23 mars 2000 |
Pour être en mesure de rattraper l'augmentation constante des coûts d'acquisition et de répondre adéquatement aux nouveaux besoins qui se font de plus en plus pressants, la Bibliothèque de l'Université Laval doit absolument compter sur un réinvestissement supplémentaire et récurrent de six millions de dollars.
C'est le cri d'alarme que lance le directeur de la Bibliothèque, Claude Bonnelly. On sait que les coupures budgétaires occasionnées par le sous-financement du réseau universitaire québécois ont fait très mal à la Bibliothèque de l'Université Laval. Au point que cette dernière est passée du 55e au 92e rang parmi les 110 bibliothèques universitaires américaines et canadiennes membres de l'Association of Research Librairies en 1998-1999.
Toute une "cote" à remonter
"Un redressement paraît donc essentiel et justifié.
Sans oublier que tout en étant un maillon important et
crucial du réseau des bibliothèques universitaires
de recherche, la Bibliothèque constitue en outre une ressource
unique pour la région de la Capitale et pour tout l'Est
du Québec. Comme le rappelle le mémoire de l'Université
au ministre de l'Éducation, elle "doit atteindre dans
le classement des grandes bibliothèques universitaires
nord-américaines, un rang plus conforme à son rôle
régional et suprarégional"", écrit
Claude Bonnelly dans un document déposé récemment
au Comité-conseil de la Bibliothèque.
Au seul chapitre du rattrapage du pouvoir d'achat jugé "relativement convenable pour Laval", c'est une somme additionnelle de quatre millions de dollars qu'il faudrait injecter dans le budget d'acquisition de la Bibliothèque, estime le directeur de la BIbliothèque. Ce dernier ne manque pas d'ailleurs de signaler que les coûts d'achat de la documentation ont grimpé successivement de 12,2 %, 16,9 %, 15,7 % de 1996 à 1998, et qu'une hausse de 9 % était prévue en 1999-2000.
"Depuis 1996, la Bibliothèque a été forcée d'annuler quelque 2 500 abonnements à des périodiques et elle a même réduit considérablement la part d'achat de monographies et autres documents, explique-t-il Il n'a plus été possible de répondre adéquatement aux besoins et la situation a été largement décriée par la communauté, professeurs et étudiants. Pour l'année en cours (1999-2000), le budget d'acquisition est ramené à 6 000 000 $. Cela permet d'arrêter les coupures et de préserver un certain équilibre, mais non de récupérer le pouvoir d'achat perdu."
Cette opération de rajustement quatre millions ne sera pas suffisante, car elle ne tient compte ni des besoins urgents en monographies et ouvrages de références (particulièrement criants dans les secteurs scientifiques, c'est-à-dire en sciences de la santé, sciences et génie, agriculture et alimentation, foresterie et géomatique) ni des objectifs d'internationalisation de l'Université, lesquels devraient entraîner l'achat plus massif de documentation en langues étrangères. Ces nouvelles nécessités contextuelles commanderaient un montant supplétif d'un million de dollars.
Un autre million devrait être investi, selon Claude Bonnelly, dans le développement de la bibliothèque virtuelle (400 000 $ récurrents) et dans les ressources humaines (600 000 $).
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