12 octobre 2000 |
Le 6 octobre, des médecins omnipraticiens, des résidents
et une infirmière, de même que trois étudiantes
à la maîtrise en pharmacie ou en sciences infirmières
de l'Université Laval ainsi que six femmes et deux hommes
se sont réunis à Québec à l'Unité
de médecine familiale du Centre hospitalier de l'Université
Laval/pavillon Saint-François-d'Assise. La rencontre, la
deuxième des six prévues cet automne, s'est déroulée
dans un climat convivial. Partenaires privilégiées,
les six femmes invitées, dont deux étaient accompagnées
de leur conjoint, ont apporté compétence et expérience
aux échanges.
Cette réunion se déroulait dans le cadre d'un projet
pilote de formation. Celui-ci a pour objectif la promotion de
l'auto-soin chez les femmes qui consultent en médecine
familiale pour des problèmes reliés à la
période de la ménopause. La ménopause est
cette étape, cruciale dans la vie de toute femme, qui constitue
l'amorce du processus de vieillissement. Elle est caractérisée
par la fin du cycle menstruel et par des changements physiques.
Complémentarité et synergie
Ce projet a vu le jour grâce à l'initiative d'une
équipe de l'Université Laval. Il se situe dans le
contexte plus large d'une démarche mise de l'avant par
Santé Canada et axée sur la prise en charge de la
santé et l'auto-soin. Son principal objectif vise à
développer, chez les médecins, les infirmières
et les pharmaciens, des habiletés à établir
deux types de partenariat: l'un interdisciplinaire avec des professionnels
de la santé, l'autre avec leurs patientes ou clientes.
Comme le souligne la coresponsable du projet, également
professeure à la Faculté des sciences infirmières
de l'Université Laval, Louise Hagan, ce projet innove particulièrement
au chapitre de l'interdisciplinarité. "Prendre en
charge sa santé, explique-t-elle, c'est l'affaire de chacun
et de l'ensemble des professionnels. Nous cherchons à savoir
comment nos actions peuvent être complémentaires,
comment on peut éviter la duplication de nos actions et
comment, ensemble, nous pouvons nous centrer sur la clientèle
et lui aider."
Selon Louise Hagan, l'hormonothérapie, un traitement offert
aux femmes pour corriger les effets de la ménopause, illustre
bien cette complémentarité. À partir du moment
où le médecin propose la prise d'hormones à
sa patiente, l'infirmière peut intervenir et jouer un rôle
important comme aide à la décision. Elle peut informer
sur les autres approches possibles, ou bien aller dans le sens
d'assumer la ménopause, ce qui implique, d'une part, d'accepter
de vivre avec des effets tels l'insomnie, la baisse du désir
sexuel ou l'anxiété et, d'autre part, de faire de
l'exercice, bien s'entourer, se détendre. Quant au pharmacien,
il peut orienter la personne vers une médication traditionnelle
ou bien alternative.
Un changement de mentalité
Louise Hagan rappelle que le concept central de la Charte
canadienne de promotion de la santé propose un changement
de mentalité en profondeur. "Il faut cesser, dit-elle,
d'adopter une attitude paternaliste du genre: "Je sais comme
vous ce qui est bon pour vous et je vais décider pour vous."
Il faudrait plutôt dire: "Je vais être votre
partenaire, on va avoir une relation plus égalitaire, plus
réciproque et ensemble on va travailler à essayer
de maintenir ou d'améliorer votre santé.""
Quant au concept d'auto-soin, il lui soutire le commentaire suivant.
"Les professionnels de la santé peuvent se "désâmer"
pour essayer d'aider, mais si les gens ne s'approprient pas leur
propre santé, s'ils ne se responsabilisent pas, nos actions
seront stériles."
En juin 2001 à Ottawa, les 10 projets pilotes financés
par Santé Canada, dont celui de l'Université Laval,
feront l'objet d'une présentation lors d'un symposium.
Les résultats prendront la forme de recommandations qui
seront envoyées aux facultés de médecine
et de soins infirmiers à travers le pays.
|