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3 février 2000 ![]() |
PAS FACILE D'APPRENDRE L'ANGLAIS À LAVAL
Faciliter l'accès à l'apprentissage est loin
d'être un objectif pour l'Université Laval. Quelle
intention pure pour un être humain que de vouloir évoluer,
ajouter à sa culture une langue seconde: l'anglais.
Combien d'obstacles administratifs doit-il franchir à l'Université
Laval pour que, en fin de parcours, on lui refuse l'accès
à un cours d'anglais oral et écrit V?
Le goût d'apprendre ne doit pas céder à la performance, ni à la compétition, par crainte de souiller cette soif naïve de progresser. Pour apprendre l'anglais à l'Université Laval, il faut d'abord se soumettre à un test de classement, puis on vous impose ensuite un niveau, par exemple "Anglais oral et écrit III ". Vous réussissez ledit cours (C+, 73 %). Par la suite, vous vous inscrivez (aux études libres) à " Anglais oral et écrit V " dans le but de transférer vos crédits au certificat en langue anglaise. Le Bureau du registraire confirme votre inscription, le pavillon, le local, l'heure et la section pour la session d'hiver 2000.
À ce même trimestre, vous subissez un autre test
de classement qui vous ramène à la case de départ,
soit " Anglais oral et écrit III ". Vous suggérez
alors de suivre le niveau IV, puisque le III est réussi,
mais toutes les sections sont complètes. Vous expliquez
votre intérêt à investir davantage, à
bûcher, à travailler fort dans le niveau V mais,
vous dit-on, vos résultats (non performance : C+ 73 %,
et un deuxième test de classement qui vous reclasse au
niveau III) ne reflètent pas votre capacité à
suivre le cours convoité. De plus, on vous répond
que le classement ne s'effectue pas au gré des étudiants.
Il y a pourtant une place disponible (le 17 janvier) dans la
section A, niveau V. L'heure, 18 h 30, convient parfaitement
pour
quelqu'un qui travaille à temps plein le jour.
Le message du philosophe Albert Jacquard n'aura pas été
bien saisi par les autorités de l'Université Laval
lors de la deuxième conférence de la Chaire publique
de l'Association des étudiantes et étudiants de
Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS)
le 13 octobre 1999. L'humaniste expliquait
qu'une approche de compétition transposée sur les
bancs d'école mène tout droit à l'absurdité.
Dans le présent cas, parce qu'une personne aura réussi
un cours et un test mais n'aura pas performé, elle est
exclue d'un cours d'anglais pendant tout un trimestre!
À l'été et l'automne 2000, son cheminement
sera-t-il encore bloqué par des critères qui rivalisent
avec le simple goût d'apprendre, sans performance, sans
compétition avec un pourcentage élevé, dit
une note convenable? Toujours selon Jacquard, l'Université
enseigne l'art du mépris. La culture du mépris,
c'est vaincre l'autre pour s'en débarrasser. Bon exemple
: on rejette une personne, une apprenante, on la retourne à
la maison pour sa non performance. Un système de notation
aura eu raison de sa non
compétitivité.
Albert Jacquard peut toujours souhaiter que le système s'humanise et espérer lire un jour à l'extérieur de chaque pavillon universitaire: " Venez. Entrez pour apprendre" (Réf. : Le Soleil, 99-10-14). Il faudra, pour ce faire, que les instances décisionnelles assouplissent leurs politiques et que le gros bon sens fasse bon ménage avec un esprit pédagogique sain et une administration respectueuse des besoins de sa clientèle, entre autres celui de l'accès à l'apprentissage.
"School is mismanaged and erring: instead of putting emphasis on the " learning act ", grades and performance are the new gods to worship."
LA CHOSIFICATION DE L'ETRE HUMAIN
Serions-nous en train de perdre la notion de notre propre
dignité, de notre propre valeur en tant qu'êtres
humains ? Les développements dans le domaine de la fécondation
artificielle semblent indiquer que oui. En 1994, la France passait
une loi qui légalisait la fécondation in vitro,
mais qui défendait formellement toute expérimentation
sur les embryons humains obtenus par ce procédé.
Six ans plus tard, l'on doit réviser la loi -- et les choses
ne sont plus si claires quant à l'interdiction de ce type
d'expérimentation. Qu'est-ce qui a changé dans
l'intérim?
La différence entre alors et maintenant, c'est l'existence de 50 000 embryons congelés (cela selon les données officielles -- on pense que le chiffre réel est beaucoup plus élevé). De ces 50 000 embryons, 23 % proviennent de géniteurs dont on a perdu la trace et 15 % de processus de fécondation in vitro suspendus ; au total, cela fait quelque 20 000 embryons qui se retrouvent dans les limbes. Devant cette situation, les scientifiques commencent à faire pression pour avoir accès à ce "matériau biologique disponible". Après tout, si personne n'en veut, de ces 20 000 embryons, on n'est quand même pas pour les garder dans le congélateur éternellement. On en viendra ainsi à la conclusion logique de l'intrusion de la science dans le domaine sacré de la vie humaine : une fois dans l'éprouvette, au lieu d'être protégé par l'intimité de l'utérus de sa mère, l'être humain devient un simple amas de cellules que le scientifique pourra manipuler à sa guise.
Comme prévenait la Congrégation pour la doctrine de la foi en 1987 : "Le rapport entre la fécondation in vitro et l'élimination volontaire d'embryons humains se vérifie trop fréquemment. Ceci est significatif : avec ces procédés, aux finalités apparemment opposées, la vie et la mort sont soumises aux décisions de l'homme, qui en vient ainsi à se constituer donateur de vie et de mort sur commande." L'homme laissé à lui-même se traite ou bien comme un dieu, ou bien comme une chose. Ce n'est qu'en se rendant compte qu'il n'est ni l'un ni l'autre, mais un enfant de Dieu, qu'il occupe sa juste place, même vis-à-vis de lui-même.
DONNEZ-NOUS LA PAIX
Lettre ouverte au vice-président de la République rwandaise, le général-major Paul Kagame:
Excellence,
C'est avec grande affliction que la jeunesse du Sud-Kivu observe
qu'au moment où les jeunes d'autres cieux s'ingénient
a célébrer le troisième millénaire,
où le respect de la dignité humaine est le critère
de legitimité de toute action politique, le Sud-Kivu se
trouve anéanti dans sa dignité, enterrant quotidiennement
ses pairs, morts par balles, assassinés ou dépourvus
des frais de soins, sans écoles, exilés dans la
forêt, champs dévastés, d'autres enterrés
vivants...
Pendant ce temps, vos discours et déclarations sur les
différentes chaînes de radio n'augurent pas un avenir
meilleur, aussi bien pour les Congolais que pour les Rwandais.
C'est pourquoi le Collectif des Organisations et Associations
des Jeunes du Sud-Kivu (COJESKI) recourt à votre bon sens
afin que la jeunesse du Congo, du Rwanda et de la sous-region
africaine des Grands Lacs puisse respirer une lueur de paix et
de dignité.
Donnez-nous la paix; rien que la paix; nous vous en savons capable;
car il n'y a pas de grandeur ni de puissance en dehors du respect
des valeurs supérieures notamment la vie, la dignité,
la liberté ...
Avec toutes nos considérations, nous vous demandons: de
retirer tout bonnement vos troupes "rwandaise " dans
notre pays ; de respecter l'integrité territoriale de chaque
pays ; de promouvoir une cohabitation pacifique entre Hutu et
Tutsi au Rwanda ; d'instaurer un pouvoir démocratique intégrant
toutes les tribus du Rwanda ; de cesser les ingérences
dans la politique interne de notre cher et beau pays, la République
démocratique du Congo. Le Rwanda aux Rwandais, le Congo
Démocratique aux Congolais.
Excellence, vous savez, comme nous, que nous, les jeunes du Sud-kivu,
avec nos parents, sommes plus que martyrisés, et plus qu'exterminés
par vos troupes et vos projets en RDC. Nous crions "S.O.S".
Nous en avons assez. Veuillez agréer, Excellence Monsieur
le vice-Président Rwandais, nos sentiments les plus humanitaires
et nationalistes. En tout devouement.
NOS PETITS ET LES GÉANTS DU ROUGE ET OR
Ils attendaient tout fébriles en scandant "Vive
le Rouge et Or ". Ils arrivent! Ils arrivent! Les voilà,
debout sur leur estrade mobile, les champions deviennent des géants
tout de rouge et de blanc vêtus. Il ne manquait que la barbe
blanche et la tuque rouge pour que les petits se croient au défilé
du Père Noël! À ce moment, si les champions
avaient le rouge, les petits eux avaient l'or dans les yeux!
"C'est qui ton champion? " qu'on demande à une petite fille. " C'est le Rouge et Or! " qu'elle répond. À son avis ils étaient tous des champions! Champions en sourires, champions du geste et du cur. Merci au nom de ces jeunes à qui vous avez montré qu'être champion c'est aussi venir à leur rencontre. Pour conclure, voilà une petite phrase d'un enfant au retour du défil : " C'est le plus beau jour de ma vie! ".
LE BLOC QUÉBÉCOIS DISJONCTE
"La culture seule ne peut créer un peuple".
Voilà une réflexion très pertinente d'un
Québécois qui a réfléchi en profondeur.
Il ajoutait: "Chaque peuple peut créer de la barbarie".
Il voulait nous faire comprendre que malheureusement ce qui est
triste, pénible, et effroyable chez les autres (peuples)
peut se réaliser ici (guerres de clans). Nous ne sommes
pas bâtis autrement. Lorsque les esprits s'enflamment, que
les injures volent de tous côtés, nous ne sommes
pas loin de la violence physique. La violence verbale la précède
toujours.
Mais lorsqu'un parti se met à rejeter des pans complets de notre histoire, pour justifier son option séparatiste, il y a vraiment quelque chose d'inquiétant Depuis quelque temps le Bloc Québécois (se bloquant davantage) rejette le partenariat comme carte majeure de son programme. Il pense ajouter de la crédibilité (à son projet) en ignorant que ce partenariat existe déjà avec les neuf provinces. Le Québec fait 90 % de son commerce avec les autres provinces (coast to coast). Contrairement à M. Landry qui affirme, avec tout le fanatisme dont il est capable, que le commerce se passe en en majorité dans l'axe Nord - Sud (Québec - USA).
De même, le Bloc rejette l'appellation "Canadien-français". Nous ne sommes plus des Canadiens mais des Québécois, quelle foutaise! Il ne suffit pas de le dire et tout est fait. Cela ne relève pas de la magie. Tous ceux qui vivent au Canada sont des Canadiens qu'ils le veuillent ou non. Ils ne sont pas des Acariens Les différences viennent de leur origine: Chine, Japon, Italie, etc Deuxième argument: puisque nous sommes encore une province (et non un État,) nous sommes tous des Canadiens, que nous vivions à Terre-Neuve, au Manitoba ou en Saskatchewan. C'est une situation très claire pour ceux qui aiment le Canada, et qui veulent y demeurer jusqu'à leur mort.
Puis on en arrive à nier l'existence de deux peuples fondateurs. Là, j' apporterais cependant, un complément: nous sommes trois peuples fondateurs. Les Amérindiens étaient ici bien avant nous. Donc, pour le Bloc Québécois, nous serions de la génération spontanée. Avant nous, il n'y avait rien Il faut vraiment être déconnecté de la vraie vie pour refaire le passé et refuser toute une partie de notre histoire. Pour parodier: avant nous, il n'y avait rien et après nous (si ça continue) il n'y aura rien!
Faire table rase de notre identité (canadienne-française), du partenariat que nous entretenons depuis les débuts (bien avant la Confédération) avec les autres provinces, et des trois peuples fondateurs de notre grand pays le Canada. Voilà le nouveau programme du Bloc Québécois. D'après les bloquistes, il suffit de dire non à tout ça, et tout s'efface comme par enchantement. Non à l'identité, non au partenariat, non aux peuples fondateurs et vogue la galère! On veut nous conduire à l'abattoir avec une lucidité déconcertante.
Qui marchera dans ce subterfuge? Qui endossera cette façon cavalière de nous déraciner de nos origines, de notre histoire? Je crois au bon sens historique des Québécois. Jamais, ils n'embarqueront dans ce trucage de l'Histoire. Seuls les fanatiques y rencontreront la confirmation de leurs désirs nationalistes déviés. "Quant le bateau coule...", dit le proverbe Pour excuser le dérapage du Bloc Québécois, j'y vois un affolement, un dernier sursaut, une sorte de chant du cygne avant la chute définitive. Refaire l'Histoire à des fins de propagande s'est toujours avéré un cul-de-sac. Les autres nations qui ont essayé le même stratagème se sont détruites de l'intérieur: division, scissions, morcellements.
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