13 avril 2000 |
Les oeuvres des compositeurs canadiens peuvent désormais bénéficier d'une vitrine qui contribuera certainement à faciliter leur diffusion auprès des interprètes, des étudiants et des mélomanes qui souhaitent explorer un patrimoine musical trop souvent délaissé au profit des répertoires classiques ou contemporains d'outre-frontières.
Grâce à Musican, le Répertoire annoté d'oeuvres musicales canadiennes à l'intention des interprètes, ces derniers seront dorénavant mieux en mesure de puiser parmi les partitions des compositeurs de chez nous. Cette banque de données est accessible sur le site Web de la Bibliothèque de l'Université Laval à l'adresse: http://www.bibl.ulaval.ca/bd/musican/.
Guide à consultation rapide
"J'ai entrepris cette compilation d'oeuvres canadiennes
en 1991, sachant que de nombreux interprètes, formations
ou organismes cherchaient à en mettre à leur répertoire.
Mais il manquait un guide à consulter rapidement: d'où
le classement adopté, c'est-à-dire une compilation
sélective et annotée d'oeuvres classées par
catégories", raconte la musicologue Juliette Bourassa
qui, à un âge fort vénérable, a été
la maîtresse d'oeuvre de cette titanesque entreprise encyclopédique.
Madame Bourassa a enseigné l'histoire de la musique canadienne
à l'École de musique de l'Université de 1971
à 1991.
Elle a réussi à mener son projet à terme, tient-elle à souligner, avec le précieux concours, à certaines étapes cruciales, de Jacqueline Lachance, agente d'administration à la Faculté de musique, et de Claude Beaudry, chef de l'Audiodiapothèque de la Bibliothèque de l'Université Laval.
Une banque constamment mise à jour
La liste des compositeurs indexés dans Musican
compend actuellement 397 noms (plus 21 oeuvres anonymes). Citons,
par exemple, parmi les plus connus à Laval et au Québec,
les Denys Bouliane, Jean Carignan, Claude Champagne, Lionel Daunais,
Lorraine Desmarais, Denis Dion, Marc Gagné, Serge Garant,
Denis Gougeon, Marc-André Hamelin, Jacques Hétu,
Jeanne Landry, Calixa Lavallée, Marc Lescarbot, André
Mathieu, Roger Matton, Pierre Mercure, François Morel,
Jean Papineau-Couture, Alain Perron, Régent Poirier, André
Prévost, Gisèle Ricard, R. Murray Schafer, Gilles
Tremblay, Claude Vivier.
La banque de données, constamment mise à jour, renferme les partitions de 3 350 compositions de toutes les époques, mais surtout des XIXe et XXe siècles. Celles-ci sont classées selon des catégories répondant aux divers besoins des consultants. "Notre compilation permet à l'interprète de trouver un choix d'oeuvre pour son instrument, ou au chef pour sa formation. Les catégories comprennent aussi des genres comme l'opéra, la cantate et l'oratorio, le ballet; d'autres sont consacrés à la musique religieuse, la musique à sujet canadien, une autre à un sujet amérindien et inuit, les oeuvres inspirées du folklore, la musique destinée aux enfants, la musique pour le temps de Noël. La section "Enseignement" propose aux professeurs des oeuvres pour tous les instruments conventionnels, s'adressant aux débutants ou aux élèves plus avancés", explique la musicologue retraitée.
Chaque entrée d'oeuvre comporte la date de composition, le minutage, l'instrumentation, le lieu de déposition de la partition, la maison d'enregistrement, le degré de difficulté selon une échelle de 1 à 4, les cotes des partitions et des enregistrements de la Bibliothèque de l'Université Laval, des annotations contenant des informations sur les premières exécutions, mais principalement des commentaires sur la musique de l'oeuvre.
Un travail admirable
L'essence de la banque de données Musican a
été patiemment extraite, au fil des ans, des 25
volumes de l'ouvrage monumental Le patrimoine musical canadien.
"Madame Bourassa se dévoue gracieusement pour le bénéfice
des interprètes. Elle a accompli là un travail admirable",
commente Claude Beaudry.
Pour la principale intéressée, ce qui compte avant tout, c'est d'arriver à pouvoir introduire les oeuvres canadiennes dans le répertoire courant. "Musican correspond à un besoin autant des interprètes que des compositeurs. Mais notre Répertoire annoté n'atteindra son but que si nous accordons à notre musique la même attention, le même respect qu'à celle d'ailleurs", juge Juliette Bourassa.
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