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11 novembre 1999 ![]() |
Les personnes qui vivent à proximité d'une ligne
à haute tension sont exposées à des champs
électromagnétiques qui sont jusqu'à cinq
fois plus puissants que celles qui vivent une centaine de mètres
plus loin, révèle une étude menée
par des chercheurs du Département de médecine sociale
et préventive et du Centre de santé publique de
Québec. Et ce n'est pas la faute de leurs appareils électroménagers!
Voilà ce que concluent les chercheurs Patrick Levallois,
Denis Gauvin, Suzanne Gingras et Josée Saint-Laurent dans
un article qu'ils publient sur la question dans le dernier numéro
de la revue scientifique Bioelectromagnetics.
Les chercheurs ont mesuré la force du champ magnétique auquel étaient exposées 35 personnes vivant dans un secteur résidentiel traversé par une ligne à haute tension de 735 kilovolts. Ces personnes occupaient un travail régulier de col blanc qui les tenait à l'écart de la maison pendant un nombre d'heures comparable chaque jour. Ils habitaient des résidences de construction et d'âge similaires des bungalows en fait -disposant de systèmes de chauffage comparables. Seule différence, 18 participants habitaient à une distance allant de 58 à 73 mètres de la ligne et les 17 autres vivaient à plus de 152 mètres.
En mesurant la force du champ magnétique auquel étaient soumis les participants des deux groupes, les chercheurs ont découvert que la proximité de la ligne multipliait par un facteur 5 le degré d'exposition au champ magnétique. Cependant, comme l'écart entre les deux groupes s'amenuisait pendant la nuit, les chercheurs se sont demandé si les champs magnétiques locaux, causés par les appareils électroménagers, ne venaient pas mêler les cartes.
Pour répondre à cette question, ils ont donc fourni à chaque participant deux appareils mesurant la force du champ magnétique. Le premier appareil était installé en permanence au centre du salon, à bonne distance des appareils électriques, question de ne capter que l'exposition ambiante. Le second était trimbalé par chaque participant à la maison, au bureau et même dans la chambre à coucher! Les deux appareils mesuraient, à toutes les minutes, le niveau d'exposition personnelle de chaque participant et ils le gardaient en mémoire. L'analyse des données a révélé que les appareils électroménagers ont un apport minime à l'exposition personnelle que subissent ces gens. "Ce résultat est logique, estiment après coup les chercheurs. Le champ magnétique est relativement élevé à proximité des appareils ménagers, mais il diminue rapidement avec la distance. De plus, ces appareils ne sont utilisés que pendant de courtes périodes chaque jour."
La différence observée entre les deux groupes de résidants dans le degré d'exposition proviendrait donc réellement de la distance par rapport à la ligne à haute tension. Les effets sur la santé de pareille exposition font l'objet d'interminables controverses; on leur attribue notamment certains cancers chez les enfants et les adultes. Si elle n'apporte pas de réponse à cette grave question, l'étude des chercheurs de la Faculté de médecine permet au moins de mieux caractériser l'exposition aux champs électromagnétiques en zone résidentielle.
Bungalows sous tension
Une étude sur l'exposition aux champs électromagnétiques
en zone résidentielle apporte de nouvelles données
dans une question controversée
Les personnes qui vivent à proximité d'une ligne
à haute tension sont exposées à des champs
électromagnétiques qui sont jusqu'à cinq
fois plus puissants que celles qui vivent une centaine de mètres
plus loin, révèle une étude menée
par des chercheurs du Département de médecine sociale
et préventive et du Centre de santé publique de
Québec. Et ce n'est pas la faute de leurs appareils électroménagers!
Voilà ce que concluent les chercheurs Patrick Levallois,
Denis Gauvin, Suzanne Gingras et Josée Saint-Laurent dans
un article qu'ils publient sur la question dans le dernier numéro
de la revue scientifique Bioelectromagnetics.
Les chercheurs ont mesuré la force du champ magnétique auquel étaient exposées 35 personnes vivant dans un secteur résidentiel traversé par une ligne à haute tension de 735 kilovolts. Ces personnes occupaient un travail régulier de col blanc qui les tenait à l'écart de la maison pendant un nombre d'heures comparable chaque jour. Ils habitaient des résidences de construction et d'âge similaires des bungalows en fait -disposant de systèmes de chauffage comparables. Seule différence, 18 participants habitaient à une distance allant de 58 à 73 mètres de la ligne et les 17 autres vivaient à plus de 152 mètres.
En mesurant la force du champ magnétique auquel étaient soumis les participants des deux groupes, les chercheurs ont découvert que la proximité de la ligne multipliait par un facteur 5 le degré d'exposition au champ magnétique. Cependant, comme l'écart entre les deux groupes s'amenuisait pendant la nuit, les chercheurs se sont demandé si les champs magnétiques locaux, causés par les appareils électroménagers, ne venaient pas mêler les cartes.
Pour répondre à cette question, ils ont donc fourni à chaque participant deux appareils mesurant la force du champ magnétique. Le premier appareil était installé en permanence au centre du salon, à bonne distance des appareils électriques, question de ne capter que l'exposition ambiante. Le second était trimbalé par chaque participant à la maison, au bureau et même dans la chambre à coucher! Les deux appareils mesuraient, à toutes les minutes, le niveau d'exposition personnelle de chaque participant et ils le gardaient en mémoire. L'analyse des données a révélé que les appareils électroménagers ont un apport minime à l'exposition personnelle que subissent ces gens. "Ce résultat est logique, estiment après coup les chercheurs. Le champ magnétique est relativement élevé à proximité des appareils ménagers, mais il diminue rapidement avec la distance. De plus, ces appareils ne sont utilisés que pendant de courtes périodes chaque jour."
La différence observée entre les deux groupes de résidants dans le degré d'exposition proviendrait donc réellement de la distance par rapport à la ligne à haute tension. Les effets sur la santé de pareille exposition font l'objet d'interminables controverses; on leur attribue notamment certains cancers chez les enfants et les adultes. Si elle n'apporte pas de réponse à cette grave question, l'étude des chercheurs de la Faculté de médecine permet au moins de mieux caractériser l'exposition aux champs électromagnétiques en zone résidentielle.
JEAN HAMANN
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