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16 novembre 2000  |
SUR LE TERRAIN
Depuis le 15 novembre et pour quelques jours seulement, l'École
d'architecture, située dans le Vieux-Québec, présente
l'exposition "Stage Turquie 2000". Cette exposition
se veut le compte rendu d'un voyage d'études de cinq mois
effectué l'hiver et le printemps dernier par un groupe
de 25 étudiants et étudiantes inscrits au baccalauréat.
Le périple comportait trois étapes. D'abord, un
long parcours en minibus de Paris à Istanbul via la France,
l'Espagne, l'Italie et la Grèce. Ensuite, un séjour
de trois mois en Turquie, dont deux dans la capitale Istanbul.
Enfin, le retour à Paris en minibus en passant par l'Autriche,
la République tchèque, l'Allemagne, les Pays-Bas
et la Belgique. "En tout, 18 000 kilomètres, précise
l'étudiant Charles Ferland. On passait deux à trois
jours dans chaque ville. On partait dès 7 h 30 du matin
avec notre matériel et on marchait." Le château
de Chambord en France, la tour de Pise en Italie et l'Acropole
en Grèce figurent parmi les nombreux endroits visités.
Pour participer à ce voyage, l'étudiant ou l'étudiante
devait remplir deux conditions: s'inscrire à deux cours
crédités et débourser quelque 9 000 $ pour
couvrir l'ensemble de ses dépenses.
Tremblements de terre
Les 25 voyageurs sont arrivés à Istanbul quelques
mois seulement après qu'un tremblement de terre majeur
ait dévasté une région située à
quelque 150 kilomètres de là. On craint qu'Istanbul
ne soit un jour l'épicentre d'un tremblement de terre d'importance.
Cette éventualité est d'autant plus préoccupante
que la ville compte 13 millions d'habitants et qu'un exode rural
a entraîné la construction à la hâte
de nombreux bâtiments peu sécuritaires.
C'est dans ce contexte que les étudiants et étudiantes
ont entrepris un atelier de deux mois supervisé par des
professeurs de l'Université technique d'Istanbul. Leur
tâche a consisté à concevoir un quartier habité
qui, en plus de résister à un éventuel séisme,
servirait de centre de crise réunissant les opérations
d'urgence durant un tremblement de terre. Le site étudié
était un terrain vague d'environ 800 mètres sur
400, délimité par une voie ferrée, d'anciennes
fortifications et la mer.
"Au départ, explique Charles Ferland, nous avons cherché
à structurer le site avec des prolongements de rues pour
qu'il y ait un lien avec les quartiers environnants. Avec la mer
toute proche, il a fallu prévoir la construction d'un quai
de débarquement pour l'approvisionnement du quartier en
cas de séisme. Au niveau du bâti, les grands édifices
du type centre commercial, école et hôtel devaient
pouvoir résister aux secousses sismiques et accueillir
les sinistrés."
À Istanbul, les étudiants et étudiantes ont
résidé dans un hôtel appartenant au frère
du professeur retraité de l'École d'architecture,
Aygen Toruner. Ce dernier organise de tels stages depuis plusieurs
années déjà. Leur interprète était
l'architecte Guillaume Rodrigue, un participant du stage de 1992,
qui a vécu quelques années en Turquie.
Une croisière en Méditerranée
Les 25 voyageurs ont passé deux semaines en Anatolie,
dans la partie orientale du pays, à étudier les
différents types de maisons vernaculaires qu'on y trouve.
Après, ils ont troqué le minibus pour le voilier
parce que certains sites historiques étaient inaccessibles
par route le long de la côte. Cette croisière de
deux semaines sur la Méditerranée fut donc ponctuée
de nombreuses escales pour permettre la visite de ruines grecques
remontant à l'Antiquité. "On dessinait une
partie de l'après-midi et le soir on repartait pour aller
jeter l'ancre à un autre endroit", raconte Charles
Ferland. Selon lui, le voyage a permis à chacun et à
chacune de se constituer une précieuse banque d'images
pour le futur.
Les croquis, photos et film de voyage, dessins des projets d'architecture
et objets-souvenirs présentés dans le cadre de l'exposition
racontent une expérience de voyage axée sur l'architecture
d'autrefois et d'aujourd'hui, une expérience de travail
basée sur une problématique concrète et,
bien entendu, une expérience de vie particulière,
avec ses hauts et ses bas, semblable à celle d'une grande
famille.
YVON LAROSE
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