25 novembre 1999 |
Pauvreté économique, faible taux de scolarisation, précarité d'emploi, détérioration du tissu social et exode des jeunes, voilà ce qui caractérise la Gaspésie à la veille du 21ième siècle. Au lieu de baisser les bras devant cette sombre réalité, une quinzaine d'étudiants en sciences sociales, en foresterie et en économie agro-alimentaire se sont réunis le 18 novembre, à l'invitation de Laval Doucet, professeur à l'École de service social, afin de discuter des actions que l'on pourrait entreprendre pour relancer la région. L'enthousiasme était au rendez-vous, et Opération Gaspésie Laval a pris son envol.
"Malgré la dégradation des ressources et l'exode important des dernières années, le territoire de la Gaspésie recèle un potentiel réel et sa mise en valeur repose à la fois sur la volonté des Gaspésiens et de tous les Québécois", croit Laval Doucet, professeur de développement communautaire et d'écologie sociale. Ce coin de pays qui est le sien, Mylène Bertrand, étudiante en service social, l'affectionne particulièrement et refuse d'assister passivement à la fermeture des industries locales, comme la Gaspésia à Chandler. Elle ressent l'urgence d'agir, car, dit-elle, les gens âgés quittent de plus en plus la région sachant que leurs enfants, partis étudier à l'extérieur, ne reviendront pas, faute d'emplois.
"Lorsque j'ai parlé à mes parents de cette rencontre sur la relance de la Gaspésie, ils m'ont répondu que la région n'a pas de problèmes", affirme Marie-Claudia Bernard, étudiante, elle aussi, en service social. Ce genre de réaction n'a semblé surprendre personne dans l'auditoire. Pour ces étudiants, le premier pas à franchir consisterait à sensibiliser les Gaspésiens à leurs problèmes socio-économiques. Emmanuelle Choquette, étudiante en économie agro-alimentaire, a orienté son baccalauréat sur le développement des produits régionaux gaspésiens et est impliquée dans le projet "Le bon goût frais de la Gaspésie". "C'est une bonne initiative personnelle, souligne Laval Doucet. Maintenant, il faut rapprocher nos forces pour une action concertée." Parmi les pistes de solutions avancées, Opération Gaspésie Laval suggère de promouvoir l'idée, auprès des professeurs, de favoriser la Gaspésie pour les stages, afin de permettre à des étudiants de découvrir une région où ils pourraient relever de grands défis dans des domaines comme la foresterie et l'agriculture.
Laval Doucet a déjà amorcé le mouvement et avoue avoir eu la main heureuse jusqu'ici, puisque un quatrième stage en service social se déroulera là-bas l'hiver prochain, grâce à l'appui, surtout, du Ralliement Gaspésiens-Madelinots, un organisme oeuvrant à la revitalisation de la Gaspésie et des Iles-de-la-Madeleine
Véronique Laveau a participé, l'hiver dernier, à un premier stage à Val d'Espoir. Son mandat consistait à mettre sur pied un forum local sur le thème du développement socio-économique. Au même moment, une autre stagiaire, Véronique Landry, apportait un support technique, à titre d'organisatrice communautaire, aux citoyens de Saint-Alphonse-de-Caplan pour la préparation des retrouvailles villageoises prévues dans les festivités du centenaire. François Parent, un autre stagiaire en service social, effectue présentement, en collaboration avec le CLSC Malauze, une enquête qualitative auprès des membres de la communauté de Vignon-Ouest visant à identifier les besoins spécifiques du milieu. Enfin, en janvier prochain, Mylène Bertrand, originaire de Grande-Rivière, s'attaquera au problème du décrochage scolaire chez les jeunes du niveau collégial, avec l'appui du CLSC-CHLD Pabok à Chandler.
D'autres réunions d'Opération Gaspésie Laval se tiendront dans les semaines à venir. Pour en savoir davantage contactez Laval Doucet au 656-2131, poste 5398 ou par courriel: Laval.Doucet@svs.ulaval.ca.