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14 septembre 2000 ![]() |
La Confédération des associations d'étudiants
et d'étudiantes de l'Université Laval (CADEUL) juge
"terriblement inéquitable" la nouvelle politique
de financement des universités du ministre Legault. "Cette
nouvelle politique de financement des universités fait
la fierté du ministre et repose essentiellement, selon
lui et ses fonctionnaires éclairés, sur un principe
d'équité. Or, non seulement ce principe est loin
d'être prouvé, mais nous affirmons que cette politique
n'est, en aucune façon, équitable pour les étudiants
de l'Université Laval ", a fait valoir Michel Laflamme,
président de la CADEUL, le 6 septembre.
La CADEUL estime que le nouveau mode de financement des établissements
universitaires va créer un déséquilibre dans
les diverses formations dispensées dans les universités
du Québec puisque Laval n'a droit, rappelle-t-elle, qu'à
un maigre 5 % d'augmentation, en chiffre absolu, cette année,
par rapport à une moyenne de 13 % pour les autres établissements
de la province. "Si la tendance se maintient, l'Université
Laval se trouvera dangereusement mise en péril par cette
mesure de financement. En effet, le calcul qui détermine
les subventions privera cette année l'institution de Québec
d'une somme de 14 millions de dollars", a souligné
Michel Laflamme.
La CADEUL considère que le ministre de l'Éducation
n'a pas le droit de s'attaquer de cette façon à
la formation des étudiants de l'Université Laval
et que sa gestion à courte vue des universités aura
des conséquences graves pour l'avenir de notre société.
"Il est important de préciser que nous ne voulons
aucunement subtiliser les sommes des autres établissements
universitaires. Seulement, nous trouvons que l'argent est dispensé
au compte-goutte et n'a que fort peu d'incidence réelle
sur la réalité des universités, a expliqué
Michel Laflamme. La solution est claire: le vice-président
du conseil du trésor doit mettre ses culottes et réclamer
plus d'argent pour l'éducation supérieure."
Dans une lettre envoyée le 1er septembre au ministre
de l'Éducation, François Legault, la Chambre de
commerce et d'industrie du Québec métropolitain
(CCIQM) dénonce "l'iniquité de la nouvelle
formule de financement des universités et son impact pour
l'Université Laval et la région de Québec".
Rappelant que la formule proposée représente, pour
Laval, un manque à gagner de 14 millions de dollars pour
l'année 2000-2001, la Chambre dit appuie les démarches
que l'Université Laval effectue actuellement pour obtenir
un financement plus équitable. Son président, Sam
Hamad, explique que le soutien de son organisme est motivé
par certains constats. Il souligne entre autres que , pour l'ensemble
des acteurs socio-économiques, l'Université Laval
constitue un élément-clé du redéploiement
économique de la région et de tout l'Est du Québec.
"Cette institution fournit, année après année,
les ressources humaines et le savoir-faire nécessaires
au maintien de notre stratégie de diversification économique.
La région de Québec a plus que jamais besoin d'une
institution universitaire performante, dotée de toutes
les ressources indispensables pour appuyer sa stratégie
de développement axée très largement sur
l'économie du savoir", rappelle le président
de la CCIQM. Elle fait valoir au ministre de l'Éducation
que l'Université Laval a joué un rôle fondamental
dans la mise en place de cet ambitieux projet axé sur la
nouvelle économie. Aujourd'hui, la région dans son
ensemble peut se targuer de compter sur des entreprises reconnues
mondialement dans des secteurs de pointe comme les biotechnologies
agroalimentaires, la géomatique, l'informatique, l'optique-photonique,
la foresterie.
"L'Université Laval pourra-t-elle être encore
un moteur du développement économique de notre région
si on lui coupe les vivres ? Le ministère de l'Éducation
se doit au contraire de veiller, par un financement approprié
et équitable, à la poursuite du dynamisme et du
rayonnement de l'Université", a conclu Sam Hamad.
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