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16 novembre 2000 ![]() |
Dans une communication présentée mardi à New Orleans lors du congrès annuel de l'American Heart Association, des chercheurs des Facultés de pharmacie et de médecine ont annoncé avoir découvert un lien entre le risque d'accidents cardiaques et la période de menstruations chez la femme. L'étude conduite à l'Institut de cardiologie de Québec par Bettina Hamelin, Julie Méthot, Marie Arsenault, Paul Poirier, Sylvie Pilote, Sylvain Plante et Peter Bogaty, a démontré que le risque de subir un accident cardiaque est plus élevé au moment où la concentration d'oestrogène est à son plus faible pendant le cycle menstruel, soit pendant les menstruations. Ces risques sont accrus par le tabagisme, les antécédents familiaux de maladies cardiaques, un taux de cholestérol élevé, le diabète et l'obésité.
La relation entre la concentration d'oestrogène et les maladies cardiaques est soupçonnée depuis les années 1970 alors que des chercheurs américains avaient noté que l'incidence des maladies cardiaques augmentait rapidement après 55 ans chez les femmes. L'hypothèse veut que l'oestrogène confère un effet protecteur contre les maladies cardiaques. La baisse du niveau d'oestrogène chez les femmes ménopausées expliquerait le risque accru face aux maladies cardiaques. Afin de savoir si les fluctuations naturelles d'oestrogène qui surviennent pendant le cycle menstruel pouvaient aussi faire sentir leurs effets sur le coeur, les chercheurs de l'Université Laval ont interrogé les patientes préménopausées admises à l'hôpital à la suite de malaises ou de crises cardiaques. Plus de 70 % des 28 patientes interrogées jusqu'à présent étaient dans les cinq premiers jours de leur cycle menstruel. Les chercheurs entendent confirmer ces résultats préliminaires en poursuivant l'étude jusqu'à ce que 50 patientes aient été interrogées.
"L'incidence des maladies cardiaques est en hausse chez les femmes, signale la responsable de l'étude, Bettina Hamelin, de la Faculté de pharmacie. Elles ont maintenant des crises cardiaques avant l'âge de la ménopause et elles doivent se montrer prudentes surtout si des facteurs de risque les rendent déjà vulnérables. De plus, toutes les femmes devraient être informées des risques et des bénéfices de l'hormonothérapie au moment de la ménopause."
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