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4 janvier 2001 ![]() |
Qui n'a pas un jour rêvé de poursuivre ses études
dans un autre pays? À l'heure actuelle, plus de 220 étudiants
et étudiantes de l'Université vivent ce rêve
au quotidien après s'être inscrits à l'un
ou l'autre des programmes d'échanges étudiants offerts
par le Bureau international de l'Université. C'est notamment
le cas de Marie-Ève Laflamme et Sébastien Lévesque,
tous deux inscrits au dernier-né des programmes offerts,
le Profil international.
Marie-Ève Laflamme séjourne présentement
et ce, jusqu'au mois de mai, dans le sud des États-Unis,
plus précisément à Tempe, en Arizona, où
elle poursuit ses études de baccalauréat en enseignement
de l'anglais langue seconde à Arizona State University.
Bien des choses lui plaisent dans son nouvel environnement. D'abord
la nature, avec le désert et son climat chaud et sec, les
montagnes et le soleil constant, les palmiers et les cactus. Il
y a aussi le côté accueillant des gens, sans oublier
la présence d'une importante communauté hispanophone.
Elle dit s'être ajustée à la mentalité
des Américains, même si leurs comportements et leurs
raisonnements ne sont pas, à ses yeux, ce qu'il y a de
plus facile. Cet automne, elle a beaucoup apprécié
célébrer la Thanksgiving (Action de grâces)
dans la famille de sa colocataire, une Américaine de confession
mormone.
"Ce voyage me donne la chance d'en apprendre sur moi, sur
la vie en général, sur ce que j'aimerais vraiment
faire plus tard, indique-t-elle. J'ai réalisé que
peu importe où l'on se trouve, il est possible d'être
heureux et de tirer avantage de la situation." Malgré
cela, Marie-Ève Laflamme s'ennuie du Québec. "J'adore
l'hiver, dit-elle. La neige, le ski et les saisons me manquent."
Amitiés internationales
L'étudiant en administration Sébastien Lévesque
est inscrit jusqu'à l'été prochain à
la Aston Business School de Birmingham, une ville industrielle
du centre de l'Angleterre. Là-bas, l'année scolaire
se divise en trois trimestres de 10 semaines. Il n'y a d'examens
qu'à la fin de l'année et certains valent 100 %
de la note finale. Les cours, eux, sont très théoriques.
Sébastien Lévesque a visité Londres, bien
sûr, mais aussi la région montagneuse du Lake District
au nord-ouest avec ses grands espaces verts, ses champs remplis
de moutons et ses petits murs de pierres centenaires qui délimitent
les terrains. Son groupe d'amis comprend une quinzaine de personnes,
des Français en majorité ainsi qu'un confrère
de l'Université Laval. D'ailleurs, tous deux ont hérité
du surnom "les Bûcherons", gracieuseté
de leurs amis français! "Le plus intéressant
est la vie universitaire, précise-t-il. Notre groupe d'amis
se réunit pour échanger autour d'une bonne bouffe
que nous préparons nous-mêmes. De plus, nous visionnons
des films à 10 ou 12 personnes à l'intérieur
d'une même chambre, nous faisons du sport et nous visitons
l'Angleterre." Cette expérience, une des plus belles
de sa vie, il n'hésiterait pas à la répéter,
mais à une condition: que sa copine l'accompagne!
Partir, revenir et apprécier
Pour la poursuite de ses études de baccalauréat
en science politique, Catherine Godbout a choisi le Mexique, plus
précisément la ville de Guadalajara où elle
est arrivée à la fin de juillet 2000. Son séjour
de deux sessions se déroule sous l'égide des programmes
d'échanges d'étudiants de la Conférence des
recteurs et des principaux des universités du Québec
(CREPUQ).
Son premier contact avec le Mexique remonte au secondaire IV alors
qu'elle participait à un échange étudiant.
Il s'agit maintenant de son troisième voyage dans ce pays.
Elle suit des cours de relations internationales à l'Institut
technologique d'études supérieures d'Occident. À
cet endroit, les professeurs font des contrôles de présence
et de lecture. Les classes regroupent en moyenne une trentaine
d'étudiants et étudiantes. Les exposés oraux,
par petits groupes, sont fréquents.
Catherine Godbout connaissait déjà l'amabilité
et la serviabilité des Mexicains. Cette fois, c'est l'écart
entre les riches et les pauvres qui l'a frappée. "J'ai
vu de jeunes enfants vendre des fleurs, à la sortie d'un
cinéma en fin de soirée, sans aucun parent autour",
raconte-t-elle. Elle trouve un peu difficile d'être privée
d'auto, d'Internet et de four à micro-ondes; en revanche,
elle se dit très contente de son expérience dans
ce pays de chaleur, de soleil et de lumière. Sauf que,
à la fin de la session d'automne, elle a failli rater son
avion de retour parce qu'elle n'avait pas son visa sur elle. Il
était dans sa valise qu'il a fallu aller chercher dans
la soute à bagages de l'appareil. "Il est difficile
parfois d'être éloignée de sa famille et de
ses amis, admet-elle. Mais pour aimer le Québec, je dois
partir longtemps et revenir."
Heureux qui comme Ulysse...
David Lefebvre rédige présentement son mémoire
de maîtrise en philosophie. En juin dernier, il est revenu
de France avec en tête neuf mois de souvenirs inoubliables,
parmi lesquels le passage au 21e siècle, le 31 décembre
1999 à Paris, ainsi qu'un séjour dans les Alpes.
Ce premier véritable voyage, il l'a effectué dans
le cadre des programmes d'échanges de la CREPUQ. "J'étais
mûr pour une telle expérience, dit-il. Quand j'ai
dit adieu à ma famille et que j'ai pris le tunnel conduisant
à l'avion, ce fut comme couper le cordon ombilical. L'oiseau
sautait au bas du nid."
Lorsque David Lefebvre avait cinq ou six ans, son père
a fait un voyage en France. À partir de ses diapositives,
le jeune garçon s'est construit un imaginaire. "J'étais
resté avec une grande soif des vieux pays, souligne-t-il.
Quand je suis arrivé sur la Côte d'Azur au petit
matin, après avoir voyagé par le train de nuit,
j'ai eu un choc: voir la mer bleue turquoise, les palmiers, la
côte et les montagnes, cela m'a donné comme un coup
au ventre!" Selon lui, tout voyage est une odyssée.
"Comme Ulysse, explique-t-il, on part de chez soi, on vit
des péripéties et on revient. Au retour, on comprend
que c'était formidable et on veut repartir. On prend vraiment
goût à l'obstacle, à l'épreuve du réel."
Si ce voyage a transformé la vie de David Lefebvre, c'est
aussi parce qu'il lui a permis de redécouvrir l'amour en
la personne d'une collègue de classe à l'Université
de Nice-Sophia Antipolis. Depuis son retour au bercail, il entretient
avec son amie française une correspondance régulière
sous forme de lettres, de courriels et d'appels téléphoniques.
Il y a également eu une visite de part et d'autre par avion.
"Elle revient à Québec pour Noël",
dira-t-il le jour de l'entrevue. "Je vais lui faire connaître
la neige."
Une formule renouvelée
Selon le responsable de la mobilité étudiante
au Bureau international, Marc-André Thivierge, le Profil
international modifie radicalement la façon de voir les
échanges étudiants parce que ses structures différentes
changent les façons de faire. Ses aspects novateurs comprennent
notamment des bourses d'immersion de 2 000 $ pour l'apprentissage,
avant le départ, de la langue du pays de destination. Le
Bureau offre également un remboursement de dépenses,
lequel s'élève à 1 000 $ par session au baccalauréat.
Le Profil garantit aussi un encadrement scolaire par lequel l'étudiant
est assuré de recevoir des cours de qualité égale.
Ce programme a attiré 146 étudiants et étudiantes
jusqu'à maintenant, un chiffre que le Bureau international
espère voir monter à 400 en septembre 2001. Pour
les trois prochaines années, le Bureau dispose d'un budget
de 7,2 millions de dollars. La moyenne scolaire minimale exigée
pour l'un ou l'autre des programmes offerts est de 2,67. Pour
plus d'informations, veuillez téléphoner au 656-3994
ou consulter le site Internet www.ulaval.ca/BI/.
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