9 mars 2000 |
Un professeur du Département de biologie médicale, récipiendaire d'un prix auquel est rattachée une bourse de 45 000$ US (environ 66 000$ CAN), a choisi de transférer cette somme à l'Université pour que celle-ci verse des bourses d'études aux futurs étudiants qui travailleront dans son laboratoire. En décembre, le professeur Ven Murthy apprenait qu'il avait été sélectionné par GenePrime comme récipiendaire du Distinguished Career Award. La compagnie américaine lui a décerné ce prix pour honorer sa contribution remarquable à l'évolution de son domaine de recherche, la neurobiologie et la neuropathologie moléculaire. | |
Photo Marc Robitaille |
Si le professeur de la Faculté de médecine a choisi de disposer ainsi de cette somme, c'est "que je ne voyais pas l'utilité de la garder pour moi, dit-il. Je passe beaucoup de temps dans mon laboratoire. En fait, je vis presque dans mon laboratoire. Mon équipe, c'est ma famille. C'est ça qui me donne le goût de la vie. Ça vaut beaucoup plus que l'argent."
35 ans de plaisir
Originaire de l'Inde, Ven Murthy est arrivé à
l'Université il y a maintenant 35 ans. "Je ne devais
séjourner qu'un an au Québec. J'avais terminé
mes études à l'Université du Texas et on
m'y avait offert un poste mais je devais passer quelques mois
à l'étranger pour obtenir un permis de travail américain."
Débarqué à Québec en février
sans connaître un mot de français, il se souvient
qu'il est d'abord tombé sur la glace puis, presque aussitôt,
qu'il est tombé en amour avec la ville. Depuis, plus de
150 scientifiques étrangers, étudiants-chercheurs,
stagiaires post-doctoraux et stagiaires de recherche, provenant
d'une douzaine de pays, ont séjourné dans son Laboratoire
de biologie moléculaire des maladies humaines. Aujourd'hui
encore, une dizaine de personnes, dont beaucoup en provenance
de l'étranger, s'agitent dans ses locaux de recherche du
pavillon Vandry.
D'ailleurs, les contributions internationales du professeur Murthy dans le domaine de l'éducation supérieure ont été reconnues au cours des dernières années. Il a été invité à plusieurs reprises par la République populaire de la Chine, l'Inde, le Maroc, la France, la Thaïlande et des pays en voie de développement pour visiter leurs universités et établir des contacts avec les responsables des institutions d'éducation supérieure et de recherche. Ces contacts ont conduit à de nombreux échanges d'étudiants. Il y a quelques mois, la mairesse de Vandoeuvre sur Nancy lui remettait un prix pour souligner sa contribution dans le cadre de collaboration France-Québec en recherche biologique.
Continuer
L'année dernière, le professeur Murthy décrochait
plus de 700 000$ en fonds de recherche (argent, équipement,
produits de labo) provenant d'organismes subventionnaires américains.
Fait à signaler, il pouvait revendiquer deux des cinq subventions
accordées par les NIH américains à des chercheurs
de Laval.
Ven Murthy étudie les facteurs génétiques et environnementaux qui affectent le vieillissement et les maladies neurodégénératives associées au vieillissement telles que la maladie d'Alzheimer. Il y a quelques années, cette expertise l'a amené à participer à une émission de Radio-Canada qui s'intitulait "Comment vivre jusqu'à 120 ans". "Lors de cette émission, j'avais été fortement impressionné par la déclaration d'une dame de 95 ans qui attribuait sa parfaite santé au fait qu'elle n'avait jamais entretenu de rancoeur contre personne." Une recette qui n'est pas étrangère à sa propre longévité comme chercheur. "Pour faire de la recherche longtemps, confie-t-il, il faut avoir du plaisir à chercher, il faut avoir de bonnes relations avec nos collègues de travail et il faut se trouver dans un environnement agréable. J'ai eu la chance d'avoir les trois à Laval. En 35 ans, je n'ai eu que de l'amitié et de la collaboration de tout le monde à l'Université. Dans ces conditions idéales, je souhaite uniquement pouvoir continuer à faire de la recherche le plus longtemps possible."
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