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8 mars 2001 ![]() |
Sept ans à peine après son inauguration, le pavillon
Charles-Eugène-Marchand devra être agrandi. En effet,
lors de la séance du 21 février, le Conseil d'administration
de l'Université a donné son aval au concept d'agrandissement
de ce pavillon entièrement consacré à la
recherche en sciences de la vie et de la santé. "Ce
n'est pas le manque d'espace dans le pavillon qui force l'exécution
de ces travaux, mais plutôt les exigences particulières
imposées par l'installation d'un spectromètre à
résonance magnétique nucléaire de 600 mégahertz",
explique Denis Rochon, adjoint du vice-recteur à l'administration
et aux finances et président du comité de construction.
"Le Laboratoire de résonance magnétique nucléaire
sera installé dans une aire qui sera construite dans le
coin nord-ouest du pavillon, au niveau du sous-sol, et le plancher
de béton reposera directement sur le roc. Ceci minimisera
les interférences et les vibrations auxquelles l'appareil
est très sensible."
Le sous-sol du pavillon Marchand sera agrandi d'une superficie
brute de 185 mètres carrés. La facture des travaux,
qui atteint 845 000 $, sera acquittée par l'Université
(538 000 $) et par la Fondation canadienne pour l'innovation (307
000 $). Les travaux de construction débuteront au cours
de l'été et les locaux accueilleront leurs occupants
dès l'automne.
Une technologie puissante
En juillet dernier, Normand Voyer, directeur du Centre de
recherche sur la fonction, la structure et l'ingénierie
des protéines (CREFSIP) et un groupe de chercheurs canadiens,
dont ceux de l'Université membres du CREFSIP, obtenaient
2 millions de dollars de la FCI pour l'achat et l'installation
d'un spectromètre à résonance magnétique
nucléaire à 600 mégahertz. "Il s'agit
d'un appareil ultra sophistiqué, 10 000 fois plus sensible
que ceux dont on dispose présentement à l'Université,
signale Normand Voyer. L'arrivée de cet appareil constitue
un saut quantique dans notre domaine de recherche." Pour
connaître le rôle biologique d'une protéine,
il faut en connaître la structure tridimensionnelle et c'est
à quoi sert cet appareil, poursuit le directeur du CREFSIP.
La résonance magnétique nucléaire est une
puissante technologie qui permet d'obtenir des données
sur la structure des molécules en étudiant le comportement
des atomes dans un champ magnétique.
Vu sa sensibilité aux vibrations, aux interférences
radio (provenant des ordinateurs entre autres) et aux variations
de température, cette F-1 de l'appareillage scientifique
exige des conditions particulières d'installation. "Un
échantillon de protéines peut séjourner de
deux à trois jours dans l'appareil et il faut éviter
toute variation de température pendant la durée
de l'analyse", explique Normand Voyer. Donc, pas de courant
d'air, pas d'ouverture et de fermeture de néons, pas de
lumière solaire directe et pas de circulation de personnes.
Lorsque l'appareil est en marche, la température à
l'intérieur du spectromètre est de 4 degrés
Kelvin (- 269 degrés Celsius), et l'aimant agit comme un
supraconducteur. "Le champ magnétique créé
par l'appareil est tel qu'il peut arracher les clés ou
un outil de métal des mains de quelqu'un qui entrerait
dans le local sans prendre garde", prévient le chercheur.
800 mégahertz?
Avant même que le premier appareil ne soit installé,
le groupe de Normand Voyer prépare une nouvelle demande
de subvention à la FCI pour l'acquisition d'un appareil
de 800 mégahertz, au montant de 2,6 millions de dollars.
"Ce deuxième appareil nous permettrait d'étudier
des molécules trop complexes pour le 600 mégahertz,
explique-t-il. Par contre, ce dernier permet de faire certaines
analyses que celui de 800 mégahertz ne peut effectuer (notamment
s'il y a des sels en abondance dans l'échantillon de protéines).
Avec ces deux appareils, notre centre de recherche serait bien
positionné."
"La beauté du concept architectural retenu pour l'agrandissement
du pavillon Marchand est qu'il se tient, peu importe si la phase
2 se réalise ou non", signale Denis Rochon. Si jamais
la deuxième demande recevait un appui financier de la FCI,
le nouvel agrandissement serait attenant aux locaux qui seront
construits au cours de l'été qui vient.
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