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14 septembre 2000 ![]() |
Une dizaine de finissants et de finissantes de l'École des arts visuels ont reçu des bourses d'excellence le jeudi 7 septembre. Remise par différents organismes, ces bourses sont accordées à des étudiants s'étant démarqués au cours de la dernière année, tant sur le plan académique qu'artistique. À cette occasion, les récipiendaires ont également présenté une de leurs oeuvres.
Du réel à la chimère
Notre mémoire nous joue parfois des tours: elle déforme
nos souvenirs ou en crée de nouveaux. Ce curieux travail
de l'esprit préoccupe particulièrement Branka Kopecki,
récipiendaire d'une bourse de maîtrise (20 000 $)
du Fonds pour la formation de chercheurs et l'aide à la
recherche ( FCAR) et, d'une autre, en peinture, de la Fondation
La Vigie (150 $). Ce thème, elle l'aborde explicitement
en photographie dans sa recherche technique. "Je construis
un système de lentilles qui permet de créer une
distorsion de l'image, de façon à ce qu'une partie
reste intacte, proche de la vérité, de la perception
réelle, et qu'une autre se déforme entièrement,
comme certains de nos souvenirs", explique-t-elle.
Éveline Boulva, lauréate d'une bourse de maîtrise
du Fonds FCAR (20 000 $) et d'une mention spéciale (150
$) de ING Groupe Commerce, s'inspire, elle aussi, d'une création
de l'esprit pour dessiner ses paysages peu communs. "Dans
l'ombre des arbres, je crée une chimère, un monde
imaginaire en jouant avec les textures, les mouvements de crayon
et les effets de matière", souligne-t-elle. Les autres
récipiendaires d'une bourse du Fonds FCAR sont, à
la maîtrise, Catherine Sylvain ( 30 000 $ ) et, au doctorat,
Marcia Maria Lorenzato ( 20 000 $ ).
Matières ressuscitées
Récupérer des objets de la vie quotidienne,
périmés, désuets, les travestir pour leur
accorder une seconde existence, voilà une préoccupation
que partagent bien des artistes, dont Julie Picard, récipiendaire
de la bourse en sculpture de la Fondation La Vigie (150 $). "Le
souci de récupération qui m'anime ne débouche
pas sur un plaidoyer à saveur écologique, mais plutôt
sur un discours sur la matière et la forme. Je réalise
surtout des installations dans lesquelles je fais intervenir divers
objets usuels, notamment du papier journal, de la laine minérale
et du papier adhésif", souligne-t-elle.
Virginie Chrétien, finissante au baccalauréat en
arts plastiques, boursière de la Fondation René-Richard
(3 000 $), se laisse, elle aussi, inspirer par son environnement:
"Pour mes sculptures, j'utilise des matériaux ramassés
par-ci par-là, que j'assemble et repeins avec un brin de
sérieux et d'ironie. Je crée des oeuvres qui se
déploient dans l'espace et dans lesquelles le monde imaginaire
et réel se fusionnent.".
Régularité de la forme
Fascinée par l'architecture et le design, Véronique
Bouchard, récipiendaire de la bourse Louis Garneau (1 000
$), conçoit des sculptures de grand format qui s'en inspirent
fortement. L'oeuvre présentée le démontre
bien: une coupole en céramique recouverte d'émulsions
photographiques et dressée sur une structure d'acier. "Sculpter
sollicite la participation de tout mon corps. C'est ce qui m'attire
le plus dans cet art", précise-t-elle.
Également attirée par le design, Mélanie
Couture, finissante au baccalauréat en communication graphique,
lauréate d'une bourse de la Fondation René-Richard
(3 000 $), souhaite, quant à elle, développer une
expertise en design corporatif. La qualité de son travail,
son style épuré ont d'ailleurs déjà
attiré l'attention. Une nouvelle entreprise en biotechnologie
de Québec, Imotep, lui a, en effet, confié le soin
de confectionner son logo, son identification visuelle et le matériel
s'y rattachant. Par ailleurs, Éric Burman, finissant à
la maîtrise en arts visuels, a, lui aussi, reçu une
bourse (3 000 $) de cette fondation.
Nouveauté cette année, ING Groupe Commerce a décerné
une bourse (1 500 $) à Gilbert Sévigny, étudiant
du microprogramme de deuxième cycle en édition de
livres d'artistes qui a débuté cet été.
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