13 avril 2000 |
Comprendre et gérer stratégiquement l'internationalisation de leurs activités et la mobilité des ressources humaines devient une exigence vitale pour les entreprises de l'économie du savoir
Le recteur de l'Université Laval, François Tavenas, et le doyen de la Faculté des sciences de l'administration, Bernard Garnier, ont procédé, le 6 avril, au lancement de la Chaire Stephen-Jarislowsky en gestion des affaires internationales. La cérémonie s'est déroulée en présence de Stephen Jarislowsky, président de Jarislowsky Fraser Ltée et de la Fondation du même nom, de Pierre Pettigrew, ministre du Commerce international du Canada et Raymond Brouillet, premier vice-président de l'Assemblée nationale du Québec. La Chaire Stephen-Jarislowsky sera sous le titulariat de Nicole Lacasse, professeure au Département de management de la Faculté des sciences de l'administration.
La Chaire Stephen-Jarislowsky en gestion des affaires internationales vise à promouvoir et à soutenir la recherche et la formation en gestion des affaires internationales. Elle a pour mission de développer des connaissances et des outils concrets de gestion et d'aide à la décision stratégique pour les entreprises en processus d'internationalisation, en particulier les PME technologiques et celles des secteurs de services.
Un projet de qualité, des partenaires qui embarquent
La dotation de la nouvelle chaire a commencé par un
don de 500 000 $ de la Fondation Jarislowsky. Ce don, conditionnel
à l'appariement d'un montant équivalent en provenance
de fonds privés, donnait le départ d'une opération
de recherche active d'autres partenaires à la Faculté
des sciences de l'administration, tandis que la Fondation de l'Université
Laval acceptait de garantir la somme pour accélérer
le processus de dotation. Durant cette même période,
la qualité du projet a fait son uvre. Quatre partenaires
publics ont décidé de contribuer pour une somme
de près de 500 000 $. Le ministère des Affaires
extérieures et le ministère du Commerce international
du Canada, le Fonds de diversification de l'économie de
la Capitale, le ministère de l'Industrie et du Commerce
et le ministère des Relations internationales du Québec,
ont ainsi complété la dotation de la chaire. Le
recteur Tavenas a remercié les partenaires de leur contribution
et a déclaré: "Cette chaire s'inscrit dans
les grandes orientations de l'Université Laval qui sont
l'internationalisation et la poursuite de l'excellence en enseignement
et recherche. Je félicite cette initiative."
Pas de performance sans formation spécifique
"Internationaliser une entreprise exige des connaissances
et des habiletés spécifiques. La formation des gestionnaires
et des intervenants qui les conseillent a un impact direct sur
la performance des entreprises dans un marché global en
émergence, a précisé la totulaire de la Chaire
Stephen-Jarislowsky, Nicole Lacasse. L'objectif ultime des activités
de la Chaire est d'améliorer les connaissances et d'augmenter
la compétitivité de nos entreprises en développant
chez les dirigeants, actuels et futurs, les compétences
nécessaires pour réussir sur les marchés
internationaux. Les exportations de services ont un potentiel
de croissance considérable qu'il faut exploiter. Les services
comptent pour 12 % des exportations canadiennes, alors que la
moyenne mondiale est de 19 %. Et dans ces secteurs, il est difficile
de remplacer la main-d'uvre par la technologie."
La chaire qui vient d'être créée contribuera à la formation de gestionnaires hautement qualifiés par un appui aux programmes réguliers de formation, par le développement d'activités de formation continue sur mesure pour les entreprises, par l'encadrement d'étudiants en recherche et dans des activités de développement de marchés pour les entreprises. Elle offrira aux entreprises les services de stagiaires spécialisés en gestion internationale et des missions commerciales étudiantes pour l'exploration de marchés étrangers. La Chaire Stephen-Jarislowsky entend aussi mener de projets de recherche et de développement (R&D) en partenariat avec l'industrie. Les premiers travaux devraient porter sur les processus d'internationalisation des PME technologiques, la gestion des entreprises virtuelles, l'intelligence économique et le marketing international des produits et services éducatifs.
Importance croissante du commerce extérieur
Le poids du commerce extérieur dans le produit intérieur
brut (PIB) canadien est passé de 30 % en 1994 à
43 % en 1999. C'est le pourcentage le plus élevé
des pays du G-7. Depuis 1993, l'investissement étranger
direct au Canada a augmenté de 54 %. Aujourd'hui, 40 %
de notre production agricole ou manufacturière est destinée
aux échanges extérieurs et un tiers des emplois
au pays dépend du commerce international. Au Québec,
chaque augmentation des exportations de 1 million de dollars crée
environ sept à douze nouveaux emplois selon les secteurs
et les marchés desservis.
"La prospérité actuelle et future de l'économie et la croissance de l'emploi au Canada et au Québec dépendent de la performance de nos entreprises sur les marchés extérieurs, fait valoir Nicole Lacasse. L'optimisation de la productivité, des investissements, de l'emploi et de la qualité de vie ne peut être atteinte si l'on délaisse la question de la régie d'entreprise, de l'évolution des stratégies et processus de gestion dans les organisations confrontées aux turbulences de la nouvelle économie. L'économie internationale intégrée ne sera probablement pas aussi stable que ce que nous avons connu depuis Bretton Woods. Comprendre et gérer stratégiquement l'internationalisation de leurs activités et la mobilité des ressources humaines devient une exigence vitale pour les entreprises de l'économie du savoir."
Le doyen de la Faculté des sciences de l'administration, Bernard Garnier, a souligné que cette chaire peut compter sur une équipe de douze professeurs de la Faculté, spécialisés en gestion internationale de l'entreprise et sur les étudiants de ce domaine. Le milieu des affaires pourra bénéficier de la solide expérience de cette équipe dans les secteurs du management interculturel, de la finance, des technologies de l'organisation réseau, des systèmes d'informations organisationnels, de la gestion de l'innovation et de la technologie, des opérations et systèmes de décision, des aspects juridiques des transactions, de l'éthique des affaires, du marketing et de la gestion environnementale, le tout dans le cadre d'opérations à l'échelle mondiale.
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