21 septembre 2000 |
De Shakespeare à Ella, une exposition des photos
de scène de Nathalie Goudoux, étudiante au certificat
en création littéraire, sera présentée
à la Salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins,
du 26 septembre au 4 octobre. Prises lors de la session d'hiver
2000, ces photos rendent hommage aux différents groupes
socioculturels qui animent le campus, notamment le Choeur de l'Université
Laval, la troupe de théâtre Les Treize et la troupe
de danse Gestuel. Pour agrémenter le tout, une vingtaine
de textes écrits de la plume de cette photographe accompagneront
ces clichés, et des costumes et accessoires de scène
habilleront l'espace.
Nathalie Goudoux se dit impressionnée par les gens qui,
en osant se donner en spectacle, s'exposent aux regards critiques
du public. C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle elle
a choisi d'explorer la photo de scène. "Lorsque j'étais
étudiante en photographie et vidéo en France, je
posais des artistes pour obtenir en échange des billets
de spectacles. Puis, tranquillement, j'ai développé
une véritable passion pour ce genre", explique-t-elle.
Elle a ainsi photographié plusieurs artistes célèbres,
notamment Véronique Sanson, Catherine Lara, Alain Souchon
et William Sheller. Photographier ces vedettes constituait aussi,
pour elle, une façon de vivre par procuration un rêve
d'enfance: celui de devenir chanteuse. Bien que Nathalie Goudoux
privilégie la photo de scène, des considérations
monétaires l'ont obligée à toucher, à
contrecoeur, à la photo de mode et industrielle. "J'ai
dû photographier des défilés de mode en France,
se rappelle-t-elle, et j'ai détesté l'expérience
parce que contrairement aux artistes, les mannequins n'expriment
aucune émotion, leurs expressions sont figées, attendues."
Une quête de subtilité
Capter un subtil déplacement, les moindres détails
d'une physionomie, voilà ce qui intéresse Nathalie
Goudoux lorsqu'elle photographie des artistes sur scène.
"Avec mon appareil photo, j'arrive à saisir des expressions
faciales, des mouvements qui échappent parfois aux spectateurs.
Je fixe des émotions, des instants uniques qui révèlent
l'âme d'un spectacle", souligne-t-elle. Cette quête
de subtilité l'amène à préférer
les gros et moyens plans: une main sur un piano, une mèche
de cheveux, une pose de dos en contre-jour. "À l'époque
où je posais Véronique Sanson en spectacle, j'ai
photographié chaque partie de son corps et de celui de
ses musiciens, et ainsi construit une impressionnante mosaïque.
Bien entendu, en tant que professionnelle, je dois répondre
à certaines exigences imposées par les clients.".
Toutefois, au delà des contraintes qu'elles imposent, les
exigences d'un client permettent parfois de relever de nouveaux
défis, comme elle le souligne: "Comme, techniquement,
en photographie de scène, il est très difficile
d'obtenir une belle définition de l'image, et d'éviter,
par exemple, les tons délavés avec des négatifs
en couleur, je n'avais jamais osé travailler en couleur.
Or, le Service des activités socioculturelles (SASC), pour
le compte de qui je travaille, préférait des photos
en couleur. J'ai donc dû tenter l'expérience, et
c'est le fruit de cette expérimentation qu'on retrouve
dans l'exposition De Shakespeare à Ella."
Cette photographe, contrairement à d'autres, n'emploie
jamais de flash, de sorte qu'elle compose toujours avec les lumières
de la scène. "J'ai commencé dans le métier
à l'Olympia, une salle où l'utilisation du flash
est interdite. En raison de cette contrainte, j'ai été
forcée de développer ma propre technique. Par ailleurs,
comme je ne travaille pas dans des conditions de studio, si je
l'employais, les photos perdraient du relief", fait-elle
valoir.
Lors du vernissage, qui se tiendra le mardi 26 septembre, à
16 h 30, des membres des différents groupes socioculturels
à l'honneur dans cette exposition seront présents
pour animer les lieux. De plus, le SASC profitera de l'occasion
pour lancer son nouveau site Web. La Salle d'exposition du pavillon
Alphonse-Desjardins est ouverte tous les jours de la semaine,
de 9 h à 17 h, et les fins de semaine, de 11 h à
17 h.
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