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23 novembre 2000 ![]() |
Le mouvement étudiant en faveur de la protection du boisé du pavillon Casault aura finalement porté fruit. Au terme des manifestations survenues au cours des derniers jours, la direction de l'Université s'est engagée à ne plus effectuer de coupe dans les boisés du campus sans consultation préalable de la communauté universitaire. Les vice-recteurs Claude Godbout et Jacques Faille ont effectivement pris un engagement en ce sens lundi, après une rencontre avec les représentants des étudiants. Cette position sera bientôt officialisée par une déclaration au Conseil universitaire.
Manifestations étudiantes
Samedi dernier, en début d'après-midi, une trentaine
d'étudiants, appuyés par la CADEUL, ont manifesté
contre les travaux de déboisement entrepris quelques heures
plus tôt dans le boisé du pavillon Casault. La manifestation
étudiante avait pour but d'empêcher la coupe d'une
bande de 5 m par 200 m en bordure du boisé. Ces travaux
devaient être effectués pour permettre l'installation
d'un dépôt à neige sur le campus, en réponse
aux nouvelles normes imposées par le ministère de
l'Environnement du Québec.
Les étudiants reprochaient à la direction de l'Université
d'avoir agi sans consultations et sans avoir considéré
de solutions alternatives telles que des fondeuses à neige
ou l'entassement de la neige dans des stationnements peu utilisés.
Lors du caucus des associations étudiantes du vendredi
17 novembre, une majorité de représentants se sont
prononcés en faveur d'une action médiatique pour
dénoncer la décision de la direction universitaire.
"Par une action symbolique incluant l'arrêt des travaux,
la construction de barrières et le dépôt de
billots dans l'entrée de la tour du recteur (pavillon des
Sciences de l'éducation), les étudiants ont voulu
marquer leur opposition au déboisement", explique
un communiqué de la CADEUL, émis le 18 novembre.
"Les travaux de déboisement ont été
suspendus pendant la manifestation pour éviter les accidents",
confirme le directeur du Services des immeubles, Gilles Daoust.
De son côté, le Service de sécurité
est intervenu pour empêcher les étudiants de transporter
les billots vers le pavillon des Sciences de l'éducation.
Dimanche, des manifestants sont revenus sur le site de coupe,
ils ont éparpillé des billots et ils en ont transporté
quelques-uns dans l'entrée du pavillon des Sciences de
l'éducation. Le président de la CADEUL, Michel Laflamme,
se dissocie de cette opération. "Nous n'avons rien
à voir avec cette deuxième manifestation et nous
ne connaissons même pas ceux qui y ont participé."
La police de Sainte-Foy a procédé à l'arrestation
de six manifestants pour méfait. Aucun d'eux n'était
étudiant à l'Université.
Marche symbolique
Les travaux de déboisement, entrepris le 18 novembre
et presque achevés au moment de la manifestation de samedi,
ont repris lundi matin. "Certains manifestants à qui
on a montré les plans ont été surpris de
constater à quel point on empiétait peu dans le
boisé, affirme Gilles Daoust. Ils semblaient croire qu'on
allait tout raser, ce qui ne correspond pas à la réalité."
Michel Laflamme reconnaît que l'Université a des
"arguments solides en faveur du dépôt à
neige", quoi qu'il se dise "un peu sceptique quant au
choix du site retenu". "Mais, insiste-t-il, pourquoi
ne pas avoir consulté les étudiants? L'Université
forme des professionnels dans tous les secteurs, notamment en
foresterie et en environnement. Alors pourquoi ne pas faire appel
à tout ce potentiel?"
Même son de cloche du côté de l'AELIES qui
dénonce le fait que les arguments mis de l'avant par les
groupes étudiants n'ont pu être pris en considération
puisque la décision a été prise sans consultation
de la communauté universitaire. "Alors que l'on nous
parle de créer un sentiment d'appartenance chez les étudiantes
et les étudiants, il serait temps pour les responsables
concernés de joindre le geste à la parole",
a déclaré Richard Fecteau, vice-président
aux affaires externes.
Lundi matin, quelques dizaines d'étudiants, transportant
des branches d'arbres symboliquement ramassées sur le site
de coupe, ont circulé sur le campus pour sensibiliser la
communauté universitaire à la question du dépôt
à neige. Au terme de cette marche qui s'est terminée
au pied du pavillon des Sciences de l'éducation, les étudiants
ont été invités à rencontrer les vice-recteurs
Godbout et Faille. "Nous avons perdu une partie du boisé
du Casault, mais si la direction de l'Université respecte
son engagement, les étudiants auront désormais leur
mot à dire sur toutes les interventions de coupe qui seront
envisagées sur le campus", résume Sophie Dallaire,
déléguée aux affaires externes d'Univert
Laval.
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