
et c'est lui que voit à son réveil Tytania. Dans
le dernier acte, Obéron découvre le petit jeu de
son domestique et lève le sortilège. Tout rentre
alors dans l'ordre: Obéron et Tytania se réconcilient,
les amoureux rentrent chez eux et les artisans présentent
leur pièce aux noces de Thésée.
Les voix comme des costumes
Selon le metteur en scène Jacques Leblanc, le génie
de Britten s'exprime dans la composition d'une musique collant
parfaitement au texte de Shakespeare: "Britten a su habilement
différencier les trois groupes de personnages par une distribution
vocale et instrumentale qui révèle des caractéristiques
propres à chacun. Les êtres féeriques possèdent
des voix aiguës et sont associés à des instruments
magiques, notamment la harpe, le clavecin et le célesta.
Par opposition, les artisans ont hérité de voix
graves et sont accompagnés par des instruments à
vent. Et des instruments dits classiques de l'orchestre, soit
les cordes et les bois, ont été attribués
aux amoureux."
Pour la scénographie, on a misé sur l'intemporalité
qui caractérise cette histoire. "Le monde des fées
et le thème de l'inconstance des coeurs n'appartiennent
à aucune époque en particulier, fait remarquer Jacques
Leblanc. Éric Gauvin, le scénographe, a donc confectionné
des costumes et des décors empreints de toutes les époques.
Par exemple, la jeune Hermia, au cur à la fois dur et sensible,
porte une collerette élisabéthaine et un décolleté
plongeant dans le dos qui laisse paraître un tatouage. Et
les décors, très dépouillés, sont
constitués pour l'essentiel des oeuvres de Marie-Michèle
Rhéaume, une étudiante de l'École des arts
visuels travaillant à partir de branches d'arbres."
La distribution comprend plus d'une vingtaine de personnages,
chantés par autant d'étudiantes et étudiants
en chant. Outre Jacques Leblanc à la mise en scène,
on retrouve Jean-Marie Zeitouni à la direction musicale.
La préparation des solistes et des choristes a été
confiée à Michel Ducharme. Les billets sont en vente
au secrétariat de la Faculté de musique, au local
3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault, au coût de 15 $
(10 $ pour les étudiants). On peut également se
procurer des billets à la porte lors des représentations.
Renseignements: 656-7061.
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