7 septembre 2000 |
Pour la plupart des gens, les villes de Munich, en Allemagne
et Lima, au Pérou ne représentent que de lointaines
destinations touristiques. Mais pour le professeur Gérard
Verna, directeur du programme de gestion internationale à
la Faculté des sciences de l'administration de l'Université
Laval, ces endroits constituent un vrai pactole. À preuve:
les deux missions commerciales étudiantes, auxquelles il
a participé en mai dernier comme professeur accompagnateur,
ont ramené de ces deux villes pas moins de 100 millions
de dollars d'ententes potentielles pour des entreprises québécoises!
Le concept de mission commerciale étudiante a vu le jour en 1996 à l'initiative d'étudiants de la Faculté des sciences de l'administration. La première mission s'est déroulée en mai 1997 à Buenos Aires, en Argentine. Ont suivi Santiago, au Chili, en 1998 et Bogota, en Colombie, en 1999.
Missions commerciales étudiantes inc., un organisme à but non lucratif géré par des étudiants, offre aux entreprises d'ici et à faible coût un service de développement d'affaires à l'étranger. Les étudiants sélectionnés - une trentaine au total - s'inscrivent à un cours de trois crédits dans lequel ils se familiarisent avec la langue et la culture du pays choisi. Ils doivent aussi cibler et se documenter sur les entreprises susceptibles de faire des affaires avec les sociétés qu'ils vont représenter. Le séjour dure trois semaines.
De belles études de marché
Selon Gérard Verna, ce qui démarre comme un
exercice scolaire se termine toujours par un rapport de mission
bien étoffé qui fait état de toutes les démarches
effectuées et qui présente une belle étude
de marché. En deux mots, un document professionnel qui
suscite habituellement la surprise et la satisfaction du client.
Le contenu de plus en plus technique des missions a amené
les responsables à recruter des "missionnaires"
du côté de la Faculté des sciences et de génie.
En mai dernier, Technologies Multipartners (informatique) au Pérou,
et Précitech (métallurgie des poudres) en Allemagne
comptaient parmi les entreprises technologiques représentées.
Selon Gérard Verna, professeur, la solidarité latine
entre francophones et hispanophones, ainsi que la sympathie naturelle
d'adultes compréhensifs à l'endroit de jeunes étrangers,
expliqueraient, du moins en partie, le succès des missions
commerciales en Amérique latine.
Une opportunité à saisir
Charles-Antoine Brassard, 21 ans et étudiant au baccalauréat
en administration des affaires, a fort apprécié
son séjour dans la capitale péruvienne. Lui et ses
collègues ont été reçus dans des bureaux
somptueux par des PDG de grandes entreprises, notamment chez Volvo
Pérou, la plus grande compagnie étrangère
du pays. Avec un carnet de rendez-vous toujours rempli, l'expérience
péruvienne, malgré le stress subi, a été
formatrice. "Cela nous a fait prendre conscience qu'un étudiant
au baccalauréat peut parler gros chiffres, négocier
et présenter des projets intéressants", explique-t-il.
Selon Charles-Antoine Brassard, les missions mettent en lumière
une carence. "Il n'y a jamais eu de gens qualifiés
en commerce international et qui ont fait ça toute leur
vie, soutient-il. Or, les marchés sont maintenant tellement
ouverts et il y a tellement peu d'expertises en ce domaine qu'il
y a de la place pour les jeunes." Globalement, tous les anciens
participants aux missions se sont trouvé un emploi, directement
ou indirectement relié au commerce international.
La mission du mois de mai 2001 se déroulera respectivement
à Buenos Aires, en Argentine et à Milan, en Italie.
La date limite pour poser sa candidature est le 15 septembre à
midi. Seuls les étudiants inscrits à la Faculté
des sciences de l'administration ou à la Faculté
des sciences et de génie seront considérés.
Pour plus de renseignements: www.missions-commerciales.qc.ca,
ou 656-7399.
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