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"École en course", l'intérêt des jeunes du primaire pour la science démarre sur les chapeaux de roues

8 février 2001

En voiture!

Avec le projet "École en course", l'intérêt des jeunes du primaire pour la science démarre sur les chapeaux de roues

Il y avait beaucoup de petits garçons lors des essais de tacots qui se sont déroulés le 1er février devant le pavillon Pouliot. Trois d'entre eux, les pilotes Martin Robitaille, Alexandre Pomerleau et François Hufty, avaient 11 ans. Les autres avaient entre 20 et 50 ans, mais la même fascination naïve pour ces voitures miniatures illuminait leur regard. C'était jour de fête et de première puisque ces trois tacots, rêvés et construits par des équipes composées d'élèves du primaire et d'étudiants en génie mécanique, prenaient la route pour la première et dernière fois avant la grande compétition du Carnaval de Québec.

Sérieux et concentrés, les jeunes pilotes ont enfilé leur casque, bouclé leur ceinture et pris les commandes de leur engin, bien calés dans le cockpit. Leur mission était claire: tester la sécurité de la voiture, se familiariser avec sa direction, vérifier son système de freinage et pousser la machine à fond avant le jour J.

Jacques Martinette et Daniel Rousse avec les trois pilotes Martin Robitaille, Alexandre Pomerleau et François Hufty.
Photo Marc Robitaille

Faute de dénivellation sur le campus, le professeur responsable du projet, Daniel Rousse, a, une fois encore, investi sans compter son énergie dans ces tacots. Sous l'oeil amusé des journalistes, caméramans, photographes et des membres des trois écuries, il a propulsé chaque véhicule sur une piste improvisée, s'époumonant à courir et à crier ses directives aux héros du jour. Choisi au hasard parmi les élèves des écoles St-Yves, St-Louis et Saint-Michel qui ont participé au projet, aucun des trois pilotes n'aurait cédé sa place, même pour tout l'or du monde, pendant ce moment magique. Tests concluants. "Ça tourne bien et les freins sont bons", a savamment analysé le pilote de l'écurie Saint-Yves, Alexandre Pomerleau, au terme des essais. "Quel roulement!, s'est pour sa part exclamé le professeur Rousse. Regardez-les aller. Il n'y a pas beaucoup de différences entre la planche à dessin et la réalité."

Bougie d'allumage
L'idée d'associer l'expertise du Département de génie mécanique à l'intérêt des jeunes pour les tacots a germé dans la tête de Jacques Martinette du Vice-rectorat aux ressources humaines. "Au départ, je voulais trouver une activité stimulante pour les enfants (dont le sien) de l'école Saint-Michel, qui fréquentent le service de garde après les heures de classe. Construire un tacot et participer à la course du Carnaval me semblait quelque chose qui risquait d'intéresser les enfants de 5e et 6e année qui s'embêtent à la garderie. J'ai contacté le directeur du Département de génie mécanique pour avoir un coup de pouce. Il m'a mis en contact avec Daniel Rousse, qui a tout de suite accepté de participer, à condition que le projet soit étendu aux écoles St-Louis et St-Yves."

Le professeur Rousse caressait lui aussi, depuis plusieurs mois, le projet de construire un tacot avec son fils. "Les deux projets se sont entrechoqués et c'est ce qui a mis le feu à l'essence", caricature-t-il. De là est né le programme "École en course", qui associe des étudiants de génie mécanique à des élèves de fin du primaire. Les équipes se rencontrent à quelques reprises et, ensemble, les coéquipiers échafaudent les plans de leur tacot. "La réaction des jeunes a été enthousiaste et ils apportent de très bonnes idées, estime l'un des parrains, Philippe Latulipe. Quand j'avais leur âge, c'était exactement le genre d'activités qui m'intéressaient, sauf que je ne savais pas que c'était du génie mécanique. Si je peux aider ne serait-ce qu'un de ces élèves à savoir ce qu'il veut faire plus tard dans la vie, je serais très heureux."

Classique UL?
Même les parents des élèves ont été mis à contribution. En effet, les jeunes repartaient à la maison avec des dessins de pièces que les parents devaient fabriquer. Les composantes plus sophistiquées, telles que les roues, ont été achetées dans des firmes spécialisées. Cette année, Shell, le Vice-rectorat au développement, la Faculté des sciences et génie, le Département de génie mécanique, Outillage Viel et la ville de Sillery ont avancé les sous nécessaires à la fabrication des trois tacots.

École en course se veut surtout une façon d'intéresser les élèves des derniers cycles du primaire aux études en sciences et technologies, explique Daniel Rousse. C'est aussi une manière de prévenir le décrochage scolaire chez les garçons. Cette année, on a testé l'idée avec trois écoles. L'an prochain, on aimerait avoir 50 écoles et organiser une compétition entre elles avant l'épreuve du Carnaval. On lui a déjà trouvé un nom: la "Classique UL".

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JEAN HAMANN