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9 novembre 2000 ![]() |
Jean-Guy Paquet, qui a été recteur de l'Université
Laval de 1977 à 1987, a reçu cette semaine le prix
Armand-Frappier, la plus haute distinction du gouvernement du
Québec pour la création ou le développement
d'institutions de recherche ou pour l'administration et la promotion
de la recherche,
"Ce prix souligne l'apport considérable d'un ingénieur,
chercheur et gestionnaire, au dynamisme de la recherche au pays.
La participation de Jean-Guy Paquet à la recherche et à
la formation de chercheurs au Québec et au Canada ainsi
que sa contribution exceptionnelle à l'établissement
et au développement d'importants organismes de recherche
ont été déterminantes pour l'avancement de
la science et de la technologie", a déclaré
Jean Rochon, ministre de la Recherche, de la Science et de la
Technologie, lors de la remise des Prix du Québec, le 7
novembre.
Le physicien et le gestionnaire
Originaire de Montmagny, Jean-Guy Paquet entame, en 1954,
à l'âge de 16 ans, des études universitaires
en génie physique à l'Université Laval. L'excellence
de son dossier académique lui permet d'obtenir une bourse
du gouvernement français grâce à laquelle
il obtient une maîtrise à l'École nationale
supérieure de l'aéronautique de Paris. Son doctorat
sur les systèmes de pilotage automatique des fusées
le dirige vers la recherche et l'enseignement universitaires;
durant cette période, il s'intéressera particulièrement
à la théorie des systèmes et à la
robotique.
Son ascension au sein de la hiérarchie universitaire sera
fulgurante: de professeur adjoint au Département de génie
électrique de l'Université Laval en 1961, il est
nommé directeur du Département de génie électrique
en 1967, vice-doyen à la recherche de la Faculté
des sciences et génie électrique en 1969 et vice-recteur
à l'enseignement et à la recherche de l'Université
Laval trois ans plus tard. Continuant à gravir les échelons,
Jean-Guy Paquet devient, en 1977, recteur de l'Université
Laval. Sous sa gouverne, l'établissement entreprend une
vaste restructuration. Il instaure une véritable politique
d'aide à la recherche et à la formation des chercheurs,
dont les retombées se font sentir dans toute la politique
québécoise de recherche.
L'homme de vision et l'homme de région
Comme recteur, Jean-Guy Paquet voit juste et loin. "L'économie
de la région ne peut reposer sur la seule fonction publique
ou parapublique. Il faut prendre le virage de la technologie"
répète-il inlassablement. C'est ainsi qu'il met
sur pied le Groupe d'action pour l'avancement technologique et
industriel de la région de Québec (GATIQ) qui regroupe
des représentants du milieu universitaire, des organismes
de recherche gouvernementaux et des entreprises. Sur les conseils
des membres du GATIQ sont créés le Centre de recherche
sur la valorisation de la biomasse (CQVB), le Centre francophone
en informatisation des organisations (CEFRIO), le Parc technologique
du Québec métropolitain et l'Institut national d'optique
(INO).
Après un séjour dans le secteur privé, de 1987 à 1994, où il a été vice-président exécutif puis président de la compagnie d'assurances Laurentienne Vie, Jean-Guy Paquet est nommé président-directeur général de l'Institut national d'optique, poste qu'il occupe maintenant depuis bientôt six ans. Depuis son arrivée à la tête de l'INO, le budget du centre de recherche a augmenté de 25 % par année pour atteindre 24 millions de dollars en 1999. Le centre emploi 180 personnes. On prévoit que 350 employés y travailleront d'ici trois à quatre ans.
L'homme dans la cité
La carrière de chercheur et d'administrateur de Jean-Guy
Paquet a été honorée par de nombreuses distinctions
prestigieuses du Canada, des États-Unis et de la France:
docteur honoris causa de l'Université McGill à
Montréal, de l'Université York à Toronto
et de la Technical University of Nova Scotia, compagnon de l'Ordre
du Canada, officier de l'Ordre national du Québec et de
l'Ordre national du mérite de la République française.
Il a également reçu le Grand Prix d'excellence en
1998 de l'Ordre des ingénieurs du Québec et le prix
Carrière technologique de l'Association de la recherche
industrielle du Québec en 1999.
Jean-Guy Paquet est aussi un homme qui s'engage dans sa communauté depuis plus de vingt ans: président à deux reprises de la campagne Centraide pour la grande région de Québec, membre du conseil d'administration de la maison Michel-Sarrazin, cofondateur de la Fondation de l'Opéra de Québec et de Moisson Québec et ex-président du Musée du Québec. "En vieillissant, j'ai réalisé à quel point je suis chanceux, et je crois que l'on doit remettre à la société ce qu'on lui doit", souligne-t-il.
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