8 février 2001 |
"Il serait tout à fait inadmissible que moins d'un
an après l'événement, le gouvernement décide
de ne pas respecter les engagements fermes qu'il a pris à
l'occasion du Sommet du Québec et de la jeunesse concernant
le réinvestissement à l'éducation et le financement
des coûts de système."
Le recteur François Tavenas n'a pas tardé à
faire connaître, en fin de semaine dernière, la position
de la Conférence des recteurs et des principaux des universités
du Québec (CREPUQ) qu'il préside, à la suite
d'informations voulant que le ministère de l'Éducation
suspende la signature des contrats de performance avec les universités,
lesquelles accréditent du même coup les rumeurs récentes
anticipant de nouvelles coupures dans le secteur de l'éducation.
Pour le président de la CREPUQ, rien ne saurait justifier,
aujourd'hui, que soit renié l'engagement collectif pris
en février 2000, surtout qu'il s'agissait, selon lui, d'un
premier pas important vers le rétablissement de la position
concurrentielle des universités québécoises
par rapport aux autres établissements canadiens. "C'est
de bonne foi et avec ouverture que les établissements universitaires
ont accepté de s'engager dans une relation de type contractuel
avec le MEQ. Et, de fait, c'est une énergie considérable
qu'ils ont déployée depuis quelque huit mois pour
arriver à des ententes acceptables aux deux parties. ()
Doit-on interpréter cette mise en veilleuse des contrats
de performance comme voulant dire que, dans les faits, ils n'engagent
que l'une des parties ? Cela aussi serait totalement inacceptable",
peut-on lire par ailleurs dans le communiqué émis
par la CREPUQ, le 4 février.
Si les informations qui ont commencé à circuler
sont fondées, c'est un lien fondamental de confiance qui
sera rompu entre le monde universitaire et le gouvernement, y
affirme-t-on. "Au moment où le Québec s'efforce
d'occuper la place qui lui revient au sein de l'économie
du savoir et se doit d'investir dans son système universitaire,
pareilles décisions seraient incompréhensibles et
contraires aux intérêts de la société
québécoise dans son ensemble et, particulièrement,
de tous les étudiants et étudiantes qui se préparent
à y assurer la relève", juge François
Tavenas.
Au moment où le Québec s'efforce d'occuper la place qui lui revient au sein de l'économie du savoir, pareilles décisions seraient contraires aux intérêts de notre société et de ses étudiants
Front commun à Laval
Les premières rumeurs de la volte-face du gouvernement
péquiste n'ont pas manqué, d'autre part, de faire
entendre un écho réprobateur dans la Cité
universitaire.
"Les rumeurs d'une baisse potentielle du réinvestissement
dans l'éducation, de l'ordre de 400 millions de dollars,
sont complètement inconcevables dans une société
qui vise le développement économique, social et
culturel", déclarent, dans un communiqué de
presse conjoint émis le 1er février, l'Association
des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits
aux études supérieures (AELIÉS), l'Association
des médecins cliniciens enseignants de Laval (AMCEL), l'Association
du personnel administratif professionnel de l'Université
Laval (APAPUL), la Confédération des associations
d'étudiants et d'étudiantes de l'Université
Laval (CADEUL), le Syndicat des chargées et chargés
de cours de l'Université Laval (SCCCUL), le Syndicat des
professionnelles et professionnels de recherche de l'Université
Laval (SPPRUL) et le Syndicat des professeurs et professeures
de l'Université Laval (SPUL).
Les signataires sonnent donc l'urgence d'un refinancement massif
dans l'éducation, brandissant le cas de l'Université
Laval où les dommages causés par les mesures régressives
des politiques d'austérité budgétaire ont
eu une incidence néfaste sur la qualité de la formation.
"Le statu quo ne nous satisfait plus et jamais nous n'accepterons
de compressions supplémentaires, font-ils savoir. À
l'heure des surplus, il est plus que temps de remettre sur pied
nos acquis sociaux, et particulièrement notre système
d'éducation. Il en va de notre avenir collectif."
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