31 août 2000 |
Sept équipes dirigées par des chercheurs de l'Université viennent d'obtenir des subventions totalisant plus de 25 millions de dollars pour la réalisation de projets d'infrastructures de recherche. Ces sommes proviennent de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI) et du gouvernement du Québec qui y investissent 10,7 millions de dollars chacun. Un montant d'environ 4 millions de dollars, versé par l'Université et par des partenaires sous forme de services ou d'argent, complète l'enveloppe budgétaire.
Ces résultats, annoncés au terme du deuxième concours de la FCI, placent Laval au 9e rang parmi toutes les universités canadiennes. L'an dernier, lors du premier concours, l'Université avait obtenu la 5e place avec six subventions totalisant 12 millions de dollars. Les sommes obtenues sont en hausse mais le taux de succès 47% cette année contre 86% en 1999 - a cependant fléchi. "Plus que jamais, les chercheurs doivent travailler en concertation, analyse la vice-rectrice à la recherche, Louise Filion. Les projets qui favorisent la création de réseaux sont ceux qui remportent le plus de succès. Il faut briser notre isolement géographique en créant des réseaux qui regroupent non seulement des chercheurs de plusieurs de nos facultés mais aussi des chercheurs d'autres régions du pays."
Créée par le gouvernement fédéral en 1997 pour financer les infrastructures de recherche, la FCI dispose d'un budget d'investissement de 1,9 milliard de dollars. Au Québec, ce programme d'investissement est cogéré par le gouvernement québécois qui apparie chaque dollar investi par la FCI.
En réseaux
L'équipe dirigée par Carol Richards du Département
de réadaptation rafle la part du lion avec son projet d'"Infrastructure
technologique provinciale pour la recherche en adaptation-réadaptation
et en intégration sociale". Ce projet, dont le budget
total est de 9,7 millions de dollars, regroupe 60 chercheurs de
quatre universités (Laval, Montréal, McGill et UQAM).
L'objectif de cet imposant réseau est de mettre au point
des méthodes novatrices d'évaluation et d'intervention
auprès de la personne vivant avec une déficience
physique. "Les fonds vont servir à l'acquisition d'équipement
qui intensifiera les études conjointes entre les chercheurs
du secteur santé et ceux du secteur social, explique Carol
Richards. Les personnes vivant une déficience physique
seront considérées dans leur entité et non
pas uniquement en fonction de leur lésion."
Alain Viau du Département des sciences géomatiques et son équipe disposeront de 7,8 millions de dollars pour le projet "La géomatique au service de l'agriculture de précision". Grâce à cette somme, les chercheurs feront l'acquisition d'équipement sophistiqué qui servira à appliquer la géomatique aux activités agricoles. "C'est un domaine nouveau dans un secteur économique de grande importance. Les instruments que nous allons acheter vont nous permettre de développer une expertise qui sera reconnue à travers le monde", estime le responsable du projet. Des chercheurs de trois facultés de Laval (Léon-Étienne Parent, Gilles Leroux, François Anctil, Pierre Tremblay et Rock Santerre), de McGill et de l'École de technologie supérieure collaboreront aux travaux.
Michel Maziade et son équipe du Centre de recherche Université Laval-Robert-Giffard réaliseront leur projet "Infrastructure stratégique intégrant la génétique psychiatrique et la neurobiologie systémique", dont le coût total est de 4,6 millions de dollars. Cette équipe compte dans ses rangs les chercheurs André Parent, Charles Capaday, Martin Deschênes, Claude Gravel, Chantal Mérette, Charles Morin et deux chercheurs des universités McGill et McMaster. La plus grande partie des fonds servira à l'acquisition d'équipement utilisé en génétique moléculaire, modélisation statistique, architecture neuronale, imagerie cellulaire et électrophysiologie cellulaire. Le reste servira à convertir des locaux inoccupés de l'hôpital Robert-Giffard en laboratoires de recherche.
L'équipe de Normand Voyer du Centre de recherche sur la fonction, la structure et l'ingénierie des protéines a obtenu 2 millions de dollars pour l'achat d'un spectromètre de résonance magnétique nucléaire. "Pour connaître le rôle biologique d'une protéine, il faut en connaître la structure tridimensionnelle et c'est à quoi sert cet appareil", explique le chercheur. Le spectromètre sera installé au pavillon Marchand mais il servira à des chercheurs de six universités canadiennes notamment Michèle Auger, Robert Tanguay, Jacques Lapointe et Normand Voyer de Laval.
L'équipe de See Leang Chin du Centre d'optique, photonique et laser a obtenu 1,8 million de dollars pour effectuer la réingénierie d'un laser ultrarapide. Louis Fortier et son équipe du Centre interuniversitaire de recherches océanographiques du Québec ont reçu 850 000 $ pour acquérir l'équipement nécessaire à la transformation d'un brise-glace de la Garde côtière canadienne en navire adapté aux recherches océanographiques polaires. Enfin, l'équipe d'Yves Desjardins du Département de phytologie a obtenu 337 000 $ pour l'achat d'équipement servant à l'étude des interactions plantes-stress biotique et abiotique.
Signalons que 26 autres chercheurs de Laval participent à 12 projets interinstitutionnels financés par la FCI et dirigés par d'autres universités canadiennes.
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