28 septembre 2000 |
Ils ont en moyenne 22 ou 23 ans et sont appelés à
occuper des fonctions clés dans la société
de demain. Ils poursuivent des études universitaires en
science politique, en relations internationales ou en droit. Ils
étudient dans les vieux pays d'outre-Atlantique, la France,
l'Espagne, l'Italie, la Belgique et la Pologne, mais aussi dans
la province voisine d'Ontario et, bien sûr, au Québec.
La semaine dernière, ils étaient une centaine à
se réunir à Québec, dans la vénérable
enceinte de l'Assemblée nationale, dans le cadre de la
troisième édition de la Simulation du Parlement
européen Canada-Québec-Europe (SPECQUE).
Formule unique et novatrice, la SPECQUE a vu le jour à
l'hiver 1997 à l'initiative d'un groupe d'étudiants
de la maîtrise en relations internationales de l'Université
Laval. Après Québec et Strasbourg, en France, la
SPECQUE est revenue, cette année encore, dans la Vieille
Capitale.
Propositions chaudement débattues
Une fois sélectionnée par le comité exécutif
de la SPECQUE, chacune des délégations étudiantes
est jumelée à un pays de l'Union européenne.
Ensuite, chacun des participants se choisit un groupe politique
d'appartenance. À la SPECQUE 2000, sur six groupes politiques,
les Libéraux étaient majoritaires, suivis des Verts
et des Démocrates chrétiens.
Quatre propositions viennent alimenter les débats et font
l'objet d'échanges en séance plénière,
en commission parlementaire et à l'intérieur des
groupes politiques. Durant la SPECQUE 2000, l'Espagnole Cristina
Villarino, étudiante au doctorat en droit public international
à l'Université de Barcelone, a présenté
et défendu une proposition portant sur un mode de rémunération
utilisé pour les administrateurs sociétaires. "En
Espagne, explique-t-elle, nous avons eu une mauvaise expérience
avec la société Telefonica et le plan des stock
options. J'ai découvert que de nombreux États
n'ont pas de législation en la matière. J'avais
détecté un vide normatif."
Selon Cristina Villarino, qui en était à une troisième
participation à la SPECQUE, les échanges en commission
parlementaire ont été pour le moins musclés.
"Nous nous sommes presque battus!" lance-t-elle avec
le sourire. Selon elle, le commissaire sait toujours pourquoi
tel article a été rédigé de telle
façon. Or, les députés parfois ne sont pas
conscients du pourquoi des choses. "En plus, dit-elle, nous
sommes confrontés à la diversité des orientations
politiques. Cette situation fait que parfois la réponse
qui s'impose n'est pas la plus adéquate, la plus juridique,
mais bien la plus politique."
Une expertise originale
Francis Gagnon, étudiant de maîtrise en science
politique à l'Université Laval, agissait comme président
de la Commission européenne lors de la SPECQUE 2000. Il
était également président du comité
exécutif de l'événement. Selon lui, la SPECQUE,
mais aussi le Parlement jeunesse, le Parlement étudiant
et le Forum étudiant font que l'on peut maintenant parler
d'une expertise québécoise en matière de
simulation parlementaire.
L'expérience de la SPECQUE permet de se familiariser avec
un processus démocratique et parlementaire. Par le fait
même, les Canadiens connaissent mieux ce qui se passe sur
le vieux continent, tandis que les Européens entendent
des points de vue originaux sur leur réalité. Autre
aspect majeur: les échanges interculturels enrichissants.
Les participants se côtoient à la journée
longue, prennent leurs repas ensemble et se mêlent les uns
aux autres. "Les Européens, ajoute Francis Gagnon,
retirent beaucoup sur le plan des organisations étudiantes."
Au terme d'une intense semaine de débats, les jeunes eurodéputés
ont adopté, après amendements, les quatre propositions.
Entre autres choses, ils ont demandé plus de transparence
aux entreprises qui utilisent les stock options. Ils se
sont également prononcés en faveur d'une meilleure
protection des espaces maritimes européens et d'une plus
grande participation des travailleurs à la gestion des
entreprises. Enfin, Ils ont exprimé des réserves
quant à la réforme des institutions européennes.
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