9 décembre 1999 |
La direction de l'Université a décidé,
le lundi 6 décembre, de ne pas signer d'entente d'exclusivité
avec les compagnies Coca-Cola ou Pepsi. Par conséquent,
elle suspend le processus d'appel de propositions qu'elle avait
engagé, en novembre, auprès de ces embouteilleurs.
L'Université se plie ainsi à la volonté exprimée
par l'Assemblée des étudiants de Laval (AEL) qui
s'est tenue le jeudi 2 décembre.
On sait que 65 % des 1 500 étudiants et étudiantes des trois cycles ayant participé au scrutin organisé à cette occasion se sont prononcés contre un tel contrat, lequel aurait lié l'Université Laval à l'une des multinationales pour une durée de 10 ans. L'Université aurait reçu en retour un million de dollars par année.
"La direction de l'Université Laval est déçue du résultat. Elle entend toutefois respecter ses engagements envers les étudiants et les étudiantes. Cette décision prive cependant l'Université et les étudiants d'importants revenus", a déclaré Claude Godbout, vice-recteur aux affaires académiques et étudiantes, lors de la séance du Conseil universitaire du 7 décembre. Ceux-ci auraient permis, entre autres, la création d'un fonds de dépannage financier pour les étudiants, d'un fonds d'investissement pour la Bibliothèque ainsi que le versement d'une contribution financière aux associations étudiantes, peut-on lire par ailleurs dans un communiqué par l'Université.
Satisfaits mais vigilants
Le consentement de la direction de l'Université a suscité
un contentement certain chez les instigateurs du plébiscite,
en l'occurrence la Confédération des associations
d'étudiants et d'étudiantes de l'Université
Laval (CADEUL) et l'Association des étudiantes et des étudiants
de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS).
"Nous sommes extrêmement satisfaits parce que les étudiants sont respectés, a confié Patrick Caux, président de la CADEUL. Mais comme il est question d'une suspension du processus enclenché auprès de Coke et Pepsi, nous devrons rester vigilants au cours des prochaines années tout en essayant de trouver des solutions pour que la communauté bénéficie des retombées du commerce qui se déroule dans la Cité universitaire."
Un son de cloche de satisfaction similaire a résonné du côté des étudiants des cycles supérieurs, qui ont rejeté à 80 % les tractations commerciales entreprises avec les deux pétilleurs. "Nous sommes heureux du respect de la décision des étudiants, a affirmé Stéphan Jacques, président de l'AELIÉS. Ces derniers ont voulu envoyer un message à l'Université Laval en lui indiquant que le refinancement des universités ne doit pas passer par la voie du monopole, qui ne constitue, en fait, qu'un cataplasme sur une jambe de bois."