30 novembre 2000 |
Le plus important projet de déploiement d'infrastructure
de communications jamais réalisé à l'Université
Laval a débuté il y a quelques semaines sur le campus.
Ce vaste chantier vise à doter la communauté universitaire
d'un réseau de communications qui lui permettra de tirer
le maximum des nouvelles technologies de l'information en recherche,
en enseignement et en administration. Le projet bénéficiera,
en bout de ligne, aux utilisateurs des quelque 15 000 postes de
travail répartis dans tous les pavillons du campus et hors
campus, de même qu'au personnel des centres de recherche
hospitaliers rattachés à l'Université.
Lorsque les travaux seront complétés, tous ces postes
profiteront d'un lien à 100 mégabits/s, une vitesse
2 000 fois plus rapide qu'un modem et dix fois supérieure
à celle du réseau actuel. La vitesse de transmission
entre les pavillons augmentera, quant à elle, par un facteur
20, passant de 100 mégabits/s à 2 gigabits/s. Le
réseau, qui fera appel en bonne partie à des câbles
de fibre optique, sera plus rapide, plus fiable, moins sujet aux
embouteillages et il accommodera plus facilement la croissance
du trafic anticipé pour les années à venir.
"Au départ, notre objectif était de faire de
l'Université Laval la référence en terme
d'infrastructure de communication", affirme Pierre Lefrançois,
vice-doyen à la Faculté des sciences de l'administration
et membre du comité chargé de la mise en oeuvre
du projet. "Les choses évoluent cependant très
rapidement dans ce secteur et d'autres universités procèdent
présentement à la modernisation de leur propre système.
Disons que le réseau dont nous disposerons une fois les
travaux complétés fera, de Laval, un joueur parmi
les grands."
La modernisation du réseau de télécommunications
nécessite des investissements totalisant 12,6 millions
de dollars. La Fondation canadienne pour l'innovation (3 M$),
le ministère de l'Éducation du Québec (3
M$) et l'Université Laval (5,7 M$) acquittent la plus grande
part de la facture. Les centres hospitaliers et des partenaires
externes complèteront le financement. En avril dernier,
le Conseil d'administration autorisait le recteur à signer
une entente de partenariat avec Bell Canada, Les Systèmes
Cisco, IBM Canada et Nortel Networks, pour l'infrastructure des
télécommunications voix/images/données.
Recherche virtuelle
Consciente que le réseau actuel arrivait à la
limite de sa vie utile, l'Université avait préparé
un plan d'investissement pour améliorer ses infrastructures
de communications. Ce plan a connu une accélération
subite au printemps 1999, avec une subvention de 3 millions de
dollars provenant de la Fondation canadienne pour l'innovation,
accordée à un groupe de dix chercheurs de l'Université,
piloté par Pierre Lefrançois. Ce projet consistait
a bâtir un réseau de fibre optique afin de relier,
grâce à un lien à haute vitesse, toutes les
forces vives en recherche de l'Université Laval.
"Notre proposition s'inspirait des nouveaux modes de génération
de la connaissance et de structuration de la recherche qui s'articulent
autour de la notion de réseaux virtuels de recherche, explique
Pierre Lefrançois. Les nouvelles technologies de l'information
changent radicalement les approches en recherche et remettent
en question les fondements mêmes de la constitution des
réseaux de recherche. Grâce au nouveau réseau
de communications, des chercheurs du pavillon Vandry pourront
utiliser, en temps réel, un microscope électronique
installé au CHUL, et des chercheurs de Saint-François
d'Assise pourraient se brancher au superordinateur du pavillon
Marchand. Le partage de l'information et des infrastructures en
recherche sera chose possible grâce à un réseau
de communications de classe mondiale. On pourra ainsi plus facilement
constituer des équipes virtuelles de recherche."
L'enseignement profitera aussi de ce réseau amélioré,
ajoute-t-il. "Par exemple, un professeur pourra intégrer
à son cours la conférence d'une sommité diffusée
en direct sur le Web. Des étudiants du Centre universitaire
des Appalaches en Beauce pourront interagir, via le Web, en mode
voix/images/données avec un professeur installé
dans un laboratoire du campus."
Penser demain
Le réseau actuel a été installé
il y a dix ans et il a été exploité à
la limite de ses capacités, estime Mario Bruneau, chef
de la division des télécommunications au Service
de l'informatique et des télécommunications. "On
met tout le réseau actuel au rancart et on repart à
neuf", image-t-il pour illustrer l'ampleur des travaux entourant
le projet. Sur le campus seulement, 10 km de fibres optiques seront
déployés à l'intérieur et entre les
pavillons. Même le câblage qui court dans les murs
des pavillons sera remplacé par du fil de cuivre permettant
la transmission à 100 mégabits/s. Les pavillons
seront progressivement intégrés au nouveau réseau
entre le printemps et l'automne 2001.
"Toute l'architecture du réseau a été
pensée en fonction de la fiabilité, souligne Mario
Bruneau. En cas de panne d'un équipement ou du bris d'un
câble, le réseau demeurera fonctionnel parce qu'on
a prévu une diversité de routes pour la transmission
de l'information et une redondance de certains équipements.
En plus, le système est évolutif, ce qui permettra
d'accommoder la croissance des besoins au cours de prochaines
années."
Les travaux de câblage entre les pavillons sont commencés
depuis le début novembre, comme en témoigne le bourdonnement
des excavatrices sur le campus. Le câblage à l'intérieur
des pavillons commencera en janvier. "Nous allons rencontrer
les responsables de chaque unité pour établir leurs
besoins et convenir d'un calendrier de travail qui causera le
moins de dérangement possible", souligne Mario Bruneau.
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