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30 mars 2000 ![]() |
Grâce à Facto, les étudiants et les étudiantes des trois cycles de l'Université Laval possèdent maintenant une chance unique de tâter le marché international et d'effectuer à la fois un stage pratique en entreprise, et ce tout en demeurant dans la Cité universitaire.
En activité depuis le 10 janvier 2000, la première entreprise d'entraînement pédagogique de niveau universitaire au monde, située au deuxième étage du pavillon Ernest-Lemieux, a été inaugurée officiellement le mercredi 29 mars, en présence du recteur François Tavenas et du ministre de l'Industrie et du Commerce du Québec, Guy Julien. Des précurseurs |
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Photo Marc Robitaille |
Des partenaires reconnus
Une trentaine d'étudiants et d'étudiantes des
1er, 2e et 3e cycles provenant de sept facultés (Droit;
Sciences de l'agriculture et de l'alimentation; Lettres; Sciences
de l'administration; Aménagement, architecture et arts
visuels; Sciences sociales; Sciences et génie) vivent intensément
aujourd'hui, à raison de 15 heures par semaine, la fébrilité
du commerce international au sein de Facto, où tout est
conforme à la réalité, sauf la production
et les transferts d'argent qui restent fictifs. Signalons ici
que le nom "Facto", dérivé du latin facio
(signifiant "créer en situation d'apprentissage")
a été trouvé par les stagiaires.
"Facto est marrainée et appuyée dans son développement par des entreprises de niveau international comme QuébecTel, De Marque, Samson Bélair Deloitte & Touche, comptables, JoliCoeur Lacasse, avocats, a précisé par ailleurs Marthe Lefebvre, d'Action Emploi-Université Laval. Les entreprises marraines fournissent des modèles de fonctionnement, assument un rôle de support à l'aspect pédagogique et assurent les activités commerciales de l'entreprise virtuelle en autorisant la production de leurs produits, l'utilisation de leurs catalogues et en expérimentant du nouveau matériel ou des systèmes d'avant-garde. Les partenaires, vérificateur comptable et conseiller juridique, accréditent respectivement ces dimensions dans le développement de l'entreprise."
Les stagiaires seront en mesure, dès la prochaine session, de développer des liens d'affaires avec plusieurs des 3 000 entreprises d'entraînement réparties dans 35 pays et de vendre virtuellement des téléavertisseurs ("pagettes"), des téléphones cellulaires ainsi que des logiciels et d'autres outils technologiques, prévoit-on. Leurs apprentissages pratiques les conduiront également à réaliser des cédéroms, à les tester et à gérer leurs inventaires.
Ce n'est qu'un début
Véritable "laboratoire d'expérimentation"
tant pour les stagiaires, les professeurs que pour les entreprises
marraines et les partenaires - pour reprendre ici l'expression
de Micheline Grenier - Facto servira aussi de noyau catalyseur
autour duquel devrait s'agglutiner, au cours des prochains mois,
une série d'activités d'apprentissage et de projets
très prometteurs.
"L'infrastructure mise sur pied par la création de l'entreprise Facto donnera à la Corporation Action Emploi-Université Laval la possibilité de pousser encore plus loin les formes d'apprentissage, a fait savoir la directrice du Service de placement de l'Université. Déjà, un projet pilote en commerce électronique de formation en mode réseau démarre ce printemps avec la Direction de la formation continue et en partenariat avec le ministère de l'Industrie et du Commerce et Emploi-Québec."
Une expérience globale
L'internationalisation des études, une des orientations
majeures de l'Université Laval pour les années à
venir, n'est pas un vain souhait dans l'entreprise d'entraînement
Facto. Non seulement l'équipe de 36 étudiants et
étudiantes (incluant des étudiants engagés
dans le cadre du programme Études-travail) apprend-elle
dans un contexte international (marché et cours de langues),
mais elle compte également dans ses rangs cinq ressortissants
de France, de Roumanie, du Sénégal, du Bénin,
de Tunisie et du Mexique.
"Il a fallu essayer de créer une synergie, de mettre sur pied des équipes, a raconté au Fil Line Lagacé, coordonnatrice de l'entreprise d'entraînement. Les stagiaires ont dû s'investir malgré les erreurs et les doutes et faire preuve d'énormément de solidarité. En ce sens, l'objectif de créer un laboratoire d'apprentissage (dans toute l'acception du terme) a été atteint."
Pour Yan Bergeron, étudiant de 3e année au Département des systèmes d'information organisationnels qui assume la fonction de gestionnaire, le défi était de taille, mais il en sortira comblé. "Le fait de travailler avec des gens de différents pays et de diverses disciplines a été très enrichissant. Les activités sociales et les cours de langues ont donné naissance, de plus, à un gros sentiment d'appartenance. Je qualifierais, en fait, de "globale" l'expérience que nous vivons présentement, car celle-ci englobe autant les aspects professionnels que relationnels de notre vécu", a témoigné l'étudiant de la Faculté des sciences de l'administration.
Les propos de Rachel Ahoyo, étudiante inscrite au doctorat de la Faculté de droit, abondent dans le même sens positif tout en étant assaisonnés d'un autre ingrédient essentiel: la complémentarité. "Cet aspect a constitué notre force. Nous sommes très complémentaires. Nous avons appris à travailler avec des étudiants de différents départements, à échanger, à connaître nos limites et les valeurs des autres", a confié celle qui agit à titre de conseillère juridique de Facto.
Véronique Bernard, étudiante de 3e année en comptabilité, a mis l'accent, pour sa part, sur l'adaptation. "L'aspect humain a été très important. Il a fallu s'adapter aux autres, aux multiples façons de travailler en équipe. Je dois avouer par ailleurs que j'ai pu mettre en application dans Facto des théories que j'aurais dû appliquer beaucoup plus tard, une fois rendue sur le marché du travail", a-t-elle relaté.
Très populaire
La nouvelle formule d'apprentissage que représente
l'entreprise d'entraînement pédagogique Facto, axée
sur le développement de l'employabilité, est déjà
tellement populaire que tous les stages sont comblés jusqu'en
janvier 2001, ont fait savoir Marthe Lefebvre, d'Action Emploi-Université
Laval, et Micheline Grenier, du Service de placement de l'Université
Laval.
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