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18 novembre 1999 ![]() |
L'impact économique de l'IRAFN se chiffrerait à près de 1 000 emplois en agroalimentaire et à plus de 22 millions de dollars dans la région de Québec
C'est ce matin, le 18 novembre, à 11 h 30, que seront officiellement lancées les opérations de l'Institut de recherche sur les aliments fonctionnels et les nutraceutiques (IRAFN).
À l'occasion de la naissance de cet institut qui rassemble, autour d'une thématique commune, une équipe de 70 chercheurs et de 250 étudiants-chercheurs, le recteur François Tavenas a réuni, sur une même tribune, les principaux représentants des organismes qui partagent la facture de 17,3 millions de dollars investis dans l'IRAFN.
Le gros du financement de l'IRAFN provient du ministère de l'Éducation du Québec (6 millions) et de la Fondation canadienne pour l'innovation (6 millions). Le Fonds régional de diversification (1,5 million), l'Université Laval (1,5 million), le MAPAQ (1 million), Provigo (250 000 $), le Fonds F.-Bourgeois (250 000 $), le Conseil régional de concertation et de développement de la région de Québec (250 000 $), les industries Harnois (250 000 $), la Ville de Sainte-Foy (200 000 $), le CRCD Chaudières-Appalaches et la Chaire W.-H.-Perron (100 000 $) ont également investi dans ce projet. Ces sommes ont permis la construction de laboratoires dans le pavillon des Services et dans le pavillon Paul-Comtois ainsi que l'acquisition d'équipement scientifique.
"La création à l'Université Laval
de cet institut est un événement majeur qui s'inscrit
une fois de plus dans le développement à Québec
d'une économie du savoir", estime le recteur Tavenas.
On estime que l'impact économique de l'Institut se chiffre
à près de 1 000 emplois et à plus de 22 millions
de dollars dans la région de Québec.
Le meilleur des deux mondes
Définis par certains comme des produits qui tiennent
à la fois "de l'aliment qui guérit et du médicament
qui nourrit", les nutraceutiques annoncent des lendemains
qui chantent en agroalimentaire. En effet, si on se fie aux projections,
ce marché atteindra une valeur de plus de 500 milliards
de dollars en 2010 à travers le monde.
Ce prospère mariage entre l'alimentation et la santé n'est pas nouveau il y a presque 25 siècles, Hippocrate aurait d'ailleurs dit "que ton aliment soit ton premier remède" , mais il gagne en popularité, poussé par un courant qui incite les consommateurs à acheter des aliments pour les bienfaits préventifs et curatifs qu'ils procurent. Ainsi, le chou serait efficace contre les ulcères d'estomac alors que le ginseng posséderait véritablement des propriétés tonifiantes pour le corps.
Autre exemple, des chercheurs de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation évaluent des méthodes pré-récolte et post-récolte afin d'accroître la valeur nutraceutique de la canneberge, un petit fruit prisé dans la lutte contre les infections de la vessie. D'autres chercheurs de la Faculté travaillent à la mise au point d'une boisson nutraceutique à base de jus de fruits et de protéines laitières hydrolysées. Enfin, un chercheur tente d'utiliser les protéines du lactosérum dans la fabrication de suppléments de calcium.
L'Institut poursuivra dans des travaux dans cette même veine. "L'IRAFN regroupera 70 professeurs-chercheurs entourés de 250 étudiants-chercheurs spécialisés dans de multiples domaines", explique le directeur de l'Institut, Paul Paquin, du Département des sciences des aliments et de nutrition. Les travaux porteront sur le potentiel nutraceutique de molécules synthétisées par des plantes ou par des animaux et sur la mise au point d'aliments fonctionnels. Les chercheurs effectueront également des tests d'évaluation nutritionnelle de produits nutraceutiques chez l'humain. "On couvre toute la chaîne, de la production à la consommation en passant par la mise en marché des aliments nutraceutiques et des aliments fonctionnels", résume Renée Michaud, adjointe à la direction de l'Institut. Pour ce faire, l'Institut mettra à contribution des chercheurs fondamentaux et appliqués en physiologie, en biologie moléculaire et en génétique, de même que des spécialistes de la transformation alimentaire, des économistes et des spécialistes du comportement du consommateur.
Le secteur des nutraceutiques compte déjà une dizaine d'entreprises dans la région de Québec. Mentionnons, entre autres, deux entreprises nées dans la foulée de travaux menés à Laval: Biozymes Inc., qui fabrique des bio-ingrédients de matières végétales et animales ayant des applications nutraceutiques ou pharmaceutiques, et Advitech Solutions, spécialisée dans le développement d'ingrédients laitiers. L'Institut fournira aux entreprises de la région l'infrastructure dont elles ont besoin pour diversifier leur stratégie et poursuivre leur croissance sur les marchés locaux et internationaux. Les entreprises associées à l'Institut auront également accès à l'information privilégiée provenant de ses laboratoires.