8 février 2001 |
Charmer, plaire, captiver, fasciner, tenter, enjôler,
vamper, entortiller, conquérir, appâter: voilà
autant de verbes d'action que la séduction décline
dans le corridor de l'amour des relations humaines.
Souvent envisagée comme étant spontanée,
intuitive, voire magique, la rencontre amoureuse n'est pas toujours
du tout cuit: elle est loin d'être facile pour tout le monde
et peut même causer de l'anxiété. "Les
relations amoureuses sont une source de préoccupation importante
pour beaucoup d'étudiants et d'étudiantes, que ce
soit parce que leur relation actuelle est insatisfaisante, qu'ils
ont été blessés par un refus ou encore parce
qu'ils se sont convaincus avec le temps de ne pas être une
personne suffisamment intéressante pour avoir une vie amoureuse",
constate Véronique Mimeault, psychologue au Service d'orientation
et de consultation psychologique.
En l'absence de guide facilitant le choix du bon ou de la bonne
partenaire et d'une formation en la matière dans une salle
de cours, l'inexpérience peut, par surcroît, se nourrir
de certaines craintes se situant aux extrémités
du spectre relationnel: celle, par exemple, de la solitude au
début de sa vie sentimentale ou après une rupture
(qui peut amener à vivre des relations répétitives
ou précipitées), ou celle du rejet pouvant entraîner
l'évitement d'occasions de rencontres.
Étape initiale
Processus assez complexe aux rudiments ouverts à l'apprentissage,
la séduction ne représente, selon la psychologue,
que l'étape initiale susceptible de susciter l'intérêt
d'une autre personne envers soi. "À la base, il importe
de bien se connaître, de définir ses besoins et intérêts
et ses limites, indique-t-elle. En outre, il est souhaitable de
se donner du temps pour faire des rencontres, d'élargir
son réseau social, d'oser aborder de nouvelles personnes
et de planifier des activités selon ses propres goûts.
Cela implique de s'exposer à un certain stress, celui de
prendre le risque de se laisser connaître, mais l'occasion
sera belle aussi de développer de nouvelles habiletés
sociales."
Même si la séduction ne se résume pas à
la seule beauté physique, il importe tout de même
de se préoccuper de son image, de prêter attention
à son attitude, à son apparence physique, de faire
ressortir les qualités qui nous mettent en valeur. Le non-verbal
de l'expression faciale et de la tenue vestimentaire en dit long,
parfois
Savoir regarder
Encore faut-il savoir regarder pour trouver. Des tentatives
de séduction ratées sont peut-être le signe
que l'on est tombé dans le piège qui pousse à
rechercher des personnes trop différentes de soi, que ses
choix sont dictés par des attributs socialement désirables,
pense Véronique Mimeault. Si, comme le démontrent
certaines recherches en psychologie, les personnes vivant une
relation de couple heureuse se ressemblent souvent sur plusieurs
aspects (valeurs, niveau de scolarité, âge, apparence
physique, etc.), est-il juste d'affirmer que les contraires s'attirent
également?
"Oui, les contraires peuvent s'attirer et créer des
passions flamboyantes (comme au cinéma), mais ce dicton
ne trouve pas beaucoup de soutien scientifique dans la réalité,
répond la psychologue. Il serait alors plus juste de parler
de complémentarité: se ressembler sur certaines
caractéristiques plus fondamentales, tout en étant
différent sur d'autres."
Au dire de Véronique Mimeault, les lieux où se tiennent
les gens reflètent souvent leurs intérêts
réels. Le milieu universitaire offre ainsi, selon elle,
de multiples possibilités.
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