24 février 2000 |
Après quelques années passées dans l'incertitude financière, l'équipe de la Faculté de théologie et de sciences religieuses qui s'est attelée, depuis 1974, à l'énorme tâche d'éditer la Bibliothèque copte de Nag Hammadi peut maintenant entrevoir l'avenir de façon nettement plus positive. Elle pourra en effet compter, pendant trois ans, sur le soutien financier du Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) du Canada, qui lui a accordé une subvention de 216 000 $ (en trois versements de 72 000 $), et sur celui de donateurs privés, incluant une importante souscription de la Fondation Joseph-Armand-Bombardier, qui lui verseront 450 000 $ durant la même période. |
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Photo et infographie Marc Robitaille |
"Lorsque que j'ai cogné à la porte de la Fondation Joseph-Armand-Bombardier pour demander du financement, j'ai eu la plus grande surprise du monde de tomber sur quelqu'un qui s'intéressait à l'histoire des religions, de l'Antiquité... et qui connaissait Nag Hammadi, raconte Louis Painchaud, professeur subventionnel à la Faculté de théologie et de sciences religieuses et responsable de l'Édition de la Bibliothèque copte de Nag Hammadi. On rencontre dans le secteur privé des gens qui montrent de l'intérêt pour les arts et les sciences et qui sont prêts à s'associer à des entreprises comme la nôtre. Il ne faut donc pas avoir peur de faire ce genre de démarche."
Beaucoup de questions
Les manuscrits sur lesquels travaillent les chercheurs de
Laval et leurs collaborateurs étrangers ont été
trouvés par des paysans égyptiens près de
la ville de Nag Hammadi, en décembre 1945. Ils se présentent
sous forme de codex (volume relié à plat et recouvert
de cuir) au nombre de 13, qui comptent 1 156 pages et renferment
54 oeuvres différentes, dont le fameux Évangile
selon Thomas, un recueil de paroles de Jésus.
Ces textes religieux, rédigés au cours du IIe siècle et puis copiés vers le milieu du IVe siècle, font réapparaître dans la mémoire collective le christianisme primitif des gnostiques. "On ne peut pas y trouver de découvertes sensationnelles, mais plutôt des données nouvelles qui apportent quelques réponses et soulèvent beaucoup de questions", explique Louis Painchaud. Une entreprise monumentale |
"Le noyau de l'équipe de Laval, issu de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, atteint la masse critique de six chercheurs et constitue le plus important regroupement de recherche travaillant sur ce corpus dans le monde", de souligner le responsable de la BCNH.
Signalons que le groupe s'affaire aussi présentement à préparer une reprise intégrale des traductions de la Bibliothèque copte de Nag Hammadi qui devrait paraître en un seul volume chez Gallimard, d'ici à cinq ans, dans la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade.
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