22 février 2001 |
La plus récente expédition d'Équipe-Canada
en Chine a fait se braquer les feux des médias, comme il
se doit, sur les dizaines de conventions de partenariats d'affaires
conclues entre les deux pays. Les universités québécoises
ont, elles aussi, été très actives lors de
ce périple asiatique à saveur économique.
Une quinzaine de nouvelles ententes de coopération ont
en effet été paraphées avec des établissements
universitaires chinois, dont deux l'ont été par
l'Université Laval. Dans le premier cas, il s'agit d'un
programme de formation à distance de maîtrise avec
l'Académie des sciences de l'agriculture de Chine et, dans
le second, d'un projet de coopération avec l'Université
Jilin. C'est Gilles Breton, directeur du Bureau international,
qui a signé ces deux ententes-cadres (en plus d'une lettre
d'intention de coopération avec l'Académie) au nom
de l'Université et du recteur François Tavenas,
retenu au Québec en raison de ce qu'il est maintenant convenu
d'appeler la "crise Legault/Landry" entourant la remise
en question appréhendée des subventions du ministère
de l'Éducation liées, entre autres, aux contrats
de performance des universités.
Récolte prometteuse
La Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation
se situe au coeur de ces partenariats en enseignement et en recherche
qui sont le fruit, en fait, d'une visite du recteur Tavenas en
1999, de deux missions effectuées par Gilles Breton et
John Zee, vice-doyen à l'enseignement et à la formation
continue de la FSAA, et de contacts établis par la suite
avec plusieurs établissements à Beijing et à
Changchun.
"L'Académie des sciences de l'agriculture de Chine
est intéressée à collaborer avec l'Université
Laval pour offrir un programme de MBA en gestion agroalimentaire
selon une formule d'enseignement mixte, explique John Zee. L'enseignement
pourra être offert en partie sur place (en Chine) par des
professeurs de Laval, en partie sur Internet (Compétence
2000) et complété par un stage au Québec
dans une entreprise agroalimentaire." La participation des
entreprises québécoises et chinoises deviendra importante
à ce moment, selon lui, car elle permettra d'établir
un partenariat universités/industries et de développer
des transferts de technologies entre les industries de Chine et
du Québec.
Il est même prévu qu'une délégation
de l'Université se rende en Chine, au début du mois
de mai, dans le but notamment de finaliser l'élaboration
du programme et son plan financier, et d'évaluer l'infrastructure
dont dispose l'Académie des sciences de l'agriculture pour
offrir ce programme sur Internet. Soulignons que la mise sur pied
de ce programme de MBA en gestion agroalimentaire, en étroite
collaboration avec la Faculté des sciences de l'administration
(qui propose déjà ce type de programme à
Laval) et le Bureau international, constituera une première
en Chine. Celle-ci sera ainsi mieux outillée, affirme-t-on,
en vue de son éventuelle admission au sein de l'Organisation
mondiale du commerce.
Signature de deux ententes-cadres de coopération en enseignement et recherche
Un atout
Par ailleurs, le type de coopération qui s'établira
entre l'Université Laval et l'Université Jilin à
Changchun, l'établissement le plus populeux du pays, aura
trait particulièrement à l'implantation d'un programme
lavallois de très haut niveau que les étudiants
chinois pourront commencer à suivre sur place, pour ensuite
continuer leurs études à l'Université Laval,
et ce dès la deuxième année. Il est fort
possible, apprend-on d'autre part, que l'Université Laval
soit mise à contribution dans la fondation, à cet
endroit, d'une faculté des sciences de l'agriculture et
de l'alimentation.
L'ouverture de la Chine au monde laisse entrevoir de multiples
possibilités dans le secteur de l'agriculture et de l'alimentation,
croit John Zee. "Sans aucun doute, la coopération
avec les établissements d'enseignement de haut calibre
sera un atout pour le développement de la Faculté
des sciences de l'agriculture et de l'alimentation en termes d'enseignement
et de recherche dans les années à venir", affirme
le vice-doyen à l'enseignement et à la formation
continue de la FSAA.
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