8 mars 2001 |
Depuis des siècles, les artistes sont fascinés par la beauté de la faune et cherchent à en percer le mystère, notamment en illustrant des animaux, réels ou imaginaires. Déterminée à perpétuer cette vieille tradition, Denise Cloutier, une responsable des expositions à l'École des arts visuels, a invité plus d'une vingtaine d'étudiantes et étudiants à créer des oeuvres sur le thème: "L'esprit des bêtes". À travers la peinture, le dessin, la photo numérique, la sculpture, les techniques mixtes et les installations, chaque artiste a proposé des oeuvres d'où émergent des caractéristiques propres aux animaux, soit des aspects de leur anatomie, de leurs comportements ou de leurs conditions de vie. Le résultat de leurs travaux, est présenté jusqu'au 23 mars à la Salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins.
Du mythe à la matière
Pour certains créateurs, comme Marjorie Champagne,
étudiante au baccalauréat en enseignement des arts
plastiques et arts dramatiques, le thème des bêtes
invite à donner libre cours à l'.imagination, à
inventer un univers fantastique. C'est d'ailleurs à la
suite d'une vision venue dans son demi-sommeil que cette jeune
artiste a dessiné, à l'encre de chine, ce qu'elle
appelle son "Dodo", un oiseau mythique au long bec et
aux belles teintes pastel. Ce volatile, elle l'a créé
en suivant un procédé qui s'apparente à celui
de la calligraphie chinoise. "Je m'intéresse à
la gestuelle, à l'expression spontanée du geste,
dit-elle. J'ai donc produit des esquisses de mon Dodo, jusqu'à
ce que je me sente assez à laise pour le tracer d'un seul
trait sur une toile grand format."
Isabelle Dallaire, étudiante au baccalauréat en
arts visuels, s'intéresse, de son côté, aux
effets des matières. Ses recherches dans ce domaine l'ont
conduite à expérimenter, l'an dernier, un nouveau
matériau, la gélatine. Depuis, elle s'efforce de
dénicher la meilleure forme pour l'utiliser. "Cette
année, j'ai construit une sculpture en gélatine
sur support de broche qui ressemble une gigantesque larve, souligne-t-elle.
Cette oeuvre, toute en transparence, à la fois répugnante
et attirante, offre, au contact de la lumière, d'intéressants
jeux de couleurs."
Le violon et la baleine
Grand amateur de kayak de mer, Richard Ferron, étudiant
au baccalauréat en arts visuels, a conçu un instrument
de musique permettant de communiquer avec les baleines. Son "
violeine ", comme il l'a baptisé, prend la forme d'un
grand poisson et résulte d'un assemblage de métal,
plié et brûlé à la torche. " Dans
la sculpture, ce qui me passionne le plus, c'est la relation qu'entretiennent
la matière et le son. Je veux que les gens puissent jouer
de la musique avec les objets d'art que je crée",
explique-t-il.
Le milieu aquatique fascine aussi Marie-Claude Hébert,
étudiante au baccalauréat en arts visuels, qui utilise
de façon très originale la technologie numérique.
"Je passe au scanner de véritables poissons, des calmars,
morts ou vivants, achetés au marché, plutôt
que de vraies images. Ensuite, à l'aide du logiciel Photoshop,
je manipule les photos numériques qui en découlent,
avant de les coller sur un cadre en métal. Ces animaux
aquatiques sont ainsi plongés dans un tout autre contexte,
totalement artificiel. "
L'animal ne constitue pas un sujet de création pour Jean-Sébastien
Fortin, mais plutôt un matériau qu'il utilise pour
réaliser des "sculptures mythologiques" évoquant
la mort. À l'image des chefs-d'oeuvre de la Renaissance,
la pièce en métal, fer forgé et os de porc
qu'il propose met en scène l'archange saint Michel trucidé
par la lance de Lucifer. "En créant des sculptures
qui traverseront les siècles, j'offre à l'être
humain un peu d'immortalité. Je déjoue ainsi son
destin, la mort", fait valoir cet étudiant à
la maîtrise en arts visuels,
Ces jeunes créateurs vous convient à venir contempler
les oeuvres, en compagnie ce celles de Catherine Bélanger,
Amélie Belzile, Marie-Hélène Blouin, Annie
Bourassa, Emmanuelle Breton, Mathieu Carrie, Geneviève
Chevalier, Emmanuelle Cloutier, Mélanie Denis, Amélie
Laurence Fortin, Jean-Sébastien Fortin, Marie-Josée
Hardy, Marie-Claude Hébert, Isabelle Houde, Jean-Étienne
Joubert, Sylviane Laflamme, Alan Lake, Simon Lapierre, Jean-François
Lavoie, Louise Néron, Julie Picard, Yan Pigeon, Amélie
Savard, Robert Thivierge, Pascal Vallée et Christophe Viau.
Heures d'ouverture: de 9 h à 17 h, du lundi au vendredi.
|