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4 novembre 1999  |
Deux gars, une fille
Les Treize présentent Le quadrillé, une pièce où les rapports hommes/femmes s'entrecroisent dans une improvisation sur la séduction
Le 11 octobre 1949, un étudiant en littérature du nom de Jacques Duchesne créait officiellement la Société dramatique de l'Association générale des étudiants de Laval (AGEL), qui prit plus tard le nom "Les Treize". Afin de rendre hommage à son fondateur - né un 13 et aujourd'hui décédé - la troupe présente l'oeuvre maîtresse de Jacques Duchesne, Le quadrillé, les 12, 13 et 14 novembre, à l'Amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. La présentation de cette pièce s'inscrit dans le cadre des fêtes entourant le 50e anniversaire de la troupe. Bien qu'on ignore l'année exacte où l'oeuvre a été écrite, on sait toutefois qu'elle a été publiée en 1963 au Cercle du Livre de France, présentée au Théâtre de la Place, en 1974, et jouée aux Treize, en 1981.
"Bien que l'histoire de la pièce soit simple, elle se raconte difficilement", admet Dany Girard, qui assure la mise en scène du spectacle. "Essentiellement, toutefois, Le quadrillé porte sur les relations entre les hommes et les femmes, et sur l'éternel désir de séduction qui les anime. Endossant plusieurs personnages, deux hommes, André et Roger, tentent ainsi de conquérir le coeur d'une femme, Francine, qui, elle, demeure constamment en attente du désir masculin. Comme l'action débute dans les années 1950 et couvre plusieurs décennies, nous suivons Francine à différentes époques de sa vie."
Une pièce sur le théâtre
Selon Dany Girard, outre son sujet toujours d'actualité,
l'intérêt de l'oeuvre de Jacques Duchesne tient à
sa forme peu conventionnelle. En effet, toute cette comédie
(puisque c'en est une) repose sur une improvisation contrôlée,
un "animateur" (joué par Guillaume Girard) n'hésitant
pas à relancer l'action, lorsque celle-ci faiblit. "Cette
distanciation rappelle constamment au public qu'il est au théâtre,
un peu à la manière du théâtre brechtien",
souligne le metteur en scène. En somme, Le quadrillé
est une pièce sur le théâtre où nous
explorons toutes les possibilités du jeu.
Interprétant le rôle de Francine, Marilou Laprise en parle comme d'une femme-objet, qui ne perd jamais de vue qu'il faut donner un bon spectacle, afin de ne pas décevoir le public. Prenant rarement la parole, le personnage ose pourtant nourrir le débat quand l'improvisation est moins soutenue, à l'instar de l'animateur. "À travers ses relations avec les hommes, Francine découvre que notre vie nous appartient et que nous sommes libres de choisir les gens qui nous entourent, souligne Marilou Laprise. C'est peut-être même la morale de cette histoire."
Ayant beaucoup discuté de la signification du titre de la pièce, Le quadrillé, les membres de la troupe s'entendent à peu près pour dire que l'enchaînement de tous les personnages et des dialogues forme une toile où la femme, située au centre, constitue le pôle d'attraction. Pour sa part, Hugo Lamarre (qui joue André) estime que le symbole du quadrillé s'apparenterait à une courtepointe dont les différents morceaux assemblés présenteraient les différentes facettes de la vie d'une femme.
Frédéric Belzile (Roger) et François Ouellet (le pianiste) complètent la distribution de cette pièce qui réserve sûrement de belles surprises au public. Les représentations ont lieu à 20 h. Le coût des billets est de 8 $ en prévente au Service des activités socioculturelles et de 10 $ à la porte, les soirs de spectacle. Pour information: 656-2765.