21 septembre 2000 |
Le Conseil d'administration entérine les commentaires
de la direction de l'Université sur la formule présentement
à l'étude au ministère de l'Éducation
Des vocations particulières
La demande d'ajustements structurels et immédiats s'appuie
sur les vocations particulières de l'Université
Laval. En effet, l'Université Laval a constaté que
la proposition ministérielle comporte des éléments
applicables à certaines institutions pour en reconnaître
des "missions" ou des "situations particulières".
L'Université Laval possède des particularités
de même type qui auraient dû, selon elle, donner lieu
à l'application de mesures de financement particulier selon
la logique de la formule proposée par le ministère.
Or, la proposition ministérielle de juillet ne prévoit
aucune mesure particulière pour l'Université Laval.
Des ajustements structurels et immédiats sont donc requis
afin de reconnaître les particularités de l'Université
Laval, sa mission et ses responsabilités. L'argumentaire
sur ces ajustements constitue la première partie du document.
Une mission unique
Les vocations particulières sont définies par
la Faculté de foresterie et de géomatique, unique
au Québec, et la Faculté des sciences de l'agriculture
et de l'alimentation, unique dans les universités francophones,
et la plus importante au Québec. Au titre de ces deux facultés,
c'est un ajustement structurel de 7,4 millions de dollars qui
est demandé par l'Université. De plus, un financement
spécial de 6,9 millions est demandé afin de reconnaître
la mission régionale et suprarégionale unique de
l'Université Laval. Celle-ci, en effet, en plus de se gérer
et de se développer comme une grande université
de recherche, doit répondre à des besoins régionaux
de formation et d'accès à des ressources de la part
de personnes et d'organismes de la région de Québec
et de tout l'Est du Québec.
Ainsi, l'Université réclame des ajustements pour maintenir les activités de la Faculté de médecine dentaire et pour soutenir le rôle régional et suprarégional unique au Québec de la Bibliothèque de l'Université. Il en va de même pour le maintien des activités de la Faculté de musique et de celles du Département de physique de la Faculté des sciences et de génie, sans lequel le projet régional de Cité de l'optique ne pourrait voir le jour. De la même façon, l'Université doit soutenir les activités du Département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux de la Faculté des sciences et de génie. Encore ici, l'Université Laval est la seule université au Québec à offrir une gamme complète de programmes dans les domaines du génie minier, du traitement des minerais et de la métallurgie en dehors de Montréal. Toujours au chapitre de la mission régionale unique, l'Université doit maintenir les activités de l'Institut québécois des hautes études internationales (IQHEI), et elle assume le rôle régional majeur du Centre de calcul scientifique et bio-informatique du pavillon Charles-Eugène-Marchand, et des réseaux de communication à très large bande.
Le coeur du progrès régional
L'Université Laval, à maints égards,
est au cur de la nécessaire diversification économique
de la grande région de Québec Chaudière-Appalaches.
Par ses activités d'enseignement et de recherche, par sa
capacité de transfert technologique des applications de
la recherche, elle joue un rôle qu'aucune autre institution
de la région n'est en mesure d'assumer. C'est pour cette
raison fondamentale que dans ses discussions avec le ministère
de l'Éducation, l'Université Laval a reçu
autant d'appuis provenant de tous les coins de la région,
en plus de ceux qui lui ont été fournis par des
intervenants et entreprises des milieux de la foresterie et de
l'agriculture.
On peut consulter le document intégral des Commentaires de l'Université Laval à l'adresse WEB suivante : http://www.ulaval.ca/Al/officiels.html
"Si le Ministre ne reconsidère pas les calculs préliminaires
effectués, il est évident que l'Université
Laval traversera une autre crise financière majeure. Concrètement,
cela signifierait pour les étudiantes et les étudiants
une perte de dix ans en termes de développement."
Dans le mémoire commun qu'elles ont déposé
le 19 septembre, dans le cadre des consultations sur le projet
de politique de financement des universités québécoises,
la Confédération des associations d'étudiants
et d'étudiantes de l'Université Laval (CADEUL) et
l'Association des étudiantes et des étudiants inscrits
aux études supérieures (AELIÉS) demandent
non seulement au ministre de l'Éducation de revoir le financement
accordé à l'Université Laval, mais elles
plaident aussi pour l'équité entre les étudiants.
"La Politique des universités faisait de l'équité
l'un de ses principes. À l'argument de l'équité
entre les universités, nous opposons aujourd'hui l'équité
entre les étudiants, a déclaré Richard Fecteau,
vice-président aux affaires académiques de l'AELIÉS,
à la suite du dépôt du mémoire des
deux associations étudiantes de Laval. La véritable
équité ne se situe pas, selon lui, dans un financement
égal de tous les étudiants du Québec, mais
bien dans une formule qui respecte les besoins réels et
les réalités fort différentes vécues
d'un campus à l'autre.
Des chances égales
"La formule de financement doit contribuer à donner
des chances égales à tous et à toutes plutôt
qu'à creuser des écarts de plus en plus grands entre
les conditions d'études au sein des diverses universités",
peut-on lire à ce sujet dans le document de 12 pages soumis
mardi par la CADEUL et l'AELIÉS.
Le mémoire des deux associations demandent ainsi au ministre
de l'Éducation que sa formule de financement tienne compte
des contraintes à la décroissance de l'Université
Laval, du maintien d'un corps professoral important à Laval
("un encadrement adéquat passe par un corps professoral
important"), de la nécessité d'un réinvestissement
à la Bibliothèque de l'Université, d'une
meilleure accessibilité géographique pour les étudiantes
et les étudiants de l'Est du Québec, et de la déréglementation
des frais de scolarité des étudiants étrangers.
"Il est évident que le financement de l'Université
Laval peut être revu à la hausse sans que cela n'entraîne
une baisse des subventions des autres établissements, a
affirmé pour sa part Michel Laflamme, président
de la CADEUL. Le scénario actuel laisse pourtant présager
des années sombres pour les seuls étudiants lavallois,
ce qui est un manque d'équité flagrant entre les
étudiants selon leur lieu d'études."
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