11 novembre 1999 |
Le Fil a publié, dans son numéro du 4 novembre, les résultats d'un sondage réalisé pour son compte, du 25 au 27 octobre, par la maison Léger & Léger. L' enquête téléphonique révèle, principalement, que la majorité des étudiants et des étudiantes (57 %) sont favorables à la signature d'une entente d'exclusivité entre l'Université et Coke ou Pepsi, que l'appui de ces derniers est encore plus important (82 %) quand on les informe de l'utilisation des revenus annuels de cette entente, et que les trois quarts des membres de la communauté voient d'un très bon oeil la présence de publicité sur le campus. Rappelons que les sondeurs ont rejoint 504 membres de la communauté universitaire, soit 402 étudiants des trois cycles et 102 membres du personnel.
Une analyse plus détaillée des données recueillies par Léger & Léger permet de tracer aujourd'hui un portrait beaucoup plus précis des diverses catégories de répondants et de répondantes et de soupeser plus adéquatement le poids de leur opinion dans la communauté.
Profil non pondéré
Le profil non pondéré des répondants
indique que l'échantillon compte 220 étudiantes
(54,7 %) et 182 étudiants (45,3 %). Chez les membres du
personnel, cette proportion s'établit à 63 hommes
(61,8 %) pour 39 femmes (38,2 %).
La population étudiante sondée provient à 77,3 % (311) du 1er cycle, à 17,7 % (71) du 2e cycle et à 5 % (20) du 3e cycle. Répartie en quatre grandes catégories, celle-ci est issue à 49,5 % (199) des "sciences humaines et administratives" (Administration, Bac multidisciplinaire, Droit, Éducation, Formation des enseignants, Hautes études internationales, Philosophie, Sciences sociales, Théologie et sciences religieuses), à 26,1 % (105) des "génie, sciences pures et appliquées" (Agriculture et alimentation, Foresterie et géomatique, Sciences et génie), à 17,2 % (69) des "arts, langues et lettres" (ATDR, Aménagement, architecture et arts visuels, Lettres, Musique), et à 7,2 % (29) des "sciences de la santé" (Médecine, Médecine dentaire, Pharmacie, Sciences infirmières). La catégorie d'employés compte pour sa part 51 % (52) de membres des "bureau, métiers et services, techniques", 38,2 % (39) de "professeurs et cadres", et 10,8 % (11) de "professionnels".
La publicité sur le campus
Les trois quarts (74,9 %) des membres de la communauté
ont manifesté leur accord avec la présence de publicités
commerciales à l'Université Laval en répondant
à la première question du sondage portant sur ce
sujet.
"Les étudiants qui sont dans les "arts, langues ou lettres" approuvent un peu moins (64 % sont d'accord) la présence de publicités commerciales sur le campus que les étudiants en "sciences humaines et administratives" (78 % sont d'accord), les étudiants en "génie, sciences pures et appliquées" (76 % sont d'accord) et les étudiants en "sciences de la santé" (93 % sont d'accord)", note la maison de sondage. Léger & Léger signale par ailleurs que les étudiants du 1er cycle donnent davantage leur assentiment à cette mesure (79 %) que ceux des 2e (66 %) et 3e (70 %) cycles. Parmi le personnel, l'appui des employés de "bureau, des métiers et services et des techniques" (73 %) est plus important que celui des "professionnels" (55 %) et des "cadres et professeurs" (54 %).
Accroissement des revenus
L'approbation des répondants s'exprime majoritairement
également vis-à-vis du principe d'un accroissement
des revenus de l'Université par des ententes d'exclusivité
avec des compagnies ou organismes, mais l'opposition se fait plus
perceptible cette fois parmi les membres du personnel.
Lorsque l'on regroupe les réponses de ceux qui se sont dits d'accord (totalement et plutôt) d'une part, et de ceux qui se sont montrés en désaccord (plutôt et totalement), ces résultats fragmentés rapportent que les étudiants en "arts, langues et lettres" sont proportionnellement moins nombreux à être d'accord (45 %) que les trois autres groupes d'étudiants, c'est-à-dire "sciences humaines et administratives" (68 %), "génie, sciences pures et appliquées" (71 %) et "sciences de la santé" (79 %). Les appuis fondent quelque peu au 2e cycle (52 %) tandis qu'ils atteignent 69 % au 1er cycle et 65 % au 3e cycle.
Le point de vue des trois groupes de membres du personnel à ce chapitre se traduit par une adhésion des employés (52 %), des professeurs et cadres (51 %) et un agrément minoritaire des professionnels (46 %).
Les colas
"Lorsqu'il s'agit d'exprimer une opinion plus précise
sur l'éventualité d'une entente d'exclusivité
entre l'Université Laval et la compagnie Coca-Cola ou Pepsi,
la tendance observée lors des questions précédentes
se maintient chez les étudiants, mais l'opposition apparaît
avec plus de force dans les deux groupes sondés, surtout
chez les membres du personnel où ceux qui sont contre le
projet sont maintenant plus nombreux que ceux qui lui sont favorables",
remarquent les sondeurs.
À la question 7 du sondage ("Êtes-vous pour ou contre qu'une entente d'exclusivité soit conclue entre l'Université Laval et Coca-Cola ou Pepsi?"), l'acquiescement des étudiants des trois cycles prend ainsi les proportions suivantes: 59 % au 1er cycle, 45 % au 2e cycle et 60 % au 3e cycle. Vu sous l'angle des catégories, l'avis favorable de ces derniers indique au "baromètre" consultatif: 76 % en "sciences de la santé", 65 % en "génie, sciences pures et appliquées", 56 % en "sciences humaines et administratives", et 38 % en "arts, langues et lettres".
Du côté des membres du personnel, le degré d'acceptation se mesure à partir d'une échelle plutôt négative: il se chiffre à 48 % chez les employés du groupe "bureau, métiers et services, techniques", à 36 % chez les "professionnels" et à 33 % chez les " professeurs et cadres".
L'affectation des revenus
Enfin, une majorité des répondants, tant étudiants
(82 %) que membres du personnel (72 %), opinent à la proposition
de répartition des revenus engendrés par une éventuelle
entente d'exclusivité entre l'Université et la compagnie
Coca-Cola ou Pepsi.
La huitième et dernière question du sondage se lisait comme suit: "Si une telle entente était conclue avec Coca-Cola ou Pepsi, l'Université Laval propose de répartir les revenus de la manière suivante: 30 % iraient aux associations étudiantes, 30 % à la bibliothèque et le reste, soit 40 %, à l'aide aux étudiants, particulièrement dans les bourses. Concernant cette répartition, diriez-vous que vous êtes totalement d'accord, plutôt d'accord, plutôt en désaccord, totalement en désaccord?"
"Sur le plan des résultats segmentés, une seule différence significative: dans les groupes de membres du personnel, 18 % des "cadres et professeurs" ne se sont pas prononcés sur la question de la répartition", souligne Léger & Léger. La maison de sondage précise, d'un autre côté, que 72 % des répondants qui s'étaient prononcés contre la conclusion d'une entente avec Coke ou Pepsi ont manifesté leur accord (totalement ou plutôt) quant à l'affection proposée des revenus produits par une telle entente d'exclusivité.
Ce projet de l'Université reçoit le feu vert de 84 % des étudiants du 1er cycle, de 75 % des étudiants à la maîtrise et de 85 % de ceux du doctorat. L'agrément disséqué par catégories étudiantes place dans l'ordre les "sciences de la santé" (86 %), les "génie, sciences pures et appliquées" (83 %), les "sciences humaines et administratives" (82 %) et les "arts, langues et lettres" (81 %). Chez les employés, le consentement émane de 81 % des "bureau, métiers et services, techniques", de 73 % des "professionnels" et de 59 % des "professeurs et cadres".