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24 février 2000 ![]() |
Une nouvelle émission, "D'avance", produite par une dizaine d'étudiants en journalisme, dans le cadre du cours Production télévision, est diffusée, du lundi au jeudi, de 18 h à 18 h 30, sur les ondes de Télécom 9, le canal communautaire de Québec. Le concept: présenter des reportages inédits, axés sur l'actualité locale et des montages d'images reflétant la vie urbaine à Québec.
Pas question, ici, de tenter d'imiter les grandes stations de télévision comme TVA ou Radio-Canada. Les apprentis-journalistes souhaitent, plutôt, présenter des sujets qui se démarquent. Alors, pour se prémunir contre la tentation du mimétisme, ils évitent les grands rendez-vous médias quotidiens, orchestrés par les relationnistes, que sont les conférences de presse. Ces étudiants en journalisme cherchent, en quelque sorte, à "inventer" la nouvelle. Si certains sujets, amplement couverts par les médias traditionnels, leur semblent incontournables, ils privilégient, tout simplement, dans ces cas obligés, des angles de traitement différents. Par exemple, pour la Saint-Valentin, Véronique Senay est allée faire un tour du côté des boutiques érotiques de Québec. On a aussi diffusé, entre autres, des reportages originaux sur le spinning, le lancement de Windows 2000 et la fabrication des chars allégoriques du Carnaval de Québec. La deuxième partie de l'émission laisse le champ à une caméra libre, dans le style "no comment ". On a notamment présenté, dans ce cadre, des montages d'images prises lors d'un combat de lutte et d'une soirée de bingo.
"L'identification et la différence", voilà les raisons, pour un étudiant de regarder cette émission, selon Julie Marcoux. "Nous présentons des reportages qui reflètent davantage les préoccupations des jeunes. Bien entendu, nous commençons dans ce métier et la qualité des topos s'en ressent, mais, d'un autre côté, les sources réagissent différemment avec nous, de sorte qu'elles nous livrent, bien souvent, un autre genre d'information."
Un tremplin pour l'avenir
À Télécom 9, ces journalistes en herbe
se frottent à la réalité, pas toujours idéale,
comme l'ont constaté certains d'entre eux. "La cadence
est infernale: dans une journée, il faut rencontrer deux
ou trois sources par reportage, choisir de bonnes images, écrire
le texte et faire le montage", fait remarquer Véronique
Senay. Par ailleurs, le groupe bénéficie d'un encadrement
unique de le part de professionnels qui n'hésitent pas
à leur livrer de précieux conseils, tout en leur
apprenant le langage du milieu. Francine Thomas, une étudiante
étrangère, se dit heureuse d'avoir le privilège
de travailler en conditions réelles: " En France,
ce genre d'association entre une université et une station
de télévision n'existe pas. La charge de travail
est lourde, mais j'apprends comme nulle part ailleurs."
Ce partenariat dans la formation est une expérience sur
le terrain indispensable qui permet à ces jeunes de démystifier
le travail de journaliste, souligne Jérome Landry, un des
deux réalisateurs de l'émission "D'avance":
" Les étudiants réalisent que ce métier
n'a rien de glamour. Les journalistes ne sont pas des vedettes
qui font de brèves apparitions au petit écran, ils
travaillent très dur. Certains étudiants tombent
des nues. "Un étudiant qui acquiert de l'expérience
par le biais de la télévision communautaire multiplie
ses chances d'être engagé par une des grandes stations
de télévision ", soutient Guy Lescelleur jr.
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