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2 novembre 2000 ![]() |
Heureuse initiative que celle mise de l'avant par la Faculté
de musique et qui nous expose, par l'entremise du disque, le panorama
des différentes activités musicales qui s'expriment
au sein du pavillon Louis-Jacques-Casault!
Lancée au mois d'octobre, la première édition
du "Disque des étudiantes et des étudiants
de la Faculté de musique de l'Université Laval"
est un coup d'envoi qui mérite des applaudissements bien
nourris parce qu'elle braque ses feux sur des étudiants
et des étudiantes aux talents indéniables et leur
donne une occasion en or de se faire valoir. "L'idée
première de ce disque nous est venue d'un de nos collègues,
Joël Pasquier, pianiste et professeur agrégé
à la Faculté, raconte Raymond Ringuette, doyen de
la Faculté de musique. Sa réalisation a été
rendue possible grâce à la contribution financière
de la Fondation Aimé-Gagnon et du Fonds d'investissement
étudiant de la Faculté." L'opération
a été menée à bien sous la direction
artistique de Gilles Simard, maintenant directeur adjoint du Centre
de conservation du Québec du ministère de la Culture
et des communications du Québec.
Défi gratifiant
Avant d'en arriver aux sessions d'enregistrement qui ont eu
lieu à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault
et au Théâtre de la Cité universitaire du
pavillon Palasis-Prince, à la fin de l'année universitaire
1999-2000, une soixantaine de musiciens et de musiciennes (quelque
150, si l'on inclut les grands ensembles) ont d'abord dû
subir l'épreuve de l'audition en février 2000. Une
trentaine d'entre eux ont ainsi été sélectionnés
par un jury présidé par le doyen et composé
de François Magnan, violoniste et ex-directeur général
de l'Orchestre symphonique de Québec, des professeurs émérites
Antoine Bouchard, François Morel et Robert Weisz ainsi
que du pianiste Gilles Simard, directeur artistique du projet.
"Les étudiants et les étudiantes ont fait preuve
d'un professionnalisme remarquable. Au départ, nous devions
produire un seul disque. Mais étant donné l'abondance
de performances de qualité, nous avons dû en ajouter
un second", révèle ce dernier. Gilles Simard
qualifie d'ailleurs de "projet collectif" l'aventure
musicale qu'a vécue la Faculté. Une aventure qui
a suscité un tel enthousiasme, selon lui, que la plupart
des professeurs et des professeures ont assisté aux séances
d'enregistrement.
C'est plus que la simple musique majoritairement classique
que le coffret de deux disques compacts a retenue pour
la postérité: y sont aussi gravées dans la
mémoire de ses artisans les émotions uniques d'une
prime expérience au pays de la captation discographique.
"J'ai été agréablement surprise, mais
j'avoue que l'enregistrement a été difficile, car
il s'agissait d'une prise de concert, sans collages en studio,
confie la violoniste Noémie Robidas, étudiante à
la maîtrise en didactique instrumentale. L'expérience
a tout de même été gratifiante puisqu'elle
m'a permis de poser un regard critique sur mon art et qu'elle
constitue, en sorte, une récompense pour tout le travail
que j'ai accompli jusqu'à maintenant. J'en ressens une
grande fierté."
Marie-Noëlle Claveau se fait entendre également dans
un registre similaire: "Enregistrer a représenté,
pour notre ensemble vocal, un défi qui a tout de même
été agréable, surtout qu'il nous a donné
l'occasion de mieux faire connaître le programme de jazz
à l'Université Laval", de conter l'étudiante
qui termine son bac en chant de jazz.
Coffret sans pareil
De cette moisson 1999-2000 où s'affirme avec assurance
chaque personnalité artistique, dans toute la verdeur de
son expressivité, retenons le très bon niveau d'exécution
technique et la belle polychromie des paysages sonores.
En brillant levée de rideau, le superbe triptyque méditatif
de César Franck, Prélude, choral et fugue
(avec Dao Trong Tiryen), donnera son élan au premier disque
du coffret consacré uniquement au piano. Lui succéderont
dans le cortège: les deux derniers mouvements de la célèbre
Sonate no 7 de Sergueï Prokofiev (avec Mireille
Pelletier), au martèlement gagné à la force
du poignet; l'intense Sonate no 7, opus 64 "Messe
blanche" d'Alexandre Scriabine (avec Jacynthe Riverin);
le lyrisme berceur de la Barcarolle en fa dièse majeur,
opus 60 de Frédéric Chopin (avec Dhyia Taïrou);
et le bouleversant chef-d'oeuvre pour piano à quatre mains
de Franz Schubert, la Fantaisie en fa mineur, opus 103
D. 940 (avec Marie Fortin et le professeur Joël Pasquier).
C'est sur l'air Come Scoglio, récitatif et aria
extrait de l'opéra Cosi fan tutte de Wolfgang Amadeus Mozart
(avec Sophie Bouchard et Claude Soucy) que s'amorce divinement
le second disque. Puis s'installe le radieux climat chambriste
du prermier mouvement de la Sonate pour violon et piano en
la majeur, opus 13 de Gabriel Fauré (avec Noémie
Robidas et Jacynthe Riverin). Trois oeuvres jazzées lui
emboîteront le pas: Sunset glow pour marimba et vibraphone
de David Samuels (avec Sylvain Bérubé); Skylark
de Hoagy Carmichaël, dans un arrangement pour quintette à
voix (avec Alexandra Albert, Kathlyn Arial, Marie-Noëlle
Claveau, Christian Poirier et Éric Savard); et un classique,
Caravan de Duke Ellington (avec le quintette à voix
cité précédemment, accompagné par
Clément Robichaud, Simon Paré et Denis Cantin).
L'affiche demeurera contemporaine par la suite. La dernière
séquence comprendra ainsi: la très poignante Rhapsodie
pour violoncelle et piano (Pampeana no 2) d'Alberto
Ginastera (avec Daniel Finzi et Patrick Beaulieu); la dramatique
Prophétie no 2 d'après l'Apocalypse
pour voix et percussion de Denis Gougeon (avec Sophie Bouffard
et Steve Rousseau); la rafraîchissante espièglerie
du Quatuor pour saxophones de Pierre-Max Dubois (avec Vincent
Demers, Karine Cloutier, Julie Mathieu et Frédéric
Chiasson); et la fresque épique Dynamica de Jan
Van der Roost (avec l'Orchestre d'harmonie de la Faculté
de musique).
Le "Disque des étudiantes et des étudiants
1999-2000" représente, à coup sûr, une
vitrine étudiante sans pareille pour la Faculté
de musique et pour l'Université Laval. On peut se procurer
le coffret double ( au prix de 15 $) au secrétariat de
la Faculté, situé au 3312, pavillon Louis-Jacques-Casault.
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