31 août 2000 |
Une analyse statistique récente révèle
que la langue française se porte mieux au Québec
et qu'elle progresse comme langue seconde au Canada. Toutefois,
elle recule comme langue première dans le reste du pays.
La semaine dernière, l'Université Laval était
l'hôte du colloque international de l'Association for French
Language Studies. La rencontre, qui se déroulait pour la
première fois à l'extérieur de l'Europe,
avait pour thème "Le français - perspectives
à l'aube du 21e siècle". L'événement
a duré quatre jours et réuni quelque 120 spécialistes
en provenance d'une quinzaine de pays. Une dizaine de professeurs
de l'Université Laval étaient au nombre des conférenciers.
Charles Castonguay est professeur agrégé au Département de mathématiques et de statistique de l'Université d'Ottawa. Ce spécialiste en démographie des groupes linguistiques au Canada a fait un exposé sur le thème: "Le français au Canada: en voie de diffusion ou de dilution?" Une analyse approfondie des recensements (de 1971 à 1996) et de résultats d'enquêtes sur l'usage du français, par le Conseil de la langue française (1997) et Statistique Canada (1998), a permis au professeur-chercheur de dégager les tendances suivantes.
Au Québec, un certain pourcentage d'immigrants choisissent le français comme langue première. Cela compense en partie la sous-fécondité que l'on observe depuis plusieurs années chez les francophones. En outre, un nombre grandissant d'anglophones et d'allophones, au-delà du milieu scolaire, utilisent le français comme langue seconde en public, notamment au travail.
Hors-Québec, le pourcentage de la population qui utilise le français comme langue première a baissé. Ce recul est dû au nombre croissant de jeunes adultes francophones qui se sont anglicisés et qui, de surcroît, sont aux prises avec une sous-fécondité. En revanche, on note une hausse parmi ceux et celles qui utilisent le français comme langue seconde. Toutefois, cet essor ne s'observe que durant les années d'études.
|