15 mars 2001 |
Seul ou avec d'autres? Un jour ou l'autre, vous n'aurez peut-être
pas le choix: vous vous retrouverez soudain devant l'obligation
de réaliser un travail de cours en équipe.
Selon Anne-Louise Fournier, conseillère au Service d'orientation
et de consultation psychologique de l'Université Laval,
voilà une occasion qui pourra aider l'étudiant ou
l'étudiante à se préparer au marché
du travail. Voilà une situation qui pourra même être
stimulante, motivante, qui permettra de s'ouvrir à de nouveaux
points de vue.
Hantise de l'équipée
Mais il n'en va pas ainsi pour tout le monde. Si la conseillère
voit dans le travail d'équipe "un moyen plus rapide
et efficace pour effectuer une tâche", nombre d'étudiants
appréhenderont plutôt cette forme d'union "obligée"
et les aléas qu'elle suppose.
Anne-Louise Fournier met le doigt d'ailleurs sur les craintes
les plus fréquentes vis-à-vis des travaux d'équipe:
difficulté de coordination des horaires de chacun pour
la tenue des réunions; méconnaissance des collègues
lors de la première session; peur du piétinement,
du tournage en rond lors des rencontres; peur de la non-expression
de ses idées et de l'apparition de conflits d'opinions;
crainte d'un partage inéquitable des tâches et dans
l'effort de chaque membre de l'équipe.
Décider ensemble
Souvent déterminée par le hasard ou par le choix
du sujet du travail, la formation d'une équipe qui fonctionnera
bien doit d'abord s'appuyer sur la motivation de chacun de ses
membres à s'engager, à se déplacer pour les
réunions, constate la conseillère.
Pour mener à bien la réalisation du travail d'équipe,
il importe, en premier lieu, d'établir un modus vivendi
qui sied à tout un chacun. Comment? On doit d'abord déterminer
rapidement des moments fixes de la semaine pour les réunions
(quitte à modifier la composition de l'équipe si
le consensus n'est pas possible). Anne-Louise Fournier suggère
au moins une période par semaine et idéalement deux
(selon la date de tombée du travail).
"Le but premier d'une réunion d'équipe est
de permettre de décider ensemble de l'orientation et de
l'organisation du travail", précise-t-elle. Et les
moyens pour y arriver sont: le remue-méninges (ou brainstorming)
sur les sujets possibles (s'ils ne sont pas déjà
imposés); le plan de travail (des étapes de réalisation);
l'échéancier (les objectifs à atteindre avec
les dates); les outils à utiliser (s'il s'agit d'un travail
de recherche: lecture, sondage, entrevue, etc.); la répartition
des tâches (selon les forces et les intérêts
de chacun).
Diviser pour mieux régir
À la question: "Devrait-on tout faire en équipe?",
la conseillère répond qu'il est préférable
de se répartir le travail et de profiter des réunions
pour faire connaître aux autres membres l'état d'avancement
de la partie du travail donnée à chacun. Pour mieux
évaluer la progression du travail, les réunions
ont avantage, selon elle, à être courtes mais régulières.
Autres suggestions: se faire un ordre du jour à chacune
des rencontres en limitant la durée de chaque point diminue
les pertes de temps et le piétinement. Désigner
un animateur au début de la réunion favorise, d'autre
part, une bonne communication dans l'équipe.
De plus en plus d'entreprises, de nos jours, incluent dans leurs
critères d'embauche la capacité de travailler en
équipe, d'où la juste perception d'Anne-Louise Fournier:
selon elle, le travail d'équipe ne doit pas être
perçu ou vu comme une corvée, mais plutôt
comme une occasion d'apprentissage.
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