![]() |
20 janvier 2000 ![]() |
Depuis qu'ils ont choisi de s'orienter vers l'archivistique
après leur baccalauréat en histoire, David C. Tremblay
et Martin Lavoie voient les yeux de leurs interlocuteurs s'agrandir
lorsqu'ils apprennent le nom de la discipline qui les passionne.
"Cela devient un classique d'entendre: "Archi-quoi?"
quand j'explique dans quel domaine j'étudie", confie
un David Tremblay un peu exaspéré. Pour le commun
des mortels, l'archivistique se définit comme un métier
de rat de bibliothèque, constamment plongé dans
la lecture de piles de documents poussiéreux. Une image
que réfutent les deux étudiants.
"Pour moi, c'est une profession qui s'adapte pourtant très bien aux nouvelles technologies, puisque l'arrivée d'Internet nous amène, par exemple, à gérer des documents électroniques, des courriers électroniques, précise Martin Lavoie. Au fond, on nous demande essentiellement d'assurer la gestion de l'information, tant au niveau administratif qu'historique". Les deux étudiants ont d'ailleurs eu l'occasion de mettre en application leurs connaissances, en travaillant pendant une session sur le fonds d'archives d'Auguste Viatte, un professeur qui a enseigné à l'Université Laval au milieu du siècle. Comme ce fond d'archives était localisé dans une petite ville de la Suisse romande, Porrentruy, un stage pratique, facilité par une entente de coopération entre les gouvernements du Québec et du canton du Jura, et l'appui de l'Association internationale des études québécoises et de l'Office franco-québécois pour la jeunesse, a pu être mis sur pied.
Aller à la montagne
En arrivant dans le bâtiment qui abrite les documents
légués par la famille d'Auguste Viatte, les deux
étudiants de la Faculté des lettres ont dû
s'attaquer à une véritable montagne de papiers.
"Onze mètres d'archives, dont presque la moitié
concernait seulement la correspondance reçue par cet homme
de lettres, très intéressé par la francophonie",
précise Martin Lavoie. Les deux étudiants ont trouvé
par exemple plusieurs lettres écrites par l'universitaire
Charles de Koninck, sans compter les documents provenant des innombrables
associations francophones auxquelles ce Suisse globe-trotter participait.
"Une des principales difficultés a été justement de classer ce fonds d'archives, remarque David C.Tremblay, car certains documents pouvaient aussi bien s'insérer dans un dossier concernant sa vie personnelle ou son rayonnement au sein de la francophonie." Durant toute sa vie, Auguste Viatte, qui a écrit plusieurs essais et enseigné aussi bien en Amérique qu'en Europe, a multiplié en effet les contacts avec les francophones basés en Afrique, aux Antilles ou en Asie. Du coup, sa vie en fait un personnage intéressant pour les amateurs d'histoire. Une partie de son journal, écrite sur son séjour au Québec, va d'ailleurs être publiée prochainement par un historien suisse.
Durant leur séjour en Suisse, Martin Lavoie et David C.Tremblay ont donc travaillé à un document qui puisse faciliter l'accès au fonds d'archives pour un chercheur attiré par telle ou telle facette de la carrière d'Auguste Viatte. "En Europe, ils utilisent rarement ce type de guide de recherche, indique Martin Lavoie. En fait, l'archiviste, là-bas, connaît par cur l'ensemble du fonds. Je ne sais pas ce qu'ils font lorsqu'il prend ses vacances!" Très motivés par leur stage pratique, Martin Lavoie et David C.Tremblay abordent leur maîtrise en archivistique avec un entrain tout neuf. Une motivation encore appuyée par la perspective de décrocher un emploi facilement après leurs études, puisque la formation ne suffit pas à combler les besoins des employeurs dans ce domaine.
![]() |