8 mars 2001 |
UN MEILLEUR FINANCEMENT PUBLIC POUR LAVAL
Un an après le Sommet du Québec et de la jeunesse,
les membres de la communauté de l'Université Laval,
représentés par les présidents des associations
étudiantes, des associations professionnelles et des syndicats,
tiennent à exprimer leur très grande préoccupation
face à la situation de sous-financement chronique du secteur
de l'éducation et à ses conséquences sur
les universités québécoises. Ils s'inquiètent
de l'incertitude qui est venue récemment entacher la mise
en uvre des engagements collectifs pris dans le cadre du Sommet
du Québec et de la jeunesse. Ils s'inquiètent de
voir ainsi remises en question les perspectives de développement
de l'Université Laval dans l'exercice de ses missions régionales,
nationales et internationales.
Les membres de la communauté universitaire considèrent
essentiel que le gouvernement du Québec prenne les mesures
nécessaires pour rétablir le climat de confiance
qui doit régner dans ses relations avec les universités.
C'est à cette seule condition qu'elles pourront assumer
efficacement leur rôle dans la formation de la relève
et dans le développement de la recherche dont la société
québécoise a besoin pour assurer son avenir. Compte
tenu des déclarations récentes du Premier ministre,
monsieur Lucien Bouchard, du ministre des Finances, monsieur Bernard
Landry, et du ministre de l'Éducation, monsieur François
Legault, les membres de la communauté universitaire considèrent
que, malgré les prévisions de surplus budgétaires,
l'incertitude n'est pas entièrement levée, et ils
demandent :
- que le gouvernement du Québec, par son ministre des Finances,
confirme sa volonté de respecter les engagements collectifs
pris dans le cadre du Sommet du Québec et de la jeunesse,
en particulier en ce qui concerne le réinvestissement en
éducation de un milliard de dollars sur trois ans, dont
500 millions sur une base récurrente, en plus du financement
des coûts de système;
- que le gouvernement du Québec reconnaisse les missions
particulières de l'Université Laval et son rôle
central dans le développement de la région de la
capitale nationale et du Québec, et qu'il lui donne les
ressources financières nécessaires pour assumer
ces missions et ce rôle de même que pour protéger
sa position parmi les grandes universités de recherche
du Québec, du Canada et du monde francophone;
- que le gouvernement du Québec injecte une somme additionnelle
de 600 M $, annuelle, récurrente et indexée, dans
la base de financement des universités québécoises
d'ici trois ans. Le réinvestissement de 300 M $, récurrent
à partir de 2002-2003, annoncé dans le cadre du
Sommet ne permet de combler qu'une partie de l'écart.
- que le gouvernement du Québec prenne rapidement les moyens
pour respecter cet autre engagement du Sommet du Québec
et de la jeunesse qui prévoit " que le gouvernement
et les universités mettent en place un mécanisme
de suivi des ressources disponibles aux universités québécoises
par rapport aux universités canadiennes ".
- que le gouvernement du Québec place le réinvestissement
en éducation et, en particulier, dans les universités,
au premier rang de ses priorités lorsque vient le temps
de faire les arbitrages budgétaires gouvernementaux. Dans
ce contexte, les universités ne devraient jamais recevoir
moins que leur part historique du budget de l'État lors
de la répartition de toute nouvelle marge budgétaire
disponible.
Le gouvernement du Québec doit reconnaître le rôle
primordial que jouent les universités dans le développement
de la société québécoise par la formation
supérieure et la recherche. Un haut niveau d'éducation
est en effet, de plus en plus, le fondement de la capacité
de notre société à créer la richesse
collective par laquelle nous pourrons, à terme, financer
notre système de santé et nos programmes sociaux.
Les membres des associations et syndicats qui forment la communauté
de l'Université Laval joignent leur voix pour exiger du
gouvernement le respect de ses engagements et la mise à
la disposition de notre université d'un financement conforme
à ses responsabilités au service de la région
de la capitale nationale et de la société québécoise
tout entière.
TOURBIÈRES EN DANGER
J'aimerais apporter quelques précisions sur l'article
intitulé: "Tourbières en danger" qui a
paru dans le Fil du 8 février 2001. Si les chiffres
que vous rapportez sont rigoureusement exacts, il n'en demeure
pas moins qu'ils doivent être mis dans leur contexte: dans
l'ensemble du Québec, moins de 0,2% de la superficie des
tourbières est exploitée par les producteurs de
tourbe horticole. Il est vrai que la situation dans la région
de Rivière-du-Loup est plus préoccupante (on y exploite
la tourbe depuis le début des années 1930), mais
cela ne fait pas pour autant des producteurs de tourbe des "vilains",
d'autant plus que les exploitants forestiers constituent les principaux
agents perturbateurs au cours des 25 dernières années.
Le seul objectif de ce travail était de dresser un bilan
précis de la situation, et non pas de jeter un blâme
sur quiconque. À cet égard, on pourrait rétorquer
que les entreprises de tourbe donnent de l'emploi à bien
du monde, surtout dans une région, le Bas-Saint-Laurent,
qui en a bien besoin. Tout dépend donc de l'angle avec
lequel on considère la question.
D'autre part, s'il est vrai que peu de tourbières exploitées
peuvent se régénérer de façon naturelle
(sans intervention humaine), il n'en demeure pas moins que les
travaux de Line Rochefort et de son équipe du Groupe de
recherche en écologie des tourbières, appuyés
par l'industrie de la tourbe horticole, ont mis en évidence
qu'il était possible de rétablir rapidement un couvert
végétal typique des tourbières grâce
à des activités de restauration intensives.
J'entretiens depuis plusieurs années de bonnes relations
avec les producteurs de tourbe horticole, et je crois qu'ils manifestent
une volonté sincère de préserver une partie
du patrimoine écologique tourbeux de leurs régions
respectives. Il ne s'agit pas de nier l'impact de cette industrie
sur les milieux humides, mais je ne crois pas qu'elle mérite
l'épithète de "vilaine", en tout cas pas
plus que les producteurs de canneberges ou les producteurs maraîchers
qui, eux aussi, utilisent les tourbières à des fins
industrielles.
|