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5 octobre 2000  |
Cols blancs sous influence
Une étude multidisciplinaire menée par des chercheurs
des facultés de Pharmacie, de Médecine et des Sciences
sociales révèle que le stress au travail est associé
à la consommation de médicaments de type stimulants
ou calmants chez les cols blancs. En fait, une fois toutes les
différences reliées à la vie personnelle
prises en considération, les cols blancs qui subissent
un stress élevé au bureau ont 4,5 fois plus de risques
de recourir à des psychotropes que ceux qui sont peu stressés
par leur travail.
C'est à cette conclusion que parviennent les chercheurs
Jocelyne Moisan, Renée Bourbonnais, Chantal Brisson, Michel
Gaudet, Michel Vézina, Alain Vinet et Jean-Pierre Grégoire
dans un récent numéro de la revue scientifique Work
and Stress. Les chercheurs ont interrogé 2 786 travailleurs
provenant de huit organismes du secteur public de la grande région
de Québec. Les questions portaient sur les exigences psychologiques
de la tâche, la latitude dans la prise de décision,
le soutien social au travail et la consommation de psychotropes
au cours des 48 heures précédant l'enquête.
L'analyse des données montre que près de 4 % des
répondants avaient consommé des psychotropes au
cours des deux derniers jours. Comme la consommation de ces médicaments
suscite l'opprobre social, il s'agit probablement d'une sous-estimation,
croient les chercheurs. Plus le poste occupé par une personne
combinait une demande psychologique élevée et une
faible latitude décisionnelle, plus grand était
le risque de consommation de psychotropes. Le soutien social au
bureau n'avait aucune incidence sur la prise de médicaments.
Les psychotropes sont des médicaments du type stimulants,
calmants, sédatifs ou somnifères, prescrits fréquemment
contre l'anxiété, la fatigue, la dépression,
la confusion, les pertes de mémoire, les étourdissements
et l'ataxie. Le recours à ces médicaments peut affecter
la productivité au travail. "Considérant les
risques pour la santé qu'engendre la consommation de psychotropes,
il faut promouvoir la mise sur pied de programmes visant à
réduire le stress chez les cols blancs", concluent
les chercheurs.
JEAN HAMANN
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