25 mai 2000 |
Deux chercheurs de l'École de psychologie ont découvert que les gens qui ont des insomniaques parmi les membres de leur famille courent plus de risques de souffrir eux-mêmes d'insomnie. Célyne Bastien et Charles Morin arrivent à cette conclusion après avoir étudié 285 cas de patients qui s'étaient rendus à une clinique des maladies du sommeil pour obtenir de l'aide professionnelle afin de régler leur problème.
Des entrevues conduites auprès de ces patients ont permis aux deux chercheurs d'établir que 35 % d'entre eux avaient des proches parents, de premier ou de deuxième degré, qui avaient déjà souffert ou qui souffraient encore de problèmes de sommeil. Dans 76 % des cas, la nature de ce problème était l'insomnie et la mère était le proche parent le plus souvent affecté parmi les membres de la famille.
La composante "familiale" de l'insomnie s'exprimait surtout par des difficultés à trouver le sommeil plutôt qu'à demeurer endormi pendant la nuit. De plus, elle semblait plus souvent manifeste lorsque le patient avait commencé à éprouver des problèmes d'insomnie avant l'âge de 40 ans.
"Notre étude suggère que des antécédents familiaux d'insomnie constituent un facteur de risque potentiel de l'insomnie", concluent les deux chercheurs dans l'article qu'ils publient sur le sujet dans le dernier numéro de la revue scientifique Journal of Sleep Research. "Nous ignorons cependant si nos résultats reflètent des prédispositions génétiques à l'insomnie ou s'il s'agirait d'un phénomène appris socialement".
Les problèmes d'insomnie chronique touchent entre 9 % et 15 % de la population alors que les problèmes occasionnels d'insomnie frappent entre 15 % et 20 % des gens. Moins de 15 % des insomniaques chroniques ont déjà été traités et à peine 5 % des personnes souffrant de problèmes de sommeil ont déjà consulté un médecin spécifiquement à ce sujet. Les travaux antérieurs de Charles Morin ont montré que bien que les somnifères soient efficaces, à court terme, pour régler les problèmes d'insomnie, seuls les traitements psychologiques produisent des effets durables sur les habitudes de sommeil.
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