23 mars 2000 |
DERNIÈRE RÉPLIQUE DE L'ORIGNAL RATIONNEL
Lors de notre réaction aux propos de Monsieur Roger
Girard sur la place de la religion à l'école dans
Au fil des événements, nous avions promis
au rédacteur en chef de limiter la longueur de nos répliques.
Notre réponse au dernier article de Monsieur Girard sera
donc brève et finale.
Monsieur Girard a raison. Ses doléances, suite à
notre riposte, relèvent davantage du courrier du coeur
que d'un débat d'idées. Si dans notre style un peu
frondeur et taquin nous avons pu blesser Monsieur Girard, nous
nous en excusons profondément. Nous pouvons l'assurer également
que si la critique avait émané de quelqu'un qui
n'était pas étudiant, nous aurions probablement
été plus cinglant. Cependant, dans un débat
d'idées, on ne devrait pas se poser de questions sur le
statut des interlocuteurs, à moins qu'on ait été
formé dans une structure qui ne remet pas en question l'autorité
établie. Cela ne devrait pas être le cas à
l'Université.
Ayant en horreur la rectitude politique, devenue aujourd'hui un
obstacle majeur à tout changement social, notre attitude
face à la position de l'Assemblée des évêques
dans le dossier de l'école confessionnelle et de ceux qui
la défendent a pu paraître insolente. C'était
voulu. Nous avons très peu de respect pour ceux qui continuent
de défendre une école injuste et immorale qui engendre
contradictions et incohérences.
Dans sa dernière réplique, Monsieur Girard n'apporte
aucune réfutation aux contradictions de l'école
confessionnelle que nous avons soulevées dans notre rapport
à la Commission de l'éducation sur la place de la
religion à l'école. De plus, il laisse sous-entendre
que nous sommes contre les religions alors que c'est totalement
faux. Nous sommes contre l'école confessionnelle dans une
société démocratique et pluraliste. C'est
très différent et c'est clairement indiqué
dans le texte. Monsieur Girard retombe dans son péché
mignon qui consiste à dénigrer notre position à
partir de ses propres suppositions. Comme il nous a amené
sur un terrain qui n'a plus aucune relation avec notre position
initiale, c'est normal qu'on tourne maintenant en rond et qu'il
faut mettre un terme à ce débat public.
Comme Monsieur Girard s'offre à nous rencontrer avec nos
amis et collègues intéressés pour nous expliquer
ce que nous n'avons pas compris, nous acceptons avec plaisir de
communiquer avec ce dernier dès que nous aurons vérifié
la possibilité d'une telle rencontre auprès de nos
amis et collègues.
DÉFAITE HUMILIANTE DE L'ÉQUIPE DU CENTRE MUSÉOGRAPHIQUE
Il y a quelques mois, dans le cadre d'un cours dont j'ai
la responsabilité et qui s'adresse à des finissants
et finissantes du Baccalauréat en sciences de l'éducation,
je leur ai demandé de me rencontrer au pavillon Louis-Jacques-Casault,
en face de la porte du Centre muséographique, aujourd'hui
fermé. Avant de les conduire à une visite des
riches collections de l'Université Laval, (elles aussi
menacées, sinon de fermeture, d'attrition sérieuse,
semble-t-il) je leur ai fait part de mon incompréhension
face à certaines décisions dont celle conduisant
à la fermeture du Centre muséographique.
Avec une certaine émotion partagée par le groupe qui m'accompagnait, j'ai raconté que lors des années précédentes, je visitais le Centre muséographique avec mes étudiants et étudiantes et je leur fournissais ainsi une occasion exceptionnelle d'intégrer leurs connaissances scientifiques avec l'aide d'une personne ressource sachant mettre en valeur l'immense richesse du Centre muséographique de l'Université Laval. J'ai aussi souligné que la création du Centre muséographique résultait d'une participation importante et généreuse de nombreuses personnes de la communauté universitaire. Leur collaboration indispensable et la contribution financière de l'Université Laval ont permis la mise sur pied d'un musée scientifique à caractère unique, accessible à la population de la grande région et de la ville de Québec.
Il m'a aussi fallu leur dire que pour épargner quelques
dizaines de milliers de dollars consacrés annuellement
au fonctionnement du centre, l'Université Laval l'a fermé
sans doute en oubliant qu'elle se privait d'un outil incomparable
de recrutement. En effet, des dizaines de futurs enseignants
et enseignantes dispersés dans les écoles secondaires
et qui ont fait la visite du centre m'ont exprimé leur
ferme intention d'y conduire leurs élèves du secondaire,
pratique déjà courante puisque des centaines de
jeunes élèves profitaient déjà de
visites guidées au centre.
Les directions des facultés susceptibles de profiter d'un
tel effet promotionnel pour accroître leur recrutement
de clientèle étudiante, soit la Faculté
des sciences de l'éducation, la Faculté des sciences
et de génie et la Faculté des lettres, sont, à
ma connaissance, demeurées trop silencieuses face à
cette fermeture.
Les décideurs vont sans doute rétorquer que le Centre muséographique était déficitaire. Avait-on besoin de fermer le Centre muséographique pour épargner les quelques dizaines de milliers de dollars qu'exigeait son fonctionnement? N'aurait-il pas mieux valu évaluer quels moyens déployer pour diminuer les coûts et augmenter les revenus avant de fermer le Centre muséographique? Dans l'édition du Fil du 16 mars 2000, je constate que les étudiants et étudiantes au programme de diplôme de 2e cycle en muséographie auraient souhaité en faire un musée-école et participer ainsi au fonctionnement du centre et de ce fait en réduire les coûts de fonctionnement. Je crois que les étudiants et étudiantes du Baccalauréat en enseignement secondaire (cheminement en sciences) auraient rapidement emboîté le pas. Plusieurs à qui j'ai enseigné m'ont signifié leur intérêt et leur désir d'agir comme animatrices ou animateurs et voyaient cette action comme un complément de formation et le centre comme un lieu privilégié de stage.
De plus, certaines expériences qui se sont déroulées
à l'Université Laval et dans d'autres institutions
d'enseignement ont clairement démontré qu'il est
possible et avantageux de solliciter la participation bénévole
des retraités pour des activités de ce genre. Pour
diminuer les coûts associés aux opérations
du Centre muséographique, a-t-on envisagé cette
possibilité?
Comme les Collections de l'Université Laval, le Centre
muséographique commençait à jouir d'une solide
réputation interne et externe et contribuait à embellir
l'image de notre institution et à matérialiser
son implication dans le milieu. Comme outil de promotion, l'Université
Laval s'est plutôt tournée vers les équipes
sportives, que ce soit l'équipe de football ou celle de
natation qui jouit à elle seule d'une subvention de plusieurs
centaines de milliers de dollars. En ce sens, c'est "une
défaite humiliante pour l'équipe du Centre muséographique".
Après une année de fermeture, il faut que s'engage un vrai dialogue entre les responsables du Centre muséographique et la communauté universitaire pour trouver les moyens de sauver autant les sommes considérables investies dans cette aventure que l'énergie créatrice des concepteurs de ce projet unique et de grande valeur. Je souhaite que les responsables de cette fermeture montrent autant de créativité et d'imagination dans la recherche de solutions et je sais qu'ils sont capables de transformer cette défaite amère en victoire pour la muséologie scientifique, déjà bien pauvre au Québec.
QUELQUE CHOSE DE POURRI
À la suite des plus récents développements
dans l'affaire Barnabé, le public réagit vigoureusement.
Et pour cause. Il s'agit là d'une manifestation flagrante
d'une vaste problématique de société. À
l'évidence, il ne suffira pas de repenser la formation
des policiers et le fonctionnement de la structure des forces
de l'ordre. Il faudra également revoir complètement
les mécanismes de déontologie policière,
puisque le juge Jean Longtin de la Cour du Québec a fait
la preuve qu'il ne s'agit à l'heure actuelle que d'une
vulgaire supercherie, un simulacre de justice où des policiers
ne cherchent qu'à protéger leurs semblables.
Mais au-delà de tous ces défis, les policiers font
actuellement face à une crise grave. Car les citoyens
n'ont plus confiance en cette autorité qui se croit au-dessus
de la loi. Mais comme ils sont les représentants de la
justice, ils se doivent d'avoir une conduite irréprochable.
Comment respecter ces individus qui doivent veiller à l'application
des lois lorsqu'ils ne sont même pas capables de les respecter
eux-mêmes ? Nous payons grassement ces hommes et ces femmes
pour qu'ils agissent de façon professionnelle, pour qu'ils
montrent l'exemple, pour qu'ils fassent valoir la justice. Actuellement,
le trop grand nombre de comportements indisciplinés dont
sont coupables des agents dans l'exercice de leurs fonctions justifie
non seulement notre inquiétude, mais aussi l'érosion
du respect que nous leur portons. Que feront-ils pour reconquérir
notre confiance ? Il y a quelque chose de pourri dans le royaume
de Québec...
PLEURNICHAGE PROFESSIONNEL
Certaines associations étudiantes ne lâcheront
jamais prise. Elles doivent continuellement lancer des attaques
en règle contre tel recteur d'université, tel gouvernement,
tel policier anti-émeute. C'est leur raison d'être.
Elles créent la controverse. Elles critiquent. Elles discréditent.
Elles foutent le bordel. Dans notre société, il
est tout à fait légitime d'avoir une organisation
qui nous représente. C'est pourquoi il y a l'Association
des Étudiants et Étudiantes en Science Politique
de l'Université Laval (AEESPUL) dont je fais encore partie,
l'Association des étudiants en sciences sociales et la
CADEUL. J'en ai surtout contre ces deux premières, celles
qui sont au bas de la pyramide des intrépides étudiants
et qui, selon moi, font perdre toute crédibilité
à l'ensemble des étudiants.
Premièrement, j'avais prévenu mon association de science politique en assemblée générale de faire attention lors des manifestations du Sommet de la jeunesse. De faire surtout attention au Mouvement pour le droit à l'éducation (MDE) réputé pour employer des techniques agressives et illicites. Or, des membres de l'exécutif travaillent en étroite collaboration avec cette organisation. Il ne fallait donc pas se surprendre de voir des balles de billard et des cocktails Molotov tout préparés pour la soirée. Dire que ce genre de laideur, ils le cachent derrière des beaux mots comme "désobéissance civile". Quand on dit que la violence est provoquée par les policiers En vérité, c'est que peu importe qui a provoqué qui, ils sont bien contents de pouvoir parler de brutalité policière aujourd'hui. N'importe qui d'intelligent peut planifier un tel coup de salissage.
Je les avais prévenus de ne pas foutre le bordel. Oh que oui ! Je les avais prévenus lors de l'assemblée avant les manifestations. J'ai eu droit, comme réaction, à quelques ricanements et à une dédaigneuse qui criait "Hors d'ordre ! Hors d'ordre !" Ensuite, l'Association des sciences sociales prend l'initiative de faire un vote sur un mandat de grève. Ils vont continuer à réclamer "un réinvestissement massif dans l'éducation" après que le réseau ait été assaisonné d'un milliard de dollars supplémentaire pour les prochaines années. Ils veulent faire une grève au nom de leurs beaux principes et de leurs valeurs que ne partagent même pas 10 % des étudiants. En tout cas, c'est à peu près cette proportion des gens, 10 %, qui vont voter aux assemblées. Un vote de grève ne sera jamais représentatif des étudiants. Gageons qu'ils essaieront de reporter le vote jusqu'à ce qu'ils tombent à un moment où une majorité de grévistes soit présente dans l'assemblée.
En vérité, certaines associations étudiantes sont carrément dominées par des extrémistes. Ils maintiennent leur position grâce au faible intérêt des étudiants aux affaires étudiantes et à la faible implication des gens modérés. Si votre association est dans cette situation et que vous voulez que ça change, alors participez aux assemblées. Si c'est trop vous demander, alors réclamez votre cotisation. C'est simple, il suffit d'envoyer à votre association une lettre demandant votre cotisation. Ils sont obligés par la loi de vous rembourser. Comme ça, ça évitera de laisser de l'argent entre des mains un peu trop entreprenantes.
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